Les Echos quotidien : Comment Tria se positionne-t-elle sur un marché à l'export de plus en plus concurrentiel en Afrique ? Idrissa Sow : Globalement, le Groupe Tria a une stratégie de prospection de marché très élargie, qui nous permet d'assurer des retombées intéressantes en termes de marges. Pour vous donner un chiffre, Tria a connu une croissance de volume d'affaires de près de 106% à l'export en 2010, par rapport à l'année précédente. Les marchés d'Afrique subsaharienne ont beaucoup contribué à cette évolution. Même s'il faut savoir, qu'en général, seuls les produits farineux parviennent à s'implanter et à évoluer aisément sur ces marchés. Ce qui n'est pas le cas pour les produits finis couscous et pâtes alimentaires, qui sont beaucoup plus demandés au niveau des régions de l'Afrique centrale, plus précisément au Cameroun et au Congo. Quels sont les objectifs de votre 3e participation à la Caravane de l'export qui a fait le tout, cette semaine, de quatre pays africains ? Nous avons jugé nécessaire de participer à cette Caravane parce que les pays proposés (Ghana, Togo, Bénin et Angola) conviennent à nos objectifs à l'export pour les principaux produits que nous proposons, à savoir la farine de blé, le couscous et les pâtes alimentaires. Nous avons ainsi entamé des projets de distribution sur les trois premiers marchés. Nous avons en effet eu de très bons contacts pour l'étape ghanéenne, par exemple. Nous avons trouvé sur place des partenaires qui connaissent déjà la marque, bien que près de 60% de leurs importations en produits alimentaires de première nécessité proviennent du Nigeria, ce qui rend les choses un peu délicates. Le Bénin, par contre, a été de loin plus abordable que le Ghana, du fait de la proximité linguistique et des références de marché communes aux pays de l'Afrique de l'Ouest. Je dirai que ce pays s'annonce mieux en perspectives d'affaires que le Ghana, en dépit aussi de la proximité du géant nigérian. On est présents sur le marché togolais, depuis deux ans déjà. Des livraisons sont d'ailleurs en ce moment en route depuis la semaine dernière vers ce pays. Nos produits sont bien introduits à ce jour. Qu'en est-il du marché angolais ? Pour l'Angola, nous avons déjà établi des contacts très poussés. Pour l'Angola, en dépit des perspectives de développement, c'est surtout le souci de la maîtrise de la logistique. C'est un pays qui est très éloigné de nos structures de production. Le fait est que le coût du fret et de la logistique est fort élevé pour cette destination du business. Les partenaires que nous avons démarchés sur place sont souvent frileux par rapport à cet aspect. Ce pays est pourtant plein de potentiels en termes de taille de marché et c'est l'une des locomotives de l'économie de cette sous-région. Il faut aussi savoir que nous avons une forte concurrence sur ce pays, puisque la plupart des produits que nous proposons trouvent des substituts auprès d'opérateurs maliens, mauritaniens ou libanais.