Fatima-Zohra Jdily Tous les deux ans, les professionnels et les passionnés de lautomobile se retrouvent au salon Auto Expo. Cette 7e édition qui se déroule du 14 au 23 mai 2010, se veut une «galerie dart». Pour les organisateurs, cet événement est la traduction dans les faits de la volonté de promouvoir le secteur, mais cest également une bonne occasion pour dévoiler au grand public toutes les nouveautés automobiles mais aussi tout ce qui se fait en matière de crédit et dassurance auto. Ainsi, le client dispose dun choix très large pour choisir la voiture qui répond le mieux à ses attentes et qui convient surtout à ses moyens financiers. Le salon de cette année coïncide avec une conjoncture difficile, avec des ventes en baisse de 10%. Pour les professionnels du secteur présents lors de la conférence de presse tenue pour le lancement de la 7e édition d«Auto expo», la crise économique internationale a touché sévèrement le secteur automobile : importateurs automobiles (voitures particulières, camions, motos, véhicules utilitaires légers), sociétés de financement, compagnies dassurance, équipementiers, accessoiristes automobiles ainsi que dautres intervenants dans le monde automobile. Pour eux, le salon permet de relancer le marché. Selon Larbi Belarbi, président de lAssociation marocaine de lindustrie et du commerce automobile (AICA), des rencontres de partenariat sont prévues afin de présenter les nouvelles tendances technologiques et identifier les opportunités daffaires. «Le haut de gamme, na pas été touché par cette conjoncture. Il se porte plutôt bien avec une progression en deux chiffres». Rachid Fedouach, directeur du groupe SMEIA . Entretien réalisé par F-Z. Jdily LObservateur du Maroc. Quel est lobjectif du salon Auto Expo ? R.Fedouach. Le salon Auto Expo est une opportunité unique pour faire découvrir au public et au consommateur marocain les dernières nouveautés des marques automobiles, mais aussi pour faire bénéficier les clients marocains des meilleures offres. Cette année, pour ce qui concerne le Groupe SMEIA, on est présent à travers six stands représentant nos marques BMW, MINI, BMW moto, LAND ROVER, et MAZDA véhicules particuliers et un stand pour les véhicules utilitaires légers comme les pick-up. Le salon coïncide avec une conjoncture un peu difficile, surtout pour le secteur automobile. Dans quelle mesure ce salon peut être un facteur de promotion du secteur ? Je rappelle que le salon de lautomobile Auto Expo est programmé tous les deux ans. Effectivement, quand on étudie les statistiques de ventes, il y a un pic durant les mois de mai, juin et juillet. Le salon y est pour quelque chose. Donc cest un salon dexposition, dexhibition et de vente. Quant à la conjoncture, elle est mondiale. Au Maroc, elle est un moindre mal. On avait terminé avec un peu moins de 10% lannée dernière et cette année, la tendance est toujours négative et dans les mêmes proportions. Jespère que le salon va aider un peu toutes les marques présentes sur le marché marocain et redresser un petit peu la situation. La conjoncture est-elle la même pour lensemble des segments automobiles ? Le segment dans lequel opère le Groupe SMEIA, le haut de gamme, na pas été touché par cette conjoncture. Il se porte plutôt bien avec une progression à deux chiffres. Espérons que cela va continuer durant le salon et par la suite jusquà la fin de lannée. 200.000 visiteurs attendus à Auto Expo La 7e édition du salon Auto Expo se déroule du 14 au 23 mai courant au Parc des expositions de la Foire internationale de Casablanca. LAssociation des importateurs de véhicules automobiles montés (AIVAM), organisatrice de cette manifestation bi-annuelle, prévoit plus de 240.000 visiteurs, des passionnés de lautomobile pour la plupart, mais aussi des acheteurs potentiels et des curieux. Pour rappel, le parc automobile marocain a connu une croissance soutenue entre 2003 et 2009. Les ventes de véhicules neufs ont enregistré une croissance à deux chiffres durant cette période, avec un taux de progression annuel moyen de 14%. De 50.000 ventes de véhicules neufs en 2003, le marché a dépassé la barre de 100.000 et évolue désormais aux alentours de 110.000 nouvelles immatriculations, tous véhicules confondus. On dénombre aujourdhui plus dune vingtaine de distributeurs représentant quelque 60 marques mondiales pour les CBU. Malgré le recul de 9% des ventes de voitures en 2009, les professionnels gardent le moral. LAIVAM dit avoir confiance en lavenir du secteur, qui recèle un important potentiel de croissance, étant entendu que le taux de motorisation au Maroc demeure faible, en comparaison même avec les pays du Maghreb. Au niveau national, le taux déquipement de la population se situe autour de 70 véhicules pour 1.000 habitants, alors quen Algérie et Tunisie il oscille entre 110 et 120 véhicules pour 1.000 habitants. Un baromètre pour une meilleure visibilité F-Z. Jdily Les derniers chiffres dévoilés par lAssociation professionnelle des sociétés de financement attestent que le crédit automobile est le segment qui a le plus reculé en 2009. La baisse dactivité est flagrante depuis lannée précédente. Elle a dépassé les 10%. Les sociétés de crédit à la consommation notent également un accroissement des impayés depuis le début de lannée. Pire, même lannée 2010 semble loin dêtre une année de reprise. A ce propos, Abderrahim Rhiati, administrateur directeur général dEqdom, considère les ventes de voitures neuves comme le baromètre adéquat du crédit automobile. Selon lui, les ventes de véhicules neufs particuliers ont du mal à reprendre. Les chiffres dévoilés dernièrement par lAIVAM confirment ses dires. Sur les quatre premiers mois de lannée, le marché accuse un repli de plus de 10% tous secteurs confondus (importé monté et monté localement). Ce ne sont donc que 7.050 voitures qui ont été écoulées en avril 2010, soit près de 500 unités de moins par rapport au mois de mars. A fin avril, le nombre de véhicules commercialisés na pas dépassé 28.101 unités contre plus de 31.318 à la même période de 2009. Cette tendance baissière a amplement impacté le secteur des crédits qui à leur tour enregistrent une baisse flagrante. Il sagit de deux marchés étroitement liés, précise A. Rhiati. Mais cette situation difficile pourrait-elle être expliquée par la seule conjoncture difficile ? A ce niveau, les opérateurs se plaignent dune mesure étatique qui a fait beaucoup de mécontents. La mesure fiscale relative aux voitures doccasion est pour quelque chose. Si le marché du neuf a reculé, celui des voitures doccasion, par contre, a quasiment doublé en 2009 où il a atteint 50.237 unités contre 26.623 en 2008. Autrement dit, les importations des voitures doccasion se rapprochent de celles du neuf. Et les professionnels de lautomobile ne tardent pas à réagir et à pointer du doigt ladite disposition. Parce quau moment où les importations des voitures doccasion ont été en hausse considérable, les ventes du neuf importé, elles, ont connu, au cours de la même période, une baisse de plus de 14%. Quels leviers faire jouer pour promouvoir deux marchés étroitement liés, à savoir le marché de lautomobile et celui de crédit auto. De ce fait, Eqdom a dévoilé les résultats de son baromètre du marché de lautomobile marocain. Réalisé en collaboration avec le cabinet Ipsos, ce baromètre propose aux différents acteurs du secteur automobile national une étude sur le comportement des Marocains vis-à-vis de lautomobile. Ce baromètre a pour objectif de déterminer avec précision les besoins du consommateur marocain afin dy répondre. «Le financement est lié au marché des véhicules. Le financement a cdonc onnu un recul puisque le marché de lautomobile a reculé». Abderrahim Rhiati, administrateur général dEqdom. Entretien réalisé par F-Z. J. LObservateur du Maroc. Quel est lobjectif du baromètre relatif au secteur automobile ? Abderrahim Rhiati. Le marché automobile au Maroc a connu durant plusieurs années une croissance extraordinaire. Malheureusement, depuis lannée dernière, la tendance a été inversée et les ventes ont commencé à baisser avec une montée des risques. Donc, le besoin se fait sentir de connaître un peu mieux ce marché, ses tendances, comment le client marocain perçoit le marché automobile et certainement dautres questions qui se posent aujourdhui aux professionnels de lautomobile comme aux professionnels du crédit à la consommation. Cest pour cela quEqdom a imaginé le lancement de ce baromètre pour connaître un petit peu les tendances du marché et pour se préparer à son évolution future. Les crédits automobiles ont chuté de la même façon que les ventes automobiles. Comment expliquer cette étroite liaison ? Vous lavez bien dit. Effectivement, le financement est lié au marché et à la vente des véhicules. Donc, le financement sest très bien comporté durant les cinq dernières années. Je veux dire, avant 2009. Mais à partir de 2009, il a connu un recul puisque le marché de lautomobile a reculé. Non seulement, il a reculé en volume, mais également nous avons constaté quil y a un transfert des achats de la grande voiture vers la micro citadine ou la citadine tout court. Donc, en termes de montant, le volume a également baissé. Est-ce que vous pouvez nous chiffrer cette réalité ? Cest-à-dire, de combien ont reculé les crédits auto ? En ce qui nous concerne, on a fait le même chiffre quentre 2009 et 2008. Cela est dû aussi au dynamisme commercial qui est propre à chacune des sociétés, mais globalement, si on prend lensemble du secteur, il a pratiquement suivi la même tendance que le marché automobile. Grosso modo, il sagit dun recul de 10% par rapport à 2008. Cest le même recul que le marché automobile a connu ! Exactement. Il a suivi la même tendance. Pour revenir au baromètre qui vient dêtre dévoilé, dans quelle mesure il permettra ou donnera un nouveau souffle aussi bien au secteur automobile quà celui du crédit ? Il va permettre davoir une visibilité sur ce marché et donc permettre à la fois aux distributeurs automobiles et aux sociétés de financement de sadapter en fait aux attentes du client. Quand la croissance était là et quand le marché se développait bien, on ne se posait pas ces questions-là. Mais à partir du moment où il y a une rareté de clients ou une baisse du chiffre, on commence à se poser des questions pour mieux sadapter à ce marché-là. Que veut réellement le client ? Quel genre de voiture ? Pourquoi il va changer sa voiture ? Quand est-ce quil va changer sa voiture ? Voilà le genre de questions que se posent maintenant les professionnels de lautomobile et auxquelles ce baromètre va répondre. En même temps, on se pose la question de savoir si le client a besoin de financement ? Est-ce quil a besoin de nouveaux types de crédits qui vont lui permettre dacheter mieux et de façon intelligente ? Le crédit, un vecteur de croissance Dalal Saddiqui Au Maroc, et notamment dans les grandes villes, le besoin dacheter un véhicule est grandissant, dautant que le prix des véhicules est de plus en plus à la portée dun grand nombre de consommateurs. Il nen demeure pas moins que lachat dune automobile représente un lourd investissement, dautant plus que la majorité des futurs acquéreurs désire acheter une voiture neuve. Or très rares sont les personnes ayant la capacité de réunir une telle somme pour un règlement au comptant. Aussi, les plus chanceux des futurs automobilistes réunissent une avance, ce qui leur permet laccès au financement auprès des concessionnaires ou dalléger leur crédit bancaire. Et pour les futurs acquéreurs qui nauraient pas de bas de laine sous leur matelas, lespoir nest pas perdu: les banques assureront 100% de leur besoin en crédit bancaire sous forme de crédit à la consommation, ce qui permettra à lacquéreur de choisir entre voiture neuve et voiture doccasion. En effet, les établissements bancaires, conscients des potentialités de croissance offertes par le crédit automobile, ont progressivement investi le marché et offrent lavantage de crédits à zéro avance et à délai très court. Mais le réel avantage dont profitent les établissements de crédit cest leur connaissance de leur clientèle. Contrairement aux concessionnaires, les banques ont leur propre clientèle qui représente un fort potentiel pour le crédit automobile. Elles peuvent alors proposer ce service à certaines catégories de clients, en prévision de leurs besoins. Elles peuvent également fixer différents taux selon les capacités de remboursement ou le risque de non paiement Certains concessionnaires ont dailleurs fait le choix de signer des partenariats avec les établissements de crédit pour, entre autres, profiter de leur savoir-faire en ce sens. Au Maroc, limpulsion du secteur automobile est donnée par le financement auquel elle est fortement corrélée. Que ce soit au niveau des établissements de crédit ou des concessionnaires, différentes offres de financement sont mises sur le marché. Reste alors au futur automobiliste à comparer le prix dacquisition de son véhicule selon le concessionnaire, lorganisme de crédit, lavance exigée, la durée de remboursement et la formule choisie. Et pour bien ficeler le dossier, des conseillers clientèle spécialisés et des simulateurs en ligne permettent aux clients de comparer les offres sans même avoir à se déplacer. Des chiffres en berne F-Z. Jdily Au total, 109.969 véhicules neufs (particuliers et utilitaires, importés ou montés localement) ont été vendus en 2009, contre 121.540 en 2008. Les voitures particulières ou de tourisme ont affiché un net recul. Les ventes concernant ce segment totalisent 93.761 unités, soit un recul de 8,17% par rapport à 2008. Le reste, constitué de véhicules utilitaires légers (VUL) estimés à 16.208 unités, a enregistré une baisse annuelle encore plus substantielle, soit -16,6%. Bien que certains aient parlé de reprise en 2010, les ventes de véhicules neufs ne cessent de seffilocher depuis début 2010. En témoignent les dernières statistiques des ventes établies pour les premiers mois de 2010. Le repli se chiffre à près de 10% pour seulement 13.524 ventes, toutes origines confondues. Par marque et selon les statistiques rendues publiques par lAIVAM (Association des importateurs de véhicules automobiles au Maroc), cest Renault qui arrive en tête des ventes. La marque au losange a enregistré pas moins de 483 nouvelles immatriculations le mois dernier. Profitant de lavènement de sa nouvelle gamme (Mégane et Fluence, notamment), le constructeur français a réalisé une part de marché de 11%. Par ailleurs, Hyundai réalise, en cumul sur les deux premiers mois de lannée, 907 ventes. Toutefois, sur le seul mois de février, la marque sud-coréenne na écoulé que 354 voitures, en dépit de leffort promotionnel consenti sur toute la gamme 4x4. Il est bien clair que le secteur est loin de la reprise et les temps sont durs pour les concessionnaires automobiles. La crise mondiale est-elle, seule, à lorigine des dysfonctionnements et des difficultés que vit actuellement le secteur ? Tous les opérateurs du secteur sont unanimes pour dire que loffre automobile est foisonnante, diversifiée. Mais il ne faut pas oublier la baisse des revenus des ménages consécutive à une hausse du budget alloué à lachat des biens immobiliers. Quels leviers faire jouer pour relancer les ventes de voitures neuves en 2010 ? Prime à la casse, baisse des droits de douane, mesures fiscales avantageuses ? Les idées ne manquent pas auprès des distributeurs-importateurs. En attendant, les opérateurs opteraient-ils pour une baisse des prix comme stratégie de promotion ? En tout cas, lAIVAM confirme quon ne peut sattendre à une baisse importante des prix des véhicules importés. La politique tarifaire demeure moins compétitive à cause dun taux de change (du yen) défavorable et de droits de douane jugés inéquitables par rapport à ceux appliqués aux marques européennes. Mais les opérateurs demeurent confiants en lavenir et croient dur comme fer à la reprise. Tous les opérateurs sinscrivent dans une vision à long terme. Pour eux, le marché marocain reste porteur. Et pour cause ! Le taux de motorisation dans le Royaume (moins de 70 véhicules/1.000 hab) demeure lun des plus bas au monde. «Au niveau du grand public, on a constaté une espèce de crainte du lendemain». Adil Bennani, Directeur général de Toyota Maroc. Entretien réalisé par F-Z. J. LObservateur du Maroc. Le recul dans le secteur automobile est de 10%. A quoi est-il dû ? Adil Bennani. Il faudrait analyser ce recul sous différentes angles. Dabord, on est dans un marché qui se compose aux deux tiers de véhicules importés montés et dun tiers de véhicules montés localement. Il sagit donc dun marché essentiellement concentré sur les véhicules importés montés. Cependant, cest le véhicule monté localement qui a enregistré une croissance. Dans limporté monté, la décroissance est générale tant sur les véhicules de tourisme que sur les véhicules utilitaires. La crise internationale sest fait ressentir au niveau de lentreprise par une baise des investissements, et cest ce qui a affecté le secteur de lutilitaire. Mais il faut aussi noter quau niveau du grand public, on a constaté une espèce de crainte du lendemain. Le particulier a reporté sa diffusion dachat ou préféré épargner en utilisant son véhicule une année de plus, plutôt que de procéder au renouvellement. Cest le montage local qui sauve la face. Et pourtant cest lindustrie automobile qui a surtout été frappée par la crise. Comment expliquez-vous cela ? Dans le secteur automobile, le Maroc dispose dun circuit de fournisseurs, de fabricants automobiles dans le bassin méditerranéen. Lorsque la crise a démarré en Europe, et que le secteur automobile a été affecté, les premiers touchés ce sont les fournisseurs et les fabricants. Ces fournisseurs, dont une partie se trouve au Maroc, ont tout de suite commencé à souffrir. Voici la partie du secteur industriel qui a souffert de la crise automobile. Maintenant, le véhicule monté localement au Maroc est essentiellement constitué de la marque Dacia avec la Logan et Sandero, et puis les utilitaires légers que sont Kangoo, Berlingo et Partner. Si Dacia sest globalement très bien comportée, cela sexplique par une compétitivité prix qui est extraordinaire comme nous avons eu un facteur nouveauté avec le lancement de la Sandero qui a stimulé la demande. Ceci explique aussi la baisse de limporté monté parce quautant la Logan sadresse à une clientèle relativement différente de celle du marché de limporté monté, autant la Sandero représente une alternative sérieuse à des modèles qui se trouvent dans le segment de limporté monté. Donc, le pouvoir dachat, laccessibilité à lautomobile et la compétitivité du montage local ont permis à celui-ci de sen sortir mieux que limporté monté. La vente des véhicules utilitaires a reculé, et pourtant on a assisté à une bonne campagne agricole Lutilitaire est essentiellement concentré sur limporté monté. Il sagit essentiellement de deux types de véhicules. Vous avez le pick-up et vous avez les vans mini bus. Les vans mini bus ont été affectés par la crise du secteur du tourisme, qui est un grand consommateur du mini bus. Pour ce qui est des pick-up, ils sadressent à deux populations : les entreprises dun côté et le monde agricole de lautre. Le monde agricole sest bien comporté parce que le Maroc a eu une campagne agricole absolument exceptionnelle. En revanche, compte tenu de la crise, les chefs dentreprise sont plus frileux et investissent moins. Un des principaux facteurs dinvestissement au sein dune entreprise réside dans les moyens de transport de marchandises ou de personnes qui se sont vu renvoyers à des temps plus propices, et cest ce qui explique la baisse du segment de lutilitaire au Maroc. Revenons toujours au recul des ventes. Est-ce quil sexplique par la simple conjoncture difficile ? Quen est-il du marché de loccasion ? Ce quil faut savoir, cest quen 2009, le train dimportation de véhicules doccasion dEurope a augmenté de 100%, cest-à-dire quon a quasiment observé un doublement du marché de loccasion. Pourquoi ? Parce que tout simplement, en Europe, on sest retrouvé avec un marché de loccasion en crise, ce qui a tiré fortement les prix vers le bas et rendu ces véhicules encore plus accessibles au Maroc. On a même vu en Europe des marques immatriculer des véhicules neuf,s juste pour les vendre doccasion avec une décote allant de 20 à 30%. Ces pratiques ont rendu ce créneau extrêmement attractif. Des gens au Maroc ont trouvé le filon et cela a lair davoir bien fonctionné en 2009. Après la crise, la reprise ? F-Z. Jdily Affecté par la crise financière et économique internationale, le secteur automobile marocain connaît un ralentissement de son activité. Et ce nest pas Laarbi Belarbi, président de lAMICA et de la Somaca, qui dira le contraire. Selon lui, le secteur de lindustrie automobile marocain est dans la tourmente. Essentiellement constitué de sous-traitants, il souffre de la baisse des commandes des donneurs dordre. Si 2008 sest soldée par des résultats satisfaisants, lannée 2009 a confirmé la situation difficile de ce secteur stratégique de léconomie nationale. Les constructeurs automobiles, y compris les plus grands qui constituent aussi les donneurs dordre principaux, sont frappés de plein fouet par la crise. La preuve : les premiers constructeurs mondiaux du secteur ont tablé, pour la première fois depuis plusieurs années, sur des pertes financières. Les ventes sont en baisse sur les principaux marchés. Les productions aussi. Des plans drastiques de réduction de coûts sont annoncés à travers le monde, avec des suppressions demplois à la pelle. Pour L. Belarbi, il sagit de la plus grave crise que le secteur ait connue depuis la deuxième guerre mondiale. Pourquoi donc le Maroc est-il affecté ? Daprès le président de lAMICA, le Royaume, qui a placé lindustrie automobile parmi les secteurs stratégiques de son économie, nest pas épargné. Mais ce quil faut préciser cest que le marché local sest bien comporté. Sur lensemble de 2008, il a affiché une progression de près de 17%, avec quelque 121.511 nouvelles immatriculations enregistrées, daprès les derniers chiffres que rapporte lAMICA. Plus, dans le cadre de la vente des voitures particulières, cest le montage local qui a minimisé les dégâts. A part les voitures produites à la Somaca, les ventes de voitures importées ont à peine dépassé le cap des 60.700 unités, soit un recul de 13,8% par rapport aux livraisons de 2008 (70.450). En revanche, les ventes des voitures produites localement ont enregistré une hausse de 4,38% à plus de 33.000 unités ! Mais cela nempêche pas de dire que lannée 2009 est moins brillante que 2008. La production, notamment celle destinée à lexportation, na pas échappé au ralentissement mondial. Conséquence : la baisse des activités chez les équipementiers exportateurs a atteint, en 2009, 30 à 40% suivant les entreprises. Cette situation de crise a touché dautres maillons de lindustrie automobile, notamment le câblage. Face à cette situation de crise et pour éviter un scénario de suppression massive demplois, les acteurs de lindustrie automobile marocaine ont négocié le soutien de leur ministère de tutelle. Selon Ouzif Mohamed, directeur général permanent de lAMICA, les entreprises ont sollicité une aide pour faire face à leurs besoins de trésorerie et sauver des emplois. Cette aide sest traduite par une réduction de la charge patronale, la réduction du délai de paiement pour les sous-traitants et pourtant les syndicats regrettent que la situation dans le secteur du câblage soit plutôt inquiétante. Plus de 50% des effectifs en ont pâti et près de 70% darrêts de travail sont enregistrés en 2009. Il est clair que le secteur a souffert de la crise suite à leffet domino provoqué par le marché international. Cela nempêche pas les opérateurs marocains de parler de reprise. Pour quand la reprise ? Si M. Ouzif a indiqué que le secteur na pas de visibilité pour «laprès crise», en revanche L. Belarbi déclare que lindustrie automobile dispose dune vision à long terme et ce nest pas une simple conjoncture difficile qui va handicaper cette vision. Daprès lui, le Maroc est lun des rares pays africains à avoir mis en place une politique industrielle automobile dès 1959, soit dès le lendemain de son indépendance, avec la création de la SOMACA (Société marocaine de construction automobile). Plus, le secteur automobile a fait lobjet dune stratégie finement ficelée dans le cadre du programme Emergence pour positionner le Maroc en tant que plate-forme propice au développement de lindustrie automobile (Tanger free zone) et parmi les LCC (Low cost countries) ou pays à faibles coûts. Pour le président de lAMICA, les professionnels tablent sur un regain dactivité à lhorizon 2010/2011 (projet Renault Nissan de Tanger) ou encore linstallation de Feurecia, filiale de Renault PSA qui a décidé dinvestir 115 millions de dirhams et demployer plus de 2000 personnes dans une usine à Kenitra pour la production de sièges automobiles. Il ajoute quen dépit de la conjoncture difficile, le potentiel de croissance lié à ce marché est énorme et le Maroc devrait saisir lopportunité en se positionnant en tant que plate-forme de production et de logistique dans cette nouvelle configuration de croissance. «On ne sarrête pas à mi-chemin», déclare-t-il. Le parc automobile mondial va atteindre plus de 1 milliard dunités, probablement avant fin 2011. Voilà un potentiel non négligeable de développement du marché des pièces de rechange et de la réparation. Cependant, lindustrie automobile est un secteur difficile car très concurrentiel, surtout avec la Chine et lInde où les voitures sont montées en gamme, et où laccent est mis sur la qualité et la fiabilité. «Aujourdhui, on est un petit joueur, mais on peut devenir grand. Réussir dans ce domaine ne dépend que de nous car la demande est bien là», assure L. Belarbi, président de la Somaca. Comment le Maroc pourra-t-il alors faire face à ces géants ? «En développant les partenariats avec les constructeurs et les équipementiers», répond Michel-Alexandre Morlat, consultant de lun des salons internationaux de renom, le «TecAuto». Lespoir nest donc pas perdu Innovation, séduction et stratégies Noura Mounib Toutes les voitures se ressemblent» dirait un consommateur lambda perdu entre les myriades de véhicules proposés sur le marché automobile. Plus exigeante que jamais, la clientèle met tous les acteurs du marché dans un mouchoir de poche. Les constructeurs font désormais les mains et les pieds pour se différencier des confrères et attirer le plus de clientèles sans pour autant perdre de leur crédibilité. Conscients de lévolution de la demande automobile, différentes marques travaillent sur linnovation en matière de marketing et de publicité afin de répondre à la concurrence mondiale. Un défi difficile à relever lorsque les mêmes politiques et stratégies de ventes sont adaptées chez tous les concessionnaires. Course contre la montre Design parfait, performances à faire craquer le plus corsé des clients et motorisations des plus pointues, les consommateurs penchent souvent vers linaccessible en matière dautomobile. Les nouveaux véhicules doivent concilier entre image, confort, prouesses, économie et bonnes motorisations sans oublier plaisir de conduite et sensations parfaites. Les stratégies marketing tendent vers une approche générale afin dassouvir les besoins dune bonne partie de la clientèle, même si la tentative reste utopique. Cet élément explique les hauts et les bas des ventes chez les constructeurs. Cest quun modèle de véhicule précis ne fera pas succomber tous les consommateurs malgré une innovation marketing infaillible. La stratégie ny est pour rien lorsque ce modèle ne fait pas lunanimité. «Les constructeurs tentent destomper la valeur du prix grâce à différents services qui rentrent dans la stratégie marketing. Ils veulent instaurer une nouvelle politique pour que le prix ne soit plus le premier critère dachat» explique un commercial automobile. Pourtant, un micro-trottoir nous a permis de tâter les attentes dune petite partie de la clientèle et les critères dachat dun véhicule. Tous les interrogés sont unanimes sur le prix. Viennent ensuite les performances, le confort, la consommation, la motorisation mais surtout le design. Mais selon les résultats de létude barométrique réalisée par Eqdom en partenariat avec Ipsos sur le secteur automobile au Maroc, six critères sont pris en considération pour lachat dune voiture. Solidité/fiabilité viennent en premier lieu. Suivent la performance, meilleur rapport qualité/prix, esthétique, prestige/image alors que le confort ne vient quen dernier lieu. Cette étude, qui a porté sur une population cible de 1000 personnes, sera exploitée en partenariat avec les concessionnaires automobiles afin doffrir un réel accompagnement aux besoins dune clientèle de plus en plus exigeante. Les résultats relèvent notamment la fourchette de prix souhaitée par la clientèle qui varie entre 90.000 et 150.000 DH. Cest ainsi que les constructeurs sacharnent sur de nouvelles stratégies et font les yeux doux aux consommateurs grâce à différentes innovations en matière de marketing. Entre attractivité, couleurs et animation, les campagnes publicitaires mettent le paquet et titillent la fibre fine des moins intéressés. Les panneaux de promotion meublent les ruelles, les chaînes de télévisions passent presque en boucle les slogans des dernières publicités en vogue et de petites affiches de lancement sont distribuées à-tout-va. Dernière innovation en date, des petites voiturettes vêtues de la couleur et du slogan du nouveau véhicule sillonnent les plus grandes artères des villes. Derrière ce carnaval ambulant, la stratégie de communication menée par les différents constructeurs marque le coup et adopte la politique qui sert le mieux les intérêts du nouveau lancement. «En effet, on choisit bien des coins propices pour mener nos campagnes publicitaires», confiait Rachid Fedouach, directeur général de la SMEIA, lors de la conférence de lancement de la nouvelle BMW Série 5. Les panneaux de promotion ne seront certainement nichés que dans quelques endroits précis où la clientèle peut se permettre un véhicule au prix dune BMW. Stratégies vendeuses Fidéliser les clients reste lobjectif de tout constructeur qui ne lésine pas sur les moyens pour en attirer de nouveaux. Sauf quavec la panoplie de services offerts, le consommateur file à langlaise et les innovations proposées ne donnent pas toujours leffet escompté. En Europe ou ailleurs, on parlerait de la contrainte environnementale et des impératifs écologiques comme critère devenu davantage majeur pour limage de marque du constructeur. Le Maroc nen est pas encore à ce niveau. Les concessionnaires saccordent le service de commerciaux automobiles bons parleurs qui réussissent tant bien que mal à attirer le client perdu entre la berline, la compacte et le monospace exposés dans le showroom. Une fois lachat finalisé, le concessionnaire nest-il plus concerné ? Si ! A titre dexemple, le service après-vente représente un atout majeur en matière de marketing. La marque joint lutile à lagréable en fidélisant le client tout en lui offrant plusieurs services plus captifs (contrats dentretien, garantie ) afin de le mettre en confiance et, pourquoi pas, le pousser à renouveler son achat dans la marque. Par ailleurs, le design reste un avantage incontestable pour attirer plus de consommateurs. En effet, les marques jouent sur lactualité et évoluent sur un timing précis pour lancer des modèles, offrir des liftings, proposer de nouvelles versions, refaire la fête sous le capot ou encore égayer le véhicule de nouvelles couleurs. Les innovations ne sarrêtent pas à ce niveau. Les marques établissent même des partenariats avec des organismes bancaires pour faciliter loctroi du crédit et ainsi encourager le consommateur à sengager. En fin de compte, les stratégies sont nombreuses mais lobjectif reste le même. Pourvu que le client soit satisfait Un marché fortement concurrentiel Dalal Saddiqui Le marché marocain de lassurance est un secteur en pleine croissance. Deuxième en Afrique, il est porté par le crédit habitation et le crédit à la consommation. Ce dernier est incontestablement dominé par le crédit automobile. Un marché extrêmement concentré, où les principaux acteurs sont au coude à coude. Aussi, il résulte de la concentration et de la forte pression concurrentielle de lassurance automobile au Maroc une multiplication des offres, qui se veulent non seulement plus compétitives, mais surtout de plus en plus innovantes. Alors quauparavant les formules consistaient à faire grimper les prix au rythme des options, aujourdhui il sagit dadapter les offres aux besoins des clients, notamment à travers linnovation produit, en concevant des produits nouveaux, permettant à lassureur de se démarquer de ses concurrents. Il sagira alors de révolutionner lassurance, en remboursant le véhicule à son état neuf par exemple, en cas de vol ou incendie, ou en payant les traites restantes, pour les voitures acquises à crédit. Ce type davantage concurrentiel est alors durable, du moins, jusquà ce que les concurrents puissent dupliquer loffre, le tout, au bénéfice croissant du consommateur. Dans la foulée, ces dernières années, les assureurs, soucieux non seulement de capter des clients mais également de les retenir, cherchent à satisfaire au plus près la demande des automobilistes. Pour ce faire, les formules dassurance automobile sont de plus en plus adaptées, allant de la plus basique, se limitant au minimum règlementaire, à la plus complète, dite «toutes options», mais pas seulement. Sur mesure Mise à part la stratégie de concurrence par les prix, une autre stratégie de différentiation consiste en un positionnement clair, selon une segmentation précise. Les offres sont conçues sur mesure et segmentent la clientèle à différents niveaux. Lobjectif étant davoir autant de formules possibles que de profils de conducteurs. Ainsi, il existe des formules adaptées selon le budget mais également le type dactivité (fonctionnaire, enseignant, indépendant, retraité, salarié ou entreprise), létat du véhicule (neuf ou usagé, acheté au comptant ou à crédit), selon quon est un homme ou une femme, voire même selon le statut (marié ou célibataire), sil sagit dassurer le second véhicule dun ménage Et pour offrir des formules de plus en plus attrayantes, au niveau des services associés, les assureurs se livrent la même bataille. Ils innovent non seulement par de nouvelles prestations mais aussi par la qualité et le délai de réponse. Au niveau du remboursement par exemple, il sagira de diminuer le délai, allant jusquà 1h30 chrono pour la mise à disposition des sommes à rembourser. Léventail des gratuités sest également élargi au remorquage des véhicules en cas daccident ou en cas de panne, au service daide aux blessés, à la prise en charge des frais hospitaliers, à la mise à disposition dun véhicule de remplacement, à laide au constat Toute une logistique a été mise en uvre pour permettre laccès aux renseignements et à lassistance, notamment à travers des centres dappel et un personnel dintervention dédié. Cela permet à lassuré marocain de rouler en toute confiance, car les offres se multipliant, la sécurité se démocratise, et il devient courant de composer le numéro de son assureur en cas de panne, mais aussi à la moindre écorchure. A partir de ce moment là, lassureur se charge de tout, la plupart du temps et au cours des formules, sans frais pour lassuré. Fidélisation Enfin, alors que lassurance a été longtemps assimilée aux malus, elle est de plus encline à accorder des bonus à ses assurés, lobjectif étant leur fidélisation. Or un conducteur qui bénéficie dun taux de bonification intéressant sera plus prudent. Cest par cet aspect de leurs offres que les assureurs sinscrivent de manière directe dans le cadre de la prévention des accidents de la circulation, de la route et de la sécurité routière en général. En effet, un conducteur plus prudent présentera un moindre risque pour lassureur, mais aussi et surtout pour la société tout entière. Et pour sinscrire dans une démarche encore plus responsable, certains assureurs vont encore plus loin en créant des clubs des bons conducteurs afin de leur permettre de bénéficier doffres privilégiées. Il sagira de produits dédiés, de gratuité de certaines options ou de remises Enfin, toujours dans la même lignée, les assureurs, par la voix de la Fédération marocaine des sociétés d'assurances et de réassurances (FMSAR), se sont associés au Comité national de prévention des accidents de la circulation (CNPAC) et lancent des initiatives de communication dans ce sens. Lassurance automobile au Maroc est un produit qui se veut sur mesure, mais également souple et complet. Lassureur se veut de plus en plus présent dans le cadre de lassistance et des services connexes. Mais aussi, lassurance automobile, par léducation de ses conducteurs et la bonification de leur prudence, et par ses campagnes de communication, est un moyen certain de lutte contre la mauvaise conduite, les incidents et accidents, encore trop nombreux sur les routes du royaume. Luxe, plaisir et nécessité Mouna Izddine Dans limaginaire collectif marocain, la possession de deux ou plusieurs automobiles était jusquà ces dernières années perçue comme un signe de richesse extérieure et dapparat social. Mais, laccès croissant dune large fange de la population à lautomobile, grâce notamment au crédit et autres facilités accordées par les banques et les institutions de prêt, fait sortir peu à peu les Marocains de cette vision étriquée. Reflet dun acheminement lent mais certain vers la société de consommation, évolution du rapport psychologique et social à lautomobile, quoi quil en soit, une seconde voiture apparaît de moins en moins comme un luxe et davantage comme une nécessité aux yeux de nombre de gens : «Nous avons tenu avec une seule voiture jusquà la rentrée scolaire. Entre le benjamin à déposer à son cours de karaté, la cadette à chercher de lécole et laîné qui réclamait sans cesse la voiture pour sortir avec ses copains, le rythme de sollicitation est vite devenu infernal. Cest alors que jai décidé de mettre une partie de mes économies dans lachat dune petite citadine doccasion, mon conjoint remboursant toujours le crédit du monospace acheté voilà quatre ans. Cette nouvelle acquisition a beaucoup facilité notre vie de famille. Je pensais que ce serait une perte dargent, mais finalement, avec tout le temps que ça nous fait gagner, ça sest avéré un bon investissement», confie Loubna, 38 ans, cadre en ressources humaines à Casablanca. Dautres, plus nantis ou juste prêts à placer des sommes plus conséquentes dans cet achat, opteront pour une voiture neuve, dont le choix dépendra à lévidence de leurs moyens. Pour une troisième catégorie dacheteurs, une seconde acquisition est davantage liée au plaisir de la conduite, voire à une passion particulière de lunivers automobile. Généralement, ces acquéreurs sont des conducteurs à la page, très au fait des actualités dans le domaine, que ce soit en termes de nouveaux produits, davancées technologiques ou de créativité esthétique. Omar, 36 ans, jeune chirurgien dentiste, en fait partie : «Nous avons déjà une voiture dans notre couple, mais une seule ne suffit plus. Je suis passionné par les autos et la mécanique depuis tout petit. Je veux une automobile qui soit à moi, seulement à moi, que je bichonnerai comme un bijou et utiliserai uniquement pour mes loisirs. De préférence un 4X4, puissant, robuste, élégant et silencieux à la fois, avec lequel je pourrai voyager dans larrière-pays en toute sécurité, admirer les paysages du Sud du haut de mon siège surélevé, avec du Dire Straits, du Queen ou du Led Zeppelin en fond sonore. Le rêve. Pour moi, le plaisir de conduire en ville aussi nexiste pas que dans les slogans publicitaires. Vous ne pouvez pas imaginer les sensations que jéprouve au volant à 4 heures du matin, sans promiscuité, sans klaxons, sans pollution. Casablanca mapparaît très belle alors, comme si toutes ses routes soffraient à moi. Ma femme dit que je suis atteint de «nombrilisme nocturne» et de «voiturite chronique» ! Je suis abonné à tous les magazines auto possibles et je vais continuer à écumer les salons, dont le dernier, lAuto Expo 2010, jusquà ce que je trouve la voiture de mes rêves, et quand je la verrai, je saurai la reconnaître entre mille». Il nexiste pas de chiffres fournis, officiels et précis sur le comportement dachat automobile des consommateurs marocains pour corroborer ces témoignages empiriques. Néanmoins, Eqdom, en partenariat avec le cabinet détudes Ipsos, a présenté dernièrement à la presse, le mardi 11 mai 2010 à Casablanca, le premier baromètre du marché de lautomobile marocain. Cette étude, qui a porté sur une population cible de 1.000 personnes (soit 50% de possesseurs de véhicules et 50% de non possesseurs), révèle ainsi, entre autres que pour le deuxième trimestre 2010, 45% des possesseurs projettent lacquisition dune nouvelle voiture. Et, parmi ces 45% de possesseurs, 66% ont lintention dacquérir une voiture neuve, tandis que 25% sont en quête dune voiture doccasion. Enfin, les critères dachat sont la solidité et la fiabilité, la performance, le rapport qualité/prix, le prestige, lesthétique et en dernier lieu, le confort. Avec, en top of mind, les incontournables constructeurs allemands Mercedes, BMW et Audi. Tout cela dans une fourchette de prix allant de 90.000 à 150.000 DH pour les voitures neuves, et de 50.000 à 90.000 DH pour les voitures doccasion. Cest dire les exigences croissantes de conducteurs marocains de plus en plus avertis. Brèves Auto Mazda Enfin le diesel ! Au Maroc, comme partout dans le monde, les moteurs diesel réalisent de plus en plus de succès, vu leur grand rapprochement des moteurs essence en termes de puissance, de performance et de sensations. Mazda la compris Consciente de ce changement dhabitude à la consommation, Jama Auto réagit en introduisant des modèles ayant sous leur capot des motorisations diesel de dernière génération qui ont déjà fait leurs preuves en Europe. Entre compactes et monospaces, plusieurs segments sont concernés. La Mazda 3 est la première à passer sur le billard. Hormis quelques modifications esthétiques, la compacte inaugure le nouveau turbodiesel MZR-CD 2.2 litres de Mazda qui fait appel aux dernières avancées de la technologie des moteurs diesel afin de garantir des niveaux de puissance et de couple très élevés. Vient ensuite la Mazda 5 animée par un turbodiesel MZR-CD 2.0 litres qui entraîne naturellement une baisse des émissions de CO2. A part un nouveau moteur essence DISI au rendement énergétique amélioré, la Mazda 6 restylée écope dun nouveau turbodiesel MZR 2.2 litres particulièrement raffiné, disponible dans trois niveaux de puissance. Enfin, la Mazda CX-7 offre à ses clients le même moteur que la précédente et associe une puissance et un couple élevés à de faibles de consommation et de rejets polluants. Dacia Duster Le 4X4 «low cost» ! Après la Sandero, Dacia accueille son premier 4x4. Et cette fois, il s'agit d'un modèle à part entière. Fabriqué en Roumanie, ce véhicule tout terrain robuste affiche des dimensions compactes. Son gabarit lui permet dévoluer aussi bien dans un environnement urbain quen utilisation off-road. Suffisamment sécurisé pour ses occupants, il respecte le principe de joindre lutile à lagréable. Ses futurs acquéreurs safficheront avec fierté sur le Duster puisquil na rien à envier à sa gamme, bien quelle soit plus chère. Ses concepteurs visent une clientèle ayant besoin, au quotidien, dun véhicule offrant de vraies capacités tout-terrain. Elle est disponible dans lensemble des pays de commercialisation en version 4X2 - pour des clients en quête de garde au sol, de position de conduite haute et sécurisante, mais sans réel besoin au quotidien de quatre roues motrices - et en version 4X4 pour une utilisation plus large. Côté motorisation, la Dacia Duster propose un 1.6 de 110 ch et 2.0 de 140 ch en essence. En diesel, elle se fiera au 1.9 dCi 130, mais devrait aussi adopter un inédit 1.6 de 110 ch. Toyota I go in AYGO ! Une voiture citadine qui facilite la vie en ville. Trajets quotidiens, shopping, sorties du week-end tout est plus simple en Aygo. Agile et facile à manuvrer, lAygo se glisse dans les recoins et se gare dans une place de parking étroite. Son profil sportif et sa carrosserie stylée lui confèrent une silhouette bien à elle. Puis, avec ses ailes profilées, ses phares singuliers et les chromes de ses feux arrière, lAygo affiche une personnalité. LAygo arrive au bon moment et promet aux consommateurs marocains une solution pratique répondant à toutes leurs exigences : modularité, originalité et accessibilité. Par lintroduction de ce modèle, lAygo cible les jeunes à la recherche dune petite citadine cute, sexy, trendy à prix accessible, les jeunes travailleurs venant dintégrer le monde professionnel ou les hommes et les femmes de tous âges qui rêvaient davoir une Toyota mais trouvaient que les prix de vente était supérieurs à leur budget. Elle adopte un moteur 1.0L VVT-i essence, le plus léger du marché, le plus performant de sa catégorie et le plus économique du segment. Cest certes une petite voiture, mais qui fait grande impression ! Hyundai IX35 le SUV des temps modernes Le remplaçant du Tucson arrive enfin. Ce cross-over reprend la nouvelle nomenclature de la marque et devient ix35. Ce nouveau venu abandonne le style baroudeur de son prédécesseur pour revêtir une élégante ligne de SUV compact urbain pour un profil plus fin, plus prononcé tout en cherchant à obtenir un intérieur plus spacieux. Le nouveau SUV est proposé en trois finitions : Pack Confort, Pack Edition et Pack Premium. Le SUV est équipé d'un régulateur de vitesse, de l'aide au démarrage en côte, d'un contrôle de vitesse en descente et d'un ordinateur de bord. Le ix35 soigne son look avec des projecteurs antibrouillard, un becquet arrière et des poignées et rétroviseurs peints. Côté confort, le crossover Hyundai ix35 est équipé d'une climatisation manuelle, d'une radio CD MP3 avec prise Aux/USB/iPod et commandes au volant, de vitres électriques avant et arrière et de rétroviseurs électriques. Et en complément de ce nouveau style élégant, le nouveau Hyundai ix35 reçoit les moteurs les plus récents et les plus économiques ainsi que des boîtes manuelles et automatiques à 6 rapports. L'offre du ix35 se compose d'un 2 litres essence Theta-II 2.0 de 163 ch et d'un diesel doté du nouveau moteur R 2.0 CRDi, de même cylindrée, mais en deux variantes de puissance de 136 ch et 184 ch. Nouvelle BMW Série 5 La berline des grands La nouvelle BMW Série 5 Berline ouvre le dernier chapitre dune success story impressionnante. Avec sa ligne à la fois sportive et élégante, le dynamisme typique de la marque, son efficacité exemplaire et ses caractéristiques de confort et de sécurité innovantes, la sixième génération de la berline daffaires reflète la compétence de développement du constructeur dautomobiles de grand prestige au monde dans toutes ses facettes. Présentant lempattement le plus long de son segment, un capot moteur long, des porte-à-faux réduits et une ligne de toit fluide typée coupé, la nouvelle BMW Série 5 Berline se démarque fortement de la concurrence. Pour la motorisation, la berline propose des moteurs à essence et diesel pleins de punch et avides de monter dans les tours. La gamme comprend un V8 essence de 407 ch ainsi que des six cylindres en ligne couvrant une plage de puissance comprise entre 150 kW (204 ch) et 225 kW (306 ch) et sera rapidement enrichie dun quatre cylindres diesel développant 135 kW (184 ch). ?a vroome chez les Range Rover ! Luxe incomparable, performances suprêmes, technologie de pointe, consommation de carburant améliorée, émissions carbone réduites et autres fonctionnalités avancées ne sont que quelques uns des éléments quoffre le nouveau 5.0L essence équipant le Range Rover, porte-drapeau de la marque, ainsi que les Range Rover Sport et Discovery 4. Les Range Rover Sport et Discovery 4 sont également disponibles avec la toute nouvelle motorisation 3.0L Diesel qui constitue une amélioration significative en termes de puissance, de couple, d'efficacité énergétique et d'émission de CO2 par rapport au 2,7L diesel qu'il remplace. Land Rover produit les meilleurs véhicules tout-terrain au monde et a connu une croissance significative année après année en Afrique du Nord, lors des 4 dernières années en particulier. Les ventes de Land Rover ont ainsi progressé de 5% au Maroc en 2009, alors que dans le même temps le segment des véhicules haut de gamme se contractait et que les volumes totaux de l'industrie reculaient. Nouvelle Opel Astra Action, ça éclate ! Elégante, sportive et attrayante, cette voiture est la nouvelle star de la marque automobile. Il suffit de monter à bord de la nouvelle Opel Astra pour se rendre compte à quel point celle-ci maîtrise la route. Avec une qualité perceptible agrémentée de courbes majestueuses jusquaux petits détails, la nouvelle compacte se targue deffets spéciaux de tous les côtés. Destiné à une clientèle masculine soucieuse du style sans dépendances aux marques, ce véhicule ne laisse pas les femmes de marbre grâce à son design soigné et son impression de puissance au premier regard. Espaces de rangement à portée de main avec un éclairage ambiant, la nouvelle Astra offre notamment un espace arrière généreux grâce à son empattement allongé et ses voies plus larges. Munie de lESP, ABS et appuie-tête actifs, cette petite sportive offre une sécurité active avec, entre autres, lOpel Eye, une caméra qui détecte et enregistre les panneaux de limitation de vitesse et dinterdiction de dépassement. La gamme Maroc propose trois niveaux de finition. Enjoy (Essence 1.4 à 100ch et Diesel 1.7 CDTi à 110ch), Cosmo et Cosmo Pack avec Diesel 1.7 CDTi 110ch. Jaguar XF Diesel Le luxe a un nom En attendant la dernière XJ, cest la version diesel de la XF qui fait son entrée au Maroc et promet un succès incontestable. Avec ses jantes exclusives de 20 pouces, son nouveau becquet arrière et son logo «S», cette nouvelle XF compte atteindre de nouveaux sommets grâce à sa toute nouvelle motorisation Diesel. Le moteur de 275 ch de cette féline atteint les 100km/h. Utilisant des turbocompresseurs séquentiels parallèles pour développer une puissance et un couple généreux, ce moteur est assorti à la boîte automatique Jaguar ZF 6HP28 à six rapports. En outre, les équipements de série et les options ont été profondément remaniés et de nouveaux intérieurs font leur apparition. Elancée, statutaire et surtout valorisante, la XF ne passe pas inaperçue dans nos rues. Si bien que cette routière a la prestance dune berline du segment supérieur. A lintérieur, on apprécie les odeurs raffinées (des fragrances ?) que répandent les matériaux nobles. De la moquette épaisse, du beau bois et surtout du cuir de grande qualité qui ne se limite pas quaux sièges, puisquil recouvre intégralement la planche de bord. Sièges avant et volant réglables électriquement (avec mémoire), clim auto bi-zone, régulateur de vitesse, phare bi-xénon, kit Bluetooth pour GSM, chargeur frontal 6 CD, radar de recul pleins déquipements qui rendent cette lady de plus en plus parfaite. Nouveau Sorento Attention les yeux ! Après avoir dévoilé son petit crossover Soul, Kia passe à lautre bout de sa gamme de SUV en renouvelant le Sorento. Un modèle qui ne cherche pas particulièrement à gommer son aspect de tout terrain, malgré un traité plus agressif de la partie avant. Ce modèle emblématique de la gamme coréenne reste fidèle à son concept de base, mais révèle une partie arrière toujours très anguleuse. Un peu plus volumineux et partageant ses dessous avec le Hyundai Santa Fe, le nouveau Sorento revêt un look sympathique ciblant plus dhommes que de femmes. Ce SUV a désormais un nouveau bouclier plus arrondi, une nouvelle calandre avec 3 barrettes chromées, un haut de calandre plus épais et un nouveau dessin intérieur des projecteurs. Le style intérieur reste relativement sobre, avec une planche symétrique séparée par une console qui se prolonge esthétiquement jusquà la base du pare-brise. En matière de confort, le nouveau Sorento frappe fort avec la climatisation automatique, le volant et les sièges réglables, le régulateur de vitesse ou encore des rétroviseurs électriques et chauffants. Sous le capot, le nouveau Sorento propose le V6 3.5 de 277 chevaux, le 2.2 diesel de 197 chevaux, et le V6 2.7 165 chevaux fonctionnant au GPL. Chevrolet Cruz Une vraie berline ! Cest une berline familiale et racée qui répond à tous les budgets et qui fait du confort sa devise première. Elégante, féline, gracieuse lallure de la Cruz na rien à envier à celle des grosses berlines destinées aux passionnés de la bonne automobile. Avec 2 airbags, radio CD avec commandes au volant, 4 vitres électriques, rétroviseurs rabattables, régulateur de vitesse et toit ouvrant électrique, elle met le luxe et la pratique à ses pieds grâce également à la direction assistée, ordinateur de bord, climatisations, accoudoir central avec compartiment, sièges réglables en hauteur, pare-chocs couleurs carrosserie et feux antibrouillard. Sous le capot, la Cruz propose deux motorisations essence : un moteur 1.6 16V développant 109 chevaux avec une boîte de vitesses manuelle à 5 rapports et un autre 1.8 16V développant 141 chevaux avec une boîte automatique à 6 rapports. CFAO Motors Maroc, importateur-distributeur exclusif de la marque Chevrolet au Maroc, prévoit larrivée des versions diesel sur le marché et met à disposition de tous ses clients la Cruz pour trois niveaux de finition au total: Base, LT et LT Plus. Cest en route NOURA MOUNIB Rouler écolo ? La question nest pas prioritaire chez le consommateur marocain. Même si les voitures écolo font déjà un tabac à létranger, le Maroc ne se sent pas encore concerné par la question de lenvironnement. Moteur électrique, voiture hybride ou véhicule écologique le jargon écolo ne fait pas lunanimité et les discussions en matière dautomobile restent axées sur le rapport qualité/prix ou sur la consommation du carburant seulement. Elles vont rarement plus loin. Modèles écolo au Maroc ? Le paysage marocain de lautomobile se prépare à une mue considérable avec lintroduction de nouveaux modèles écolos. La première voiture hybride qui sinvite au Maroc est la Toyota Prius qui y pointera bientôt le bout de son nez. Honda Insight, quant à elle, promet une arrivée en grande pompe. Après une étude dadaptation, la berline compte investir le marché marocain et compter parmi les premiers modèles écologiques à faire leur entrée chez nous. Pourtant, la tâche sannonce rude. Le consommateur marocain refuse de contribuer à la question écologique. Les impératifs de lenvironnement ne font pas le poids, surtout sil doit payer 15 à 20% plus cher cette voiture qui polluerait moins. Même si la consommation sera en baisse, linvestissement nest pas à la hauteur de ses attentes ordinaires. En gros, la voiture écolo ne sera pas à la portée du consommateur moyen dont le pouvoir dachat reste minime pour se permettre un véhicule hybride. Il nest pas sans savoir que de nouveaux modèles pareils ne feront pas dans la dentelle du point de vue financier. Lorsque la production de véhicules écolo sinstallera dans lesprit de la clientèle avant dinvestir le marché automobile, les différents importateurs qui comptent bourgeonner «écolo» au Maroc pourraient souffler et se permettre des folies en matière de voitures hybrides, en particulier avec la baisse éventuelle des prix en général. En évoquant la voiture hybride, quen est-il de lélectrique ? Ce modèle nest toujours pas envisageable au Maroc, voire irréalisable. En effet, ce véhicule qui produit zéro pollution présente plusieurs inconvénients : coût faramineux, faible autonomie et grande dépendance vis-à-vis de la recharge Cest ainsi que lhybride reste le mieux adapté au marché local. Cest une voiture également écologique qui associe moteur thermique et électrique. Elle peut utiliser soit lun, soit lautre, voire les deux. Le moteur électrique sera utilisé lors du démarrage et le moteur essence prendra le relais une fois la vitesse de circulation atteinte. En attendant lintroduction de modèles écolo au Maroc, le marché automobile du neuf et de la bonne occasion met les bouchées doubles pour avancer, malgré la conjoncture que tout le monde reconnaît difficile, surtout pour le secteur automobile