Après la crise, place à la reprise. En tout cas c'est ce que révèle les premiers résultats communiqués, bien que ceux publié en juin dénotent d'une tendance à la hausse généralisée. Les premiers résultats financiers des sociétés de bourse viennent d'être publiés, un peu en retard par rapport au délai de rigueur. Les bons élèves sont au nombre de quatre. Il s'agit d'Attijari Intermédiation, BMCE Capital Bourse, Wafa Bourse et Capital Trust. Le premier constat qui ressort de la lecture de leurs états financiers est que l'année 2010 était prolifique a priori pour l'activité d'intermédiation boursière. Après une année 2009 morose, les sociétés de bourse, doublent, triplent voire quadruplent leurs capacités bénéficiaires. Ainsi les deux sociétés de bourse adossées au Groupe Attijariwafa bank ont doublé leur résultat net à respectivement 54,7 et 2,4 millions de DH. La filiale de BMCE, quant à elle, triple son résultat net à 35,9 millions de DH contre 9,1 millions un an auparavant. Le nouveau arrivé dans le secteur d'intermédiation boursière, Capital Trust (elle a démarré ses activité en juillet 2009) a réussi en une année à quadrupler son bénéfice qui passe de 329.164 DH à 1,5 million de DH. Une prouesse pour une société qui vient de se faire une place sur un marché qui comptait déjà seize sociétés de bourse. À l'origine de cette envolée spectaculaire des bénéfices, une hausse remarquable du chiffre d'affaires. Celui d'Attijari Intermédiation a progressé de 35,86% à 102,6 millions de DH. Les revenus de Wafa Bourse ont avancé de 16,21% à 5,8 millions de DH, ceux de BMCE Capital Bourse de 122,47% à 72,3 millions de DH et ceux de Capital Trust de 150,91% à 7,7 millions de DH. Intermédiation d'abord Le point commun entre ces quatre sociétés, après l'évolution importante de leurs indicateurs, demeure la prédominance de l'activité d'intermédiation des transactions qui est la principale source de revenus de ces sociétés. En effet, selon une news letter du Conseil déontologique des valeurs mobilières, cette activité représente 86% du chiffre d'affaires des sociétés de bourse à fin juin 2010. Pour ce qui est des quatre sociétés de bourse objet de cet article, les commissions de transactions sur les valeurs mobilières représentent 89% du chiffre d'affaires de BMCE Capital Bourse, 88% des revenus de Capital Trust, 93% de ceux d'Attijari Intermédiation et 79% de ceux de Wafa Bourse. En parallèle, les part des activités de garde des titres, de gestion de portefeuille ou encore d'animation de marché demeurent très faibles. Elles représentent 9% des revenus de BMCE Capital Bourse, 12% de ceux de Capital Trust et sont quasi inexistant chez les deux autres sociétés de bourse. La renaissance de l'activité d'intermédiation, depuis la crise de 2008, découle du retour progressif de la confiance des investisseurs qui s'est traduit par une évolution du volume des transactions sur le marché boursier de plus de 48% par rapport à 2009. Cette amélioration correspond à 81 milliards de DH, dont deux tiers sur le marché central et le reliquat sur le marché des blocs. Malgré cette relance des volumes, «les montants échangés restent encore très loin du pic enregistré durant l'année 2007, soit 163 milliards de DH», souligne les analystes de CFG. Certes, le secteur a repris de plus belle au cours de l'année écoulée, cependant face à un marché terne, miné par un attentisme aussi bien des boursicoteurs que des investisseurs, les petites sociétés de Bourse risquent de voir leurs gains de l'année en cours rétrécir comme peau de chagrin.