Casablanca, la ville la plus embouteillée du royaume Fini les vacances, bientôt la rentrée scolaire et la reprise de la vie extra-active à Casablanca. Dans pas longtemps, les pics de bouchons obstrueront l'essentiel des artères de la capitale économique. Des embouteillages qui, conjugués aux mauvaises habitudes de conduite des Casaouis, générèrent une énorme perte de temps et parfois même de contrôle de soi. Les premiers à être pointés du doigt sont les chauffeurs de grands taxis et de bus. A trop mal interpréter l'adage selon lequel «time is money», ils se permettent de rouler en milieu urbain comme s'ils conduisaient en rase campagne. Pour eux, ce qui prime c'est la fameuse «recette» quotidienne. Ce qui n'est pas sans danger pour les autres automobilistes, et surtout les piétons. Il suffit de jeter un coup d'œil sur les bulletins des accidents hebdomadaires relevés par la Sûreté nationale pour se convaincre de cette irresponsabilité. Pire, ces chauffards ont commencé à contaminer avec leurs mauvaises habitudes les autres conducteurs en cycle urbain. On s'arrête désormais n'importe où, n'importe quand et n'importe comment. C'est ce désordre qui est derrière la formation de grands bouchons, agrémentés d'un concert ininterrompu de klaxons. Et il n'y a pas plus désagréable que de se retrouver pris au piège de ces embouteillages doublés d'une insupportable «klaxonite». D'autant plus qu'on klaxonne même dans un croisement avant que le feu ne soit passé au vert. Certains disent que c'est une question de mentalité... ! Et qui osera dire le contraire ? Pourtant le code de la route est très clair à ce propos, car l'usage de l'avertisseur sonore n'est autorisé qu'en cas de danger immédiat. Il est interdit de nuit et à l'approche de certains établissements (sanitaires surtout). Il est donc tout simplement civilisé de ne klaxonner en milieu urbain qu'en cas d'extrême nécessité. Malgré la loi, personne ne s'est pourtant fait arrêter pour avoir klaxonné ! A Casablanca, les automobilistes n'ont pas l'impression de suivre le même code de la route. Car chacun fait ce que bon lui semble. Les conducteurs, dans leur majorité, sont pressés, fatigués ou énervés et veulent être les premiers à passer. Quitte à brûler un feu rouge, ou à changer de file d'une façon brusque et impromptue. Sans oublier ces automobilistes qui laissent leurs voitures en stationnement en deuxième, voire en troisième position pour aller vaquer à leurs occupations. Il est vrai que c'est à Casa que se crée 80 % de la richesse qui fait vivre tout un pays. Mais est-ce une raison pour vivre l'enfer au quotidien ?