Les perspectives de l'évolution du secteur bancaire pour l'année 2014 ressortent mitigées ! «D'une part, le secteur bancaire devrait continuer de tirer profit de la stratégie d'expansion régionale adoptée par les groupes bancaires marocains. D'autre part, l'absence d'une vraie relance des économies des pays européens, principaux partenaires du Maroc, pourrait continuer de peser lourd sur les performances des secteurs en relation avec la dynamique de la demande extérieure», arguent les analystes d'Upline Group. S'y ajoutent les tensions sur les liquidités qui pourraient exercer une pression sur les ressources des banques, entraînant de facto, un renchérissement du coût y afférent. Pour toute l'année 2013, «nous tablons sur une croissance du PNB consolidé du secteur (Hors BCP) de 4,5% à 34,4 MMDH, tirée essentiellement par ATW (+747,9 MDH) et par BMCE (+582,9 MDH)», note Upline. Cela dit, les analystes anticipent une hausse limitée à 0,8% du RNPG sectoriel pour s'établir à 7,1 MMDH en raison d'un alourdissement du coût du risque prévu pour 2013 de 20,7% à 4,1 MMDH. En 2013, le crédit bancaire a affiché un ralentissement de son rythme de croissance et ceci, comme en attestent les dernières statistiques publiées par Bank Al-Maghrib. Son accroissement en glissement annuel s'établit à seulement 2,5% à fin novembre 2013. Bank Al-Maghrib avait par ailleurs annoncé lors de son dernier conseil, que la croissance du crédit devrait se situer autour de 3,5% à fin décembre 2013. Le ralentissement du crédit bancaire à fin novembre s'explique principalement par la baisse de 2,3% des facilités de trésorerie, après une hausse de 0,8% en octobre, consécutivement à l'accentuation du repli des prêts aux sociétés non financières privées de 0,1% à 5%. Ceci étant, le rythme de progression des crédits à l'équipement a poursuivi son amélioration avec un taux de 2,4% en novembre, après 1,4% en octobre et 0,3% en septembre. En dépit du ralentissement de l'activité bancaire, les réalisations financières de l'ensemble des banques cotées, au premier semestre 2013, ressortent en amélioration, capitalisant sur le renforcement de la contribution des activités en Afrique des trois groupes bancaires marocains. Pour ce qui est des perspectives de croissance du crédit bancaire en 2014, l'amélioration de la croissance des secteurs non agricoles devrait en principe enclencher un accroissement plus sensible des prêts dans le sens où les prêts à l'économie constituent la valeur ajoutée marchande du secteur non agricole. La croissance du crédit bancaire s'établirait dans ce sens entre 4 et 5%, selon les prévisions de BAM. Au volet des ressources bancaires, les dépôts de la clientèle ont affiché une croissance de 0,9% à 693,6 MMDH à fin novembre 2013. Ainsi, le taux de transformation ressort à 104%, contre 105% à fin 2012. «Côté réglementaire et avec le rehaussement du ratio de solvabilité minimum à 12% et l'instauration du ratio Tier 1 minimum à 9%, les banques marocaines se sont attelées au renforcement de leurs fonds propres réglementaires», soulignent les analystes. Selon les statistiques du GPBM au premier semestre 2013, les capitaux propres de l'ensemble des banques commerciales se sont hissés de 4,1% par rapport à fin 2012. La Banque centrale table sur un taux de créance en souffrance pour 2013 qui avoisinerait les 6% contre 5% en 2012. Ceci étant, la Banque centrale se dit avoir déjà envisagé ce scénario et a demandé dans ce sens aux banques de renforcer les provisions au titre des créances en souffrance, notamment en ce qui concerne les secteurs qui étaient quelque peu déjà touchés. Il s'agit essentiellement de la promotion immobilière, du tourisme, de l'aciérie et du transport maritime. «Les provisions générales que nous avons demandées aux banques de constater tournent autour de 4 MMDH», avait relevé Abdellatif Jouahri, gouverneur de la Banque centrale lors du conseil de BAM en décembre dernier.