L'Association marocaine des exportateurs (Asmex) opère un grand changement. En effet, suite à la tenue récemment de son assemblée générale ordinaire, l'Asmex à décidé d'adopter une nouvelle stratégie, en tenant compte des mutations économiques et institutionnelles qu'ont connues les activités export au Maroc durant les dernières années. Pour asseoir cette stratégie, l'association a tenu compte des recommandations d'une étude réalisée par le cabinet Roland Berger révélée en exclusivité sur nos colonnes (voir www.lesechos.ma). «Premier grand changement, le lancement d'un débat dans le but de se rapprocher de la Commission du commerce extérieur de la CGEM», souligne Younès Zrikem, président de l'Asmex. Ce rapprochent devrait être bénéfique à l'association, d'autant plus que la confédération des patrons vient d'être constitutionalisée. L'étude a égalent recommandé d'instaurer un partenariat renforcé de l'Asmex avec les instances internationales de la CGEM, à l'instar du modèle du Medef international. Par ailleurs, l'Asmex compte renforcer sa représentativité des exportateurs. Bien évidemment, la défense de la position de ces derniers lors des négociations avec le gouvernement ou auprès des institutions étrangères sera aussi renforcée. La nouvelle stratégie prévoit aussi d'informer les opérateurs sur l'actualité de l'export et des potentiels d'exportation. Pour cette mission, l'Asmex s'appuiera sur une cellule de veille, qui est déjà opérationnelle. L'association devra en outre développer tout un programme de formation pour les exportateurs. Cette action lui permettra en même temps de diversifier ses sources de financement, qui dépendent fortement des subventions conditionnées de l'Etat. Aussi, pour atténuer cette dépendance, l'Asmex a procédé à l'augmentation de la participation des ses adhérents, en adoptant durant la dernière assemblée générale une nouvelle grille de cotisation, qui sera appliquée en 2012. L'association devra aussi, selon les recommandations de l'étude, recourir au sponsoring des évènements qu'elle organise, ainsi qu'à l'augmentation du nombre de ses adhérents, ce qui reste un exercice difficile. «Si notre association devient un acteur de référence, notamment en formation, ce sera un moyen d'attirer plus de membres. À terme, cela supposera de créer des antennes régionales», précise Zrikem. Mais il faut noter que tout ce débat est lié à la relation de l'Asmex avec la CGEM. Si les deux entités arrivent à mettre en place un partenariat renforcé, cela permettra d'élargir le nombre des membres de l'association des exportateurs. Un des scénarios envisageables à ce niveau consiste en ce que l'Asmex s'appuie sur le réseau de la CGEM. Mais pour le moment, rien n'a été décidé. Benchmark Pour sortir avec des recommandations, l'étude du cabinet Roland Berger s'est basée sur un benchmark comportant des associations d'explorateurs du Chili, d'Espagne, de Turquie et de Corée du Sud. Il en ressort que ces associations sont majoritairement focalisées sur 3 missions fondamentales: information, formation, représentativité et lobbying. Par ailleurs, ces entités prévoient, à des niveaux différents, des actions de mise en relation commerciale à travers des partenariats à l'international. Pour ce faire, elles sont dans certains cas centralisées et multi-sectorielles. Dans d'autres cas, ces associations essayent de fédérer et de représenter de nombreuses associations sectorielles ou régionales. Aussi, pour pouvoir réaliser avec efficacité ces actions, ces associations s'appuient sur un staff permanent, composé généralement d'une trentaine de salariés. «Elles sont dirigées par un bureau exécutif ou un conseil d'administration constitué d'environ 10 à 15 membres élus par et parmi les adhérents», ajoute l'étude. Quant au financement, il ne dépend qu'à hauteur de 20% des subventions publiques, ce qui leur laisse une grande marge de manœuvre.