Le premier impact de l'annonce du déclassement du Maroc dans l'indice Standard & Poors Dow Jones, troisième après celui du MSCI et du Footsie, bien qu'il soit cohérent, a été une baisse du marché. L'impact réel ne sera pas conséquent étant donné que l'indice ne compte que deux valeurs et que le désengagement ne générera qu'un volume estimé à près de 150 MDH. Le déclassement de la place casablancaise dans l'indice Standard & Poors Dow Jones pour passer de la catégorie des pays émergents à celle des pays frontières n'aurait pas d'impact sur la Bourse de Casablanca. L'indice ne compte en effet que deux valeurs : Attijariwafa bank et Maroc Telecom. De plus, le montant qui pourra être dégagé des cessions suite à ce déclassement ne dépasserait pas les 17 millions de dollars, soit près de 150MDH. Avec un poids de 2/3 pour Maroc Telecom et 1/3 pour Attijariwafa bank, il s'agirait de volumes de 100MDH et 50MDH respectivement, soit des niveaux habituels pour ces deux valeurs, précise un analyste de la place. «Grâce à leurs niveaux de liquidité, les deux titres peuvent facilement absorber ces volumes issues des ventes qui suivront le déclassement, sans aucun impact», explique-t-il. Par ailleurs, au niveau de l'actif géré par les fonds indiciels qui se positionnent sur l'indice S&P Dow Jones, le Maroc ne pèse que 0,2%. Ce déclassement, par ailleurs, pourrait être positif dans la mesure où les gestionnaires des fonds indiciels se positionneraient davantage sur les marchés frontières car plus performants. Toutefois à cause de la faiblesse de la liquidité, la pondération ne pourra être importante. En effet, les indices des frontier markets affichaient des performances plus importantes que celles réalisées par leurs homologues des emerging markets, comme le soulignait Patricia Oey, analyste d'ETF chez Morningstar en fin de 2013 dans une analyse publiée sur le site de la société de recherche et de gestion d'investissement, reste à savoir si cette tendance se poursuivrait pour en faire profiter le marché marocain. Il faudra attendre septembre 2015, date de sa réalisation pour en juger. En tout cas, lors du déclassement au niveau du MSCI, le marché a constaté des positions soldées par les investisseurs étrangers pour passer de l'indice des marchés émergents à celui des marchés frontières. L'illiquidité devient chronique Côté image, la Bourse de Casablanca ne semble pas sortie de l'auberge de sitôt. Alors que les autorités s'attellent à mettre en place de nouveaux dispositifs pour redynamiser le marché qui souffre depuis quelques années du manque de liquidité et que les professionnels déploient leurs efforts pour démarcher des investisseurs étrangers, l'information du déclassement de la place casablancaise dans l'indice Standard & Poors Dow Jones pour passer de la catégorie des pays émergents à celle des pays frontières (frontier markets), bien qu'elle soit cohérente, notamment suite au déclassement au niveau du MSCI et du Footsie, n'arrange rien à la situation. Le marché a en effet rapidement réagi. Le Masi s'est délesté de 0,57% à 10.128,98 points et le Madex a lâché 0,59% à 8.288,3 points, à l'issue de la séance coïncidant avec l'annonce, à savoir celle du jeudi 13 novembre courant. Par ailleurs, la raison de ce déclassement «ne constitue pas un sujet d'actualité», souligne une analyste de la place. En effet, il s'agit d'un problème devenu structurel autour duquel les décideurs tergiversent pour trouver une solution sans pour autant que la donne change. Une réalité qui contredit pourtant l'amélioration du marché grâce à la hausse des deux indices et de la capitalisation. D'après l'analyste, la hausse constatée en octobre et en novembre n'est que momentanée et ne constitue qu'un rebond technique. «Les professionnels s'attendaient à une baisse parce qu'aucun événement à même de soutenir cette hausse ne s'est présenté, sans oublier que les volumes l'accompagnant sont faibles», poursuivait-elle. Pis encore, ladite analyste prévoit que le marché annulera dans les séances à venir les performances gagnées depuis octobre. Selon elle, le marché réagit drastiquement face aux mauvaises nouvelles mais reste impassible devant les bonnes nouvelles. Seul du papier frais pourrait changer la donne mais à condition qu'il soit «bon marché» et accessible au plus grand nombre. La liquidité des titres, un des critères pris en considération pour investir ne manquera pas d'handicaper l'attractivité du marché marocain auprès des investisseurs étrangers. Les analystes estiment que le législateur est le seul à même de faire bouger les choses.