Rabat et Salé sont-elles des villes bruyantes ? Beaucoup de citadins de ces deux violes se posent la question. En particulier ceux qu'étonnent toujours la propension qu'ont les machinistes à user inconsidérément de leurs avertisseurs. Aux carrefours dotés de feux de signalisation, le passage au vert à peine marqué, il y a toujours quelqu'un parmi les suivants qui roulent carrosse pour signifier à son prédécesseur qui pourtant s'apprêtait à passer son chemin, qu'il devrait y apporter plus de promptitude. Les habitants des rives du Bouregreg n'ont-ils pas assez de leur temps pour essayer d'en rogner aux feux quadricolores ? Sans doute. Toujours est-il qu'il est amusant de constater que ces coups de klaxon sont souvent pris en mauvaise part par ceux à qui ils sont adressés et que parfois, cela donne parfois matière à friction. En serait-il autrement que cela devrait donner matière à réflexion. Pourquoi faire impression d'être aussi pressé dans ces deux villes ? Sans doute parce que la circulation y est de plus en plus difficile et, qu'anticipant sur leur itinéraire un bouchon toujours probable, les automobilistes entendent ne pas perdre de temps en chemin dégagé. Présenté ainsi, ce comportement est somme toute normal. Il est semblable en tout cas à celui de ces camionneurs qui n'hésitent pas à doubler des voitures de tourisme en terrain plat, afin de lambiner en voie pentue. Comme en ce qui est de l'argent, il faut prendre le temps là où il se trouve. Ceci dit, il y a quand même un sans-gêne coupable à corner en tout temps et en tout lieu. On en a vu qui, malgré la claire visibilité qu'on peut avoir de panneaux interdisant l'usage de l'avertisseur, le font quand même. Passe encore qu'il en soit ainsi devant des cafés où la galerie s'amuse de cette agitation, mais qu'ils le fassent devant des cliniques où reposent des malades n'est pas … sain. Comme les cliniques ne manquent pas dans le centre-ville de Rabat et comme nombre d'établissements se trouvent dans l'entrée de la ville de Salé, on se fait une idée assez précise du calvaire subi par les patients qui se refont une santé dans ces lieux. Le problème ainsi posé, quelle solution y apporter ? Sans doute veiller au respect du code de la route. Mais, comme des règles du code, on en prend moins qu'on en laisse, nulle échappatoire qui n'est que les patients prennent leur mal en patience. Après tout, ils ont l'habitude.