L'instabilité politique est l'un des principaux facteurs à risque de l'économie burkinabé. Ces dernières années, le rythme de progression de son PIB s'est consolidé grâce à des réformes structurelles majeures. Il va falloir attendre la fin de la crise politique qui commence à s'amplifier au Burkina Faso pour se faire une idée de la réelle performance de l'économie du pays cette année. Après un exercice 2013 qui a été marqué par un repli du rythme de croissance en raison de la baisse du prix de l'or sur les principaux marchés internationaux, l'économie burkinabée devrait retrouver des couleurs cette année. Le contexte politique qui était déjà tendu en 2013 risque d'amplifier les incertitudes qui planent sur l'économie du pays. Toutefois, les résultats enregistrés sur certains plans, grâce à la mise en œuvre de réformes structurelles, pourraient constituer de fondamentaux solides pour ce pays enclavé de l'Afrique de l'Ouest et grand producteur de coton. Ces dernières années, l'activité économique a évolué en dents de scie. Ainsi, la croissance économique était estimée à 6.9% en 2013 contre 9% en 2012. En termes de perspectives de croissance économique en 2014, le pays devrait maintenir un rythme de forte croissance, de 7%. Les principaux secteurs moteurs de la croissance économique sont l'agriculture et les mines. Selon les Perspectives économiques africaines (PEA), le secteur agricole pourrait profiter des mesures à gains rapides, alors que le secteur minier devrait connaître un essor en 2014, notamment grâce à l'augmentation de la production de l'or. Sur le plan macroéconomique, les pressions inflationnistes devraient se réduire avec la baisse des prix des produits alimentaires et ainsi demeurer en dessous de la norme communautaire de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) qui de 3% en 2014 et 2015. Le pays met actuellement en œuvre un vaste programme d'infrastructures dans le cadre de sa Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD). Dans le domaine des infrastructures, les réalisations portent sur les travaux de construction, le bitumage des routes ou le projet de construction du nouvel aéroport de Donsin. Les grands travaux pour la réalisation des pistes d'atterrissage devraient commencer en 2014 et le chantier devrait être totalement achevé en 2017. «Les pouvoirs publics ont également poursuivi la mise en œuvre de grands programmes de développement de pôles de croissance» dans plusieurs villes du pays relève la dernière édition des PEA. Cependant, en plus des risques d'instabilité, l'économie devrait faire face à plusieurs difficultés, dont la principale, est la faible capacité d'absorption des investissements publics. Afin de lever cette «contrainte importante», le pays devrait réformer tout le travail de préparation et d'exécution des projets d'investissement en vue d'améliorer leurs résultats. Il s'agit d'un enjeu pour l'accélération du rythme de croissance économique et l'atteinte des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) en 2015. Le Burkina Faso qui est un pays enclavé, participe faiblement aux chaînes des valeur mondiales. Les principaux obstacles sont notamment l'accès aux infrastructures transnationales, l'accès et la fiabilité de l'énergie ainsi que la disponibilité d'une main-d'œuvre qualifiée. «Pour améliorer sa participation aux chaînes de valeur mondiales, le pays devra mettre en place, de manière cohérente, une stratégie qui cible le développement des chaînes de valeur», conclut les PEA 2014.