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Le Maroc fait toujours preuve de résilience
Publié dans Les ECO le 28 - 01 - 2015

Pas d'amélioration sensible dans la situation du Maroc. Les dernières tendances, révélées par la Coface dans son colloque Risque pays 2015 hier à Paris, démontrent surtout la résilience du pays aux chocs externes. Les perspectives s'annoncent toutefois rassurantes pour cette année, en raison notamment de la reprise annoncée en zone euro.
L'expert français de l'assurance-crédit «Coface» maintient son évaluation A4 pour le Maroc. L'annonce a été faite hier dans le cadre du colloque Coface Risque pays 2015 tenu à Paris. Un signe de résilience de l'économie marocaine par rapport aux chocs externes, mais également une source d'inquiétude quant à l'amélioration du climat des affaires pourtant érigé en priorité par le gouvernement. «La situation du Maroc reste stable et à un niveau relativement élevé. Il s'agit d'une note assez bonne. C'est un indicateur qui tient compte notamment de certaines des vulnérabilités structurelles du Maroc, notamment en matières d'endettement public et de déficit courant qui traduisent la vulnérabilité du pays», explique Julien Marcilly responsable Risque pays à la Coface. Autrement dit, même si les tendances demeurent positives, la situation ne permet pas encore d'envisager un «upgrade» de l'évaluation du Maroc (voir entretien). Pour la Coface, «les perspectives économiques et financières du pays demeurent marquées par quelques fragilités. Le contexte politique peut connaître quelques tensions. L'environnement des affaires peut présenter des lacunes et la probabilité moyenne de défaut des entreprises se situe à un niveau satisfaisant». Les deux grands points noirs demeurent la dépendance de l'activité économique du secteur agricole et les aléas de la conjoncture dans l'Union européenne (UE), principal partenaire économique du pays. Pourtant, le Maroc poursuit sa politique d'amélioration du climat des affaires et fait preuve d'une stabilité politique qui contraste avec la situation dans la région Mena. Le Maroc se situe, à ce niveau, parmi les champions de la région faisant mieux que l'Algérie, la Tunisie, l'Egypte et même la Turquie. En prime, 2015 devrait voir les indicateurs macroéconomiques s'améliorer en raison d'une bonne année agricole et de la reprise annoncée de l'activité en zone euro. «Nous allons globalement dans le sens d'une amélioration. La croissance non agricole affiche des signes de bonne santé et le pays continue à mener un certain nombre de réformes en vue de mieux maîtriser ses finances publiques», souligne Sofia Tozy, économiste responsable du dossier Mena à la Coface. Le secteur agro-alimentaire devrait bénéficier des sanctions de la Russie vis-à-vis de l'UE et les industries manufacturières devraient continuer à progresser grâce aux filières aéronautique et automobile. La même tendance positive est attendue pour le BTP, sous l'effet de la relance de l'habitat social et des investissements dans les infrastructures de base. Commerce, transport et télécommunications seront tirés par une demande intérieure plus vigoureuse. Les industries de transformation, le développement du port Tanger Med et le tourisme contribueront aussi et positivement à la croissance. La reprise sera également d'actualité du côté tunisien, grâce à l'aboutissement de la transition politique ainsi qu'à l'amélioration de certains indicateurs économiques comme le déficit budgétaire et le niveau de la dette. En revanche, la situation est beaucoup moins reluisante pour l'Algérie où les perspectives sont moins bonnes, en raison de la baisse du cours de pétrole qui impacte fortement les finances publics du pays. L'Algérie a commencé à prendre certaines mesures allant dans le sens d'une meilleure maîtrise des dépenses, mais les résultats ne sont pas encore visibles. La situation est encore moins reluisante en Egypte où le risque politique demeure très élevé et les divisions très profondes. L'activité économique devrait reprendre en 2015, mais les finances publiques devraient en pâtir à cause d'une augmentation des dépenses publiques.
Yves Zlotowski
Economiste en chef de Coface
Les ECO : Coface n'a pas upgradé l'évaluation du Maroc depuis plusieurs années. Cela est-il synonyme d'inefficacité des réformes menées pour améliorer le climat des affaires ?
Yves Zlotowski : Plusieurs améliorations structurelles ont été réalisées au Maroc, non seulement au niveau des réformes macroéconomiques, mais aussi dans la stratégie de diversification des marchés du Maroc à l'échelle internationale, y compris vis-à-vis de l'Afrique. Il s'agit de points très positifs mais qui ne se traduisent pas encore dans le cadre de l'évaluation menée par la Coface par un upgrad. Il faut savoir qu'il existe toujours une série d'événements qui n'affectent pas l'image du Maroc mais qui empêchent de l'améliorer. Il s'agit d'abord de la réalité de l'environnement régional du Maroc. Je pense notamment aux effets du Printemps arabe, mais aussi à la crise dans la zone euro. La question de la reprise dans la zone euro est à ce titre fondamentale pour le Maroc. Que ce soit au niveau des exportations, des IDE ou encore des transferts des MRE, le Maroc reste très dépendant de l'Europe. À ce niveau, l'Europe se relève difficilement de la crise et l'environnement n'est pas encore tout à fait stabilisé. L'autre élément déterminant demeure la dépendance de l'économie marocaine du secteur agricole. C'est vrai que la situation est moins critique qu'auparavant, mais nous continuons, malgré tout, à constater des taux de croissance intimement liés au secteur agricole. Ce sont des irregularités auxquelles il faut remédier.
Pourtant, le Maroc a mis l'accent, depuis le début des années 2000, sur la diversification de ses marchés pour réduire cette dépendance de la zone euro...
En effet, nous avons constaté plusieurs points positifs durant ces dernières années concernant cette question. Il existe une possibilité de saisir des opportunités au Maroc et à capter des marchés qui est plus forte qu'avant, notamment en ce qui concerne le marché russe. La dépendance du marché européen pose problème, surtout de la France et de l'Espagne qui ne semblent pas bien se porter. Toutefois, il ne faut pas voir la zone euro comme un simple marché, il faut aussi parier sur les IDE. L'Europe reste un pourvoyeur d'IDE important et c'est pour cela que ce lien restera malgré tout très fort. Si le Maroc n'arrive pas à attirer d'autres IDE, notamment américains, c'est qu'il existe des obstacles géographiques et dans la pratique. Les IDE fonctionnent aussi lorsque les investisseurs s'intéressent à un pays comme base de réexportation vers une autre destination. Le Maroc n'est réellement compétitif que sur l'Europe grâce à la proximité géographique et culturelle. Or les Etats-Unis disposent déjà de beaucoup d'IDE directement sur l'Europe. Il est sûr qu'il faut se diversifier et ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier, mais, pour commencer, le Maroc peut et doit faire plus de business avec l'Europe.
La question de la convergence réglementaire vers les normes de l'Union européenne inquiète beaucoup. Quelles sont les menaces susceptibles de guetter l'économie marocaine ?
C'est une démarche qu'il faut effectuer avec précaution. La mise à niveau des normes peut être très intéressante pour le Maroc en vue de mieux intégrer l'économie mondiale. Toutefois, l'intégration devrait être plus prudente et plus lente. Le choc peut être très dévastateur pour les entreprises qui ne sont pas prêtes. Il faut dire que cette convergence a un coût important et qu'en matière de trésorerie, les entreprises peuvent ne pas être assez solides pour tenir le coup. C'est une question extrêmement délicate mais au bout du compte cette ouverture peut s'avérer très positive. C'est très difficile pour le Maroc de négocier des accords de ce type avec de grandes puissances comme celles de l'Union européenne. Il faut veiller à négocier de nombreuses exceptions, à protéger les secteurs les plus vulnérables et à s'assurer que plusieurs intrants de l'investisseur étranger soient réservés à des entreprises locales. Une ouverture mal maîtrisée peut être déstabilisante pour des entreprises peu compétitives.
Le rallongement des délais de paiement continue de faire des ravages malgré l'amélioration de l'arsenal juridique. Comment sortir du cercle vicieux ?
Nous constatons en effet un rallongement des délais de paiement au Maroc. Mais cette situation se corrige souvent grâce à l'ouverture économique. Le marché mondial finit par imposer des délais de paiement très courts. Le vrai souci se situe au niveau du rallongement des délais de paiement des administrations qui crée un effet domino faisant que les entreprises, elles-mêmes, ne peuvent pas payer leurs prestataires pour des questions de trésorerie. À ce titre, il est important que l'administration balaie devant sa porte. C'est le cas notamment en zone euro (en Italie ou en France), où les délais de paiement ne sont pas respectés et cela est dû au retard de paiement des administrations. L'Etat doit donc être strict avec lui-même avant d'être strict avec les autres. La loi peut avoir un impact, mais il faudra aussi préparer les entreprises à cette loi et intégrer un effet d'anticipation sur son application. Il est à noter que les PME ne souffrent pas seulement dans leur rapport avec l'administration, mais aussi dans leur rapport avec les entreprises. Du fait qu'elles interviennent dans la chaîne de prestations, elles se retrouvent souvent entre deux grandes entreprises chacune imposant son rythme et aboutissant à un rallongement des délais.
Point de vue
Julien Marcilly
Responsable Risque pays à la Coface
2014 a été marquée par un rééquilibrage des risques entre les économies avancés et les économies émergentes. Nous avons assisté, durant ces dernières années, à une recrudescence du risque dans les pays avancés et une amélioration des fondamentaux dans les pays émergents. La tendance s'est inversée à partir de 2014. Ainsi, dans les économies avancées nous retrouvons une baisse du niveau de risque chez certains pays comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, l'Espagne. Nous avons aussi mis des perspectives positives sur des pays comme la Belgique et nous annonçons des perspectives encourageantes pour le Portugal. Même dans les cas les plus inquiétants, les risques ont au moins cessé de se réduire. Ainsi, la Coface n'a pas dégradé certains pays comme la France ou l'Italie. En revanche, la situation s'est sensiblement dégradée dans les grands pays émergents, notamment les BRICS. Ceci nous a amenés à revoir nos prévisions en dégradant des pays comme L'Inde en 2014, puis le Brésil et la Russie et nous annonçons désormais une perspective négative pour la Chine. Ce n'est toutefois pas une tendance qui touche tous les pays émergents. Certains pays ont vu leur croissance accélérer. C'est le cas notamment du Sri Lanka ou du Vietnam qui disposent actuellement de perspectives positives.
propos recueillis par a.n


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