Comme en 2014, le rythme de croissance devrait rester satisfaisant en 2015. Cependant, l'économie camerounaise, qui poursuit son redressement, doit désormais composer avec la baisse des recettes pétrolières. Le redressement économique du Cameroun amorcé en 2011 se poursuit. Le rythme de croissance demeure satisfaisant en 2014, en dépit d'un léger ralentissement lié à la reprise inégale de l'économie mondiale. L'activité est tirée notamment par le regain de la production pétrolière, la mise en service de nouvelles cimenteries, la poursuite des travaux du port en eau profonde de Kribi et la construction des barrages de Lom Pangar et de Memvelé'e. L'activité économique devrait demeurer au même niveau en 2015, toujours portée par le programme d'investissement public, le dynamisme du secteur des services et la hausse continue de la production pétrolière. L'agriculture bénéficie des actions d'encadrement des agriculteurs et de l'intensification des programmes de semences améliorées. La mise en service d'une centrale à gaz et la relance du programme thermique d'urgence ont permis d'accroître l'offre d'énergie. Dépendance Le Cameroun est un important producteur de bois, de cacao et de bananes. Grâce à la découverte d'un nouveau gisement et à la mise en œuvre de nouvelles technologies de forage, sa production pétrolière s'est redressée (elle représente plus de la moitié des exportations). Cependant, l'environnement des affaires bride l'investissement et freine l'essor du secteur privé. Par ailleurs, l'économie reste fortement dépendante de l'évolution des conditions climatiques et des cours mondiaux des matières premières. Enfin, les nouvelles technologies, qui permettent de mieux mettre en valeur les anciens puits de pétrole, sont plus coûteuses, ce qui réduit proportionnellement les recettes pétrolières. À long terme, ces dernières devraient diminuer du fait de l'épuisement des réserves. Toutefois, la mise en œuvre d'une politique ambitieuse de développement des infrastructures devrait permettre de renforcer les exportations non pétrolières et le potentiel de croissance du pays. Budget fragile Concernant les indicateurs macro-économiques, les résultats budgétaires se dégradent sous l'effet du report de la réduction de certaines dépenses, du maintien d'abattements fiscaux, de régimes spéciaux et d'exonérations tarifaires. Les recettes pétrolières commencent à pâtir de la baisse des cours internationaux et de la hausse des coûts de production, qui tendent à compenser l'augmentation de la production en volume. La dette publique ressort à un niveau encore faible à l'heure actuelle, le pays ayant notamment bénéficié d'une importante réduction de dette en 2006 au titre de l'initiative d'allègement de la dette multilatérale. Cependant, une situation budgétaire de plus en plus fragile et un niveau d'emprunts intérieurs et extérieurs en forte augmentation -ces derniers étant par ailleurs octroyés à des conditions de moins en moins concessionnelles- pourraient menacer la viabilité de la dette à long terme.