Comment soutenir au mieux la création de la micro-entreprise? La solution la plus pertinente émane de la mobilisation des secteurs public et privé. Ce constat est largement partagé par le nombre de participants à la rencontre d'appui à la création de la TPE, tenue en fin de semaine dernière à Agadir. D'un coté, elle a permis aux porteurs de projets d'accéder au financement et de bénéficier des activités post-création. De l'autre, des relations de partenariat se sont tissées, et des liens de confiance se sont instaurés entre les bailleurs de fonds, les associations de prêt et les jeunes promoteurs. Cette démarche a visiblement porté ses fruits pour l'association Souss-Massa-Draa Initiative : cette dernière vient de conclure six conventions de partenariat avec des acteurs publics et privés opérant dans la région. Le nombre de partenariats est ainsi passé à 16 conventions, depuis la création de cette association de prêts d'honneur en 2007. «À travers la conclusion de ces partenariats, nous voulons élargir notre champ d'expérience et transposer le modèle français, basé essentiellement sur des valeurs de confiance et de gain mutuel entre les différents intervenants», explique Mohamed El Moudene, président de l'association SMD Initiative. La 1ère convention a été conclue avec la province de Taroudant. Les 2e et 3e conventions, elles, ont été signées avec les chambres régionales d'agriculture et d'artisanat. En vertu de ces deux conventions, un cadre sera désigné au niveau de chaque entité pour se charger du montage des projets avant leur transmission à l'association. Les 4e et 5e conventions ont été signées quant à elles, avec des sociétés privées, en l'occurrence Strapex Maroc, spécialisée dans le carrelage, et Soderel, dans le marbre. Quant à la dernière, elle porte sur le volet de la formation avec le complexe Universiapolis. Cette rencontre a également permis de passer en revue l'expérience française en termes d'appui à l'entreprenariat. Grâce à l'octroi de prêts d'honneur sans intérêt et sans garantie, France Initiative a financé près de 17.000 entreprises avec un total de 166 millions d'euros de prêts et 965,1 millions d'euros de financements bancaires. Un appui qui a permis la création ou la sauvegarde de plus de 37.000 emplois. D'autres résultats témoignent de l'utilité de ce type de financement, notamment la pérennité des entreprises, qui est largement assurée, et le taux de remboursement des prêts qui frôle les 98%. Du coté de l'expérience marocaine, le bilan est également positif. L'association SMD Intitiative a octroyé plus de 3,7 millions de DH au profit des 69 projets avec un taux de remboursement égal à 80 %. Côté ressources humaines, cette démarche a généré 265 emplois directs. «Dans notre plan d'orientation à l'horizon 2013, on projette d'atteindre un fond de prêt supérieur à 10 millions de Dhs au lieu des 4 millions actuellement», souligne SMD Initiative. Devant cette réussite, d'autres pays européens et africains ont déja dupliqué l'expérience française. C'est le cas de la Roumanie et du Burkina Faso. La démarche est également en phase de reproduction dans nombre de villes marocaines, du fait que l'Agence de développement social est en train de mettre en place un réseau marocain d'associations de prêt, appelé «Maroc Moubadarate». On apprend ainsi que les entités de Laâyoune et Rabat ont été déjà créées et d'autres projets sont en lice à Casablanca et à Oujda.