Jaguar a enfin levé le voile sur la XE, sa nouvelle berline familiale. Développée à 100% en interne et dotée d'un contenu technologique de pointe, dont un diesel de toute nouvelle génération, cette baby-Jag' devrait faire vite oublier les erreurs commises avec sa devancière, feue la X-Type. Du parvis de l'usine de Solihull qui l'a produite, jusqu'au centre de Londres...la nouvelle XE a carrément pris l'hélico', histoire d'assurer le show pour sa révélation en avant-première mondiale. Dans une belle livrée écarlate, la petite Jag' a rompu le suspense entretenu depuis des mois quant au look qu'aurait la petite sœur de la XF. À travers une présentation teintée de nombreux éclairages en rouge et ayant duré 3 heures, quelques 3.000 invités de marques ont pu découvrir cette nouvelle berline qui a mobilisé beaucoup de temps et d'argent de la part de Jaguar-Land Rover (JLR). En effet, pour produire la XE et d'autres modèles de Land Rover, le groupe indo-britannique a investi 1,8 milliard d'euros dans le cadre de la modernisation de son outil industriel. Objectif : faire du volume ! Selon les estimations des analystes, les ventes de familiales premium passeront le cap du million et demi d'unités chaque année, dès 2016. Jaguar veut ainsi se positionner en force, face aux trois ténors allemans du segment à savoir, l'Audi A4, la BMW Série 3 et la Mercedes Classe C. Un peu plus qu'une XF en réduction Reprenant le profil général de la XF, dans un gabarit plus court d'environ 30 cm (à 4,67 m de long), la XE va pourtant un cran plus loin en matière de style et en particulier, pour ce qui est de l'éclairage. En effet, à l'avant comme à l'arrière, le graphisme interne des feux à LED s'inspire un tantinet de ce qui a été fait sur le coupé F-Type. On note aussi une découpe de portes arrière très proche du «pli Hofmeister» propre aux BMW et harmonieux avec le prolongement de la ligne de caisse vers une malle qui abrite un coffre de 455 litres. La XE affiche cependant sa propre personnalité, se distinguant par un bel équilibre entre les deux parties (avant/arrière), magnifié par une certaine finesse aérodynamique, avec un Cx de 0,26. Une qualité, elle-même, doublée par une masse contenue sous la barre des 1.500 kg, avec précisément 1.474 kg (version S), ce qui en fait la berline la plus légère de son segment. Pour y parvenir, les ingénieurs de la marque ont eu recourt à des matériaux allégés, dont le magnésium et l'aluminium, ce dernier constituant 75% de la structure totale du véhicule ! Une autre première dans ce segment. Une Jaguar à 100%, pour... ... faire oublier les erreurs du passé. Telle était la principale préoccupation de la marque au félin qui, il y a 13 ans, avait lancé la X-Type, une Jag' développée sur la plate-forme de l'ancienne Ford Mondeo. Tout l'inverse de la XE, qui inaugure non seulement une nouvelle plateforme, mais qui est la première auto à recevoir un châssis entièrement construit en aluminium ! Les trains roulants ne sont pas en reste, avec notamment une suspension arrière dite «Integral Link» et constituée d'un essieu multibras. Issu des gammes supérieures de la marque, ce dispositif évolué promet une bonne dose de confort à bord de la XE. Dans le même sillage, l'habitacle reçoit une présentation et des équipements de haut vol. Le poste de conduite est inédit, mais avec des allures de déjà-vu. Normal, puisqu'il reprend le sélecteur de vitesses escamotable électriquement de la XF, l'instrumentation à 2 compteurs de la F-Type ou encore, l'écran tactile du nouveau Land Rover Discovery Sport. Il est surtout question d'un intérieur connecté et ultrasophistiqué, pouvant disposer notamment d'un volant chauffant, d'une caméra de recul, d'un régulateur avec radar à distance et freinage d'urgence, voire même d'un affichage tête-haute au laser ! Mécaniquement, la XE inaugure une nouvelle famille de moteurs (4 cylindres) dits Ingenium. Parmi eux, un 2.0 l diesel de dernière génération qui développe 163 ch, pour un couple de 380 Nm et surtout, une conso' mixte de 3,8 l/100 km ! Tout cela devrait permettre à Jaguar de tourner la triste page de feue, la X-Type et dont la carrière fut marquée par une série de couacs. En perspective, de gros volumes de ventes, cette berline opérant plus dans un segment de masse, malgré son blason chic.