Selon les derniers chiffres du Haut commissariat au plan (HCP), le parc automobile marocain frôle les 3,5 millions de véhicules en circulation, dont près de 70% sont des voitures particulières. Or, il ne faut pas nécessairement des statistiques officielles ou des études sectorielles pour constater que nos rues sont hyper-bondées de quatre-roues. À tel point que la circulation et le stationnement deviennent cauchemardesques. Pire encore, outre la pollution de l'ouïe à laquelle les Marocains semblent désormais acclimatés, celle de l'air devient plus préoccupante. En l'absence de données sur la qualité de l'air, nous ne pouvons qu'envisager le pire et au rythme où se concentrent les ventes de voitures neuves dans l'axe Casablanca-Tanger, nous allons droit au mur ou plutôt vers l'asphyxie ! Que faire alors ? Freiner les ventes d'automobiles neuves ? Ce serait une hérésie, dans un pays où le taux de motorisation est encore faible et où le marché automobile est appelé à se développer, au même titre que son industrie. Sauf le miracle d'une envolée soudaine et fulgurante des ventes de voitures électriques et hybrides, il est peu probable de voir un jour s'éclaircir le ciel des grandes villes du royaume et partant une moindre pollution de l'air qu'avalent nos poumons. Cela, à moins d'opter pour des solutions alternatives et ponctuelles, à l'image de la circulation alternée instaurée lundi dernier à Paris... Mais, il ne s'agit là que d'une «mesurette» dont la portée est limitée dans le temps et dans l'espace. Tout cela pour dire qu'il est grand temps de se pencher sur la question écologique. Une prime verte et un contrôle plus pointu des systèmes d'échappement ne seraient vraiment pas un luxe.