Quand un mal prolifère et gangrène jusqu'à rendre la vie insoutenable, il devient alors urgent de le neutraliser. Mais comment faire quand il n'y a pas de solution ? Comment faire lorsque le seul remède efficace tient avant toute chose à l'éducation des gens ? Comment faire pour faire comprendre aux conducteurs que vous êtes et que nous sommes, que la route et la voie publique en général ne sont ni la jungle, ni un champ de bataille où tout est permis. L'allusion est ici faite non pas aux coups bas, mais aux coups de Klaxon ! Si l'on devait sillonner toutes les grandes villes de la planète et en particulier celles de l'hémisphère sud, avec un décibelmètre en main, Casablanca serait assurément dans le top-10 mondial. À coup sûr, l'inventeur du premier avertisseur, breveté ensuite par la société Klaxon, doit lui-même se retourner dans sa tombe. À l'origine, cet instrument a été créé pour prévenir d'un danger ou alerter sur l'imminence d'une collision. Or, chez nous, le coup de paume sur le volant se fait à tout va, de jour comme de nuit, devant un feu qui vient de passer au vert, face à une auto qui se rabat sur le côté, en bas d'un immeuble pour dire «descends, on est là», etc. Un vrai cauchemar pour tous les allergiques au bruit. Devant cette insoutenable pollution de l'ouïe, à la fois persistante et ambiante, une seule envie me vient à l'esprit pour rendre muettes toutes nos autos : castrons-les ! Aujourd'hui, il est admis que les nuisances sonores sont à l'origine de plusieurs maux médicaux, allant de la fatigue et du stress, jusqu'à l'état dépressif. Il serait peut-être temps d'y réfléchir plus longuement, mais dans le calme.