Au moment où le reste des clubs espagnols s'ingénuent à attirer les socios, le Real Madrid affiche une santé financière insolente, en pleine période de crise. Zoom sur cette «multinationale» qui a bâti sa fortune sur le ballon rond et qui a l'intention de repartir avec la Coupe du clubs, organisée sur le sol marocain, du 10 au 20 décembre. Le Real de Madrid veut boucler l'année en beauté et ramener la Coupe des clubs qu'il disputera du 10 au 20 décembre, au Maroc. Face aux clubs de Cruz Azul (Mexique), de San Lorenzo (Brésil), de Sétif (Algérie), de Western Sydney Wanderers (Australie), de Auckland City FC (Nouvelle-Zélande) et du Moghreb de Tétouan, l'équipe espagnole est déterminée à miser tout son talent pour réussir l'exploit. Il faut dire que le Real est une machine rodée qui pèse très lourd dans le monde du sport et de la finance. En 2013, le Real Madrid s'est distingué comme club sportif le plus valorisé sur la planète, selon le magazine Forbes. Estimée à 2,53 milliards d'euros, sa valeur est égale à celle de 28 Airbus A320. En décrochant ce titre, le club blanc a détrôné le Manchester United, lequel détenait ce titre depuis sa création. Le Real Madrid n'est pas seulement une équipe aux statistiques footballistiques fabuleuses. Derrière les exploits de Cristiano Ronaldo et de ses coéquipiers, se cache une entreprise performante, gérée selon les exigences du marché. «Le Real Madrid a réussi à mettre en place des sources de revenus équilibrés, ayant permis d'avoir une stabilité institutionnelle et des résultats sportifs importants», se félicitent les managers du club. Les rentrées d'argent du Real Madrid proviennent des principaux secteurs de l'économie du foot : droit télé, merchandising et billetterie. Selon le bilan comptable 2013/2014, la saison était particulièrement faste. Le club a empoché 609,3 millions d'euros de recettes, en hausse de 10,9% en comparaison avec l'exercice précédent. Grand contributeur, le club a versé à l'Etat, à travers les cotisations à la Sécurité sociale et les recettes fiscales, la somme de 167 millions d'euros. Durant cette présentation, Florentino Perez s'est félicité du recul de 21,0% du taux d'endettement. Toutefois, la dette de 71,5 millions d'euros, déclarée par le Real Madrid, est discutée par les experts, vu que le bulletin financier du club n'y inclut que la dette envers les banques. Trêve de polémique, comment le club royal a pu se mettre à l'abri des affres de la crise, voire jouir d'une santé financière olympique ? La recette, c'est Florentin Perez, le magnat du BTP qui l'a concoctée. Sa stratégie : recruter les joueurs les plus médiatisés et surtout très doués. D'ailleurs le club n'hésite jamais à se délester d'un joueur aux performances footballistiques attestées, mais dont l'aura médiatique ne se répercute plus sur les caisses du club. Le transfert du joueur Di Maria au Manchester United est l'exemple vivant de l'emprise du marketing sur le talent. De fait, la devise de l'équipe dirigeante, sous la houlette de Florentino, veut que les sommes colossales investies dans le rachat d'un joueur soient rentabilisées à l'extrême, à travers les ventes d'objets dérivés et les matchs amicaux disputés à l'international. De ce fait, les revenus du merchandising, participant à hauteur de 45% du chiffre d'affaires, ont commencé à exploser depuis l'arrivée des stars galactiques. Cette montée en puissance des revenus avait contribué à ce que le patrimoine du club aient progressé de 18,85%, la saison dernière. Quant aux droits télévisuels qui assurent un matelas financier confortable au club, ceux-ci tournent autour de 151 millions d'euros chaque saison, selon le quotidien sportif As. De son côté, le sanctuaire des Merengues, le stade Santiago Bernabeu, a drainé la non moins importante somme de 160 millions de dollars à ses gestionnaires. Le montant le plus élevé jamais réalisé par une équipe de foot européenne. Cette métamorphose est d'ailleurs bluffante d'autant plus que le statut juridique du club est celui d'une association sportive et non une société anonyme. De fait, le club appartient à environ 100.000 d'affiliés, à qui la direction rend, périodiquement des comptes. Certes la méthode Florentino n'est pas du goût de l'ensemble des socios, mais au vu des résultats, même les dissidents applaudissent chaleureusement les choix du manager. «Le club est devenu une entreprise, capable de générer des revenus, non seulement à travers la vente des billets d'entrée mais en exploitant l'ensemble des aspects», explique Pablo Ruiz del Portal, 45 ans, et dont la passion pour le Real Madrid se transmet, au sein de sa famille, depuis trois générations. Pour cet épris de la Casa Blanca, le coup de maître de Florentino réside dans le fait que les revenus du marketing et sponsoring augmentent alors que les rentrées d'argent provenant de la billetterie et de la vente des droits télévisuels, occupent une place de moins en moins importante dans les finances du club. Et à la fin, les socios, apprécient, que malgré ces sommes colossales déboursées, le club reste dans le giron de ses affiliés et préserve son cachet. «El Madri'», comme se plaisent à l'appeler les inconditionnels du club royal, «continue à être une référence sportive et a pu s'introduire dans d'autres marchés, comme ceux du continent asiatique», souligne, Pablo fans passionné des fiers Merengues. Business sans limites Ecole universitaire, chaîne privée (Real Madrid TV), visite guidée commercialisée au prix fort, le Real est décidé à tout voir en grand. Et la satiété des Merengues est sans limite. Pour séduire ses fans, le club mise sur les nouvelles technologies d'information, à travers une forte présence sur les réseaux sociaux : Une page Youtube actualisée quotidiennement, une page Facebook bilingue espagnol/anglais, qui compte 62 millions de fans, sans oublier un compte Twitter en quatre langues : l'espagnol, l'anglais, l'arabe et le japonais (11 millions de followers).