En attendant que l'avion spécialement affrété pour la délégation d'affaires marocaine décolle de Luanda (Angola) à destination de Casablanca, le moment est au bilan, très positif, de la quatrième Caravane de l'export. En tout, les 90 entreprises nationales de 18 secteurs confondus, allant de l'agroalimentaire à l'industrie pétrolière en passant par l'aluminium, le BTP, l'industrie pharmaceutique ou encore les nouvelles technologies et la banque, pour ne citer qu'eux, ont eu 2 310 rendez-vous du 19 au 25 juin. « Il y a eu 520 rencontres à Accra (Ghana), 660 à Cotonou (Bénin), 710 à Lomé (Togo) et 480 à Luanda (Angola) », détaille Sanae Lahlou de l'équipe Maroc Export. «Soit bien mieux que la dernière caravane qui en a totalisé 1 200», se félicite Saâd Benabdallah, le patron du «bras marketing» du ministère du Commerce extérieur. «Si on se base sur la loi des 33 % de réalisations, c'est à peu près 650 nouvelles affaires qui sont engagées entre le Maroc et les quatre pays précités, tous secteurs confondus», renchérit-il. «Huit secteurs étaient représentés sur la première caravane, nous en sommes à dix-huit aujourd'hui», confirme pour sa part Lamia Bouzbouz, de Maroc Export. Le succès croissant de la caravane de l'export va sans dire, si l'on en croit les réactions, toutes positives, des sociétés présentes. Chacun aura trouvé son compte dans au moins un pays. Pour Ali Saïdi, responsable export de Famasser (Cledor, fabricant de serrures), la surprise est venue d'Angola. «Je ne m'attendais pas du tout à un tel marché !» s'exclame-t-il. «Cela a bien fonctionné pour moi ici.Le pays est en pleine reconstruction et ils ne veulent plus de produits chinois et recherchent de la marchandise de qualité qui réponde au normes, ce qui est mon cas, alors je suis très content», explique Saïdi. Même son de cloche du côté de chez Di Capa (papier-carton), ou de Maroc Steel pour qui la journée à Luanda a été la plus prolifique du séjour. Mais il y en aura eu pour tout le monde lors de cette semaine. Pour Cooper pharma, le Ghana a été le lieu de rendez-vous le plus fructueux, «parce que c'est plus organisé et mieux structuré que les autres pays», explique Moulay Hachem Alaoui, précisant que le Ghana et l'Angola font depuis longtemps partie de la stratégie du groupe pharmaceutique. Pour Majid El Bouri, directeur export de Stérifil, «le Ghana et le Bénin manquent véritablement de moyens dans leurs hôpitaux, comme je propose des gazes, des bandages, des sutures, etc, ce sont deux marchés a explorer», dit-il. Quant au représentant de l'entreprise Delta Holding, le Bénin offre de belles opportunités d'affaires. Ces deux derniers pays n'étant pas tributaires de la barrière de la langue, contrairement au Ghana anglophone et à l'Angola lusophone, ont été favorables à nombre d'entreprises présentes. Si pour la plupart des participants les caravanes sont avant tout un moyen de se faire une idée d'un pays, de tâtonner le marché et d'avoir un premier contact avec des interlocuteurs locaux, l'initiative de Maroc Export et du ministère du Commerce extérieur offre « une opportunité incroyable », assure Mourad Mikou, président de la commission export de l'APEBI (fédération nationale des nouvelles technologies de l'information de la communication et de l'offshoring). «Pouvoir venir dans autant de pays et se faire autant de contacts avec une telle logistique, c'est quelque chose de très difficile à mettre en place individuellement», témoigne celui qui avoue avoir fait un détour par le Gabon l'an dernier, lors d'un voyage d'affaire en solo, pour se greffer à la délégation marocaine et profiter de ses retombées et de ses facilités. En termes de chiffres, une source proche du département du commerce extérieur affirme que «la société Data + augmente son chiffre d'affaires de 15 % après chaque caravane». Une autre source avance 150 % d'augmentation du chiffre d'affaires du laboratoire pharmaceutique Laprophan, suite à la dernière caravane de l'export. «Les prix des médicaments en Angola sont insensés», souligne Danielle Tobias, responsable export du laboratoire, «une boîte de paracétamol peut atteindre 15 dollars ! J'ai dû recompter toutes mes références pour m'assurer que je ne m'étais pas trompée dans mes calculs», s'étonne-t-elle. Si le bilan de cette quatrième édition est plus que positif, tous s'accordent néanmoins à dire que le plus dur reste à faire, puisqu'il va falloir relancer les clients potentiels, envoyer des brochures, des catalogues et des listes de prix, ne pas perdre contact, faire venir les interlocuteurs sérieux et peut-être même revenir indépendamment, parce que «le commerce en Afrique a besoin d'être sans cesse relancé», conclut un fin connaisseur du continent noir.