Bachir Baddou Directeur général de la Fédération marocaine des sociétés d'assurances et de réassurances (FMSAR). D'après la situation publiée par la Fédération marocaine des sociétés d'assurance et de réassurance (FMSAR), les primes émises, toutes branches confondues, ont totalisé 15,8 MMDH à fin juin 2014, enregistrant un bond de 6,6% sur une année. Les ECO : La croissance observée est portée par la branche «Vie et capitalisation», alors que cette même activité «Vie» était à l'origine de la décélération observée en 2013... Bachir Baddou: Il faut savoir que l'Assurance vie provient essentiellement de ce qu'on appelle l'activité de Bancassurance, le mariage entre banquiers et assureurs. Les assureurs ne sont pas réellement maîtres dans la dynamique de développement des produits d'Assurance vie. Il faut donc voir du côté bancaire ce qui s'est passé. On estime qu'il y a deux phénomènes importants. Le premier, est qu'il y a une certaine inquiétude par rapport à la retraite de manière générale, les médias ont en beaucoup parlé. Il y a un véritable débat national sur le sujet de la retraite et probablement cette inquiétude fait que les souscripteurs sont plus nombreux. Même ceux qui avaient auparavant des contrats d'Assurance retraite, les alimentent de manière plus dynamique aujourd'hui. Le deuxième élément, lui, concerne la politique propre à chaque banque. Nous le constatons depuis 3 ou 4 ans, les banques mettent un peu plus le turbo sur les produits d'épargne par capitalisation. Il y a eu d'autres années où ils favorisaient d'autres lignes de métiers. Manifestement l'année 2014, est une année au sein de laquelle les banques ont privilégié le développement de ce type de produits. La reprise amorcée du marché boursier a-t-elle aussi contribué à la dynamique de l'Assurance vie et capitalisation ? Non pas vraiment. Il faut savoir que les contrats d'Assurance épargne retraite sont essentiellement des produits qui sont investis sur les obligations et les emprunts d'Etat, donc la dette de manière générale. Lorsqu'on s'engage à très long terme, auprès des assurés, pour rémunérer leur épargne, on ne peut pas s'amuser à investir de manière massive dans la Bourse de Casablanca au risque que l'épargne devienne négative. Sur un contrat de retraite, l'épargne ne peut jamais être inférieure à l'ensemble des cotisations versées par le client. La reprise de la Bourse n'est pas donc, un facteur explicatif de la dynamique enregistrée par l'Assurance vie et capitalisation. Les petites compagnies sont celles dont les revenus semestriels affichent des croissances à deux chiffres. Sont-elles forcément plus agressives ? Quand vous avez un petit matelas, alors que vous grandissez, la croissance est plus importante en termes de pourcentage. Les grosses compagnies réalisent plusieurs milliards de dirhams de chiffre d'affaires sur cette ligne de produits. Quand elles signent une croissance de 10%, c'est énorme. Quand une petite compagnie faisant généralement 100 MDH de revenus en Assurance vie, réalise 200 MDH, c'est un doublement du chiffre d'affaires de la compagnie ! Quelles perspectives pour le secteur de l'assurance d'ici la fin de l'année ? Pour le deuxième semestre, je pense que la tendance sera maintenue. Ce sera une bonne année sur le développement de la branche Vie et capitalisation. Nous finirons très probablement l'année sur une croissance à deux chiffres. Pour ce qui est de l'Assurance non Vie, la croissance ne sera pas extraordinaire, le contexte économique n'étant pas très favorable. Certes, il y a de nouveaux risques à couvrir et une croissance du nombre des véhicules vendus, mais cela reste limité, surtout quand on voit que la croissance du parc automobile n'est pas très importante. En Assurance non Vie, on aura probablement une croissance inférieure à 5%. Toutefois, avec une bonne croissance de l'Assurance Vie capitalisation, l'année 2014 devrait se terminer sur une croissance entre 6 et 7% du secteur de l'assurance, toutes branches confondues.