Benkirane a promis de faire de 2014 l'année de toutes les réformes, aussi douloureuses soient-elles. Cela signifie que le chef de gouvernement est décidé à aller au-delà des déclarations d'intention et à mettre à exécution le programme grâce auquel il a été porté par les Marocains à la tête de l'Exécutif. Concrètement, il doit commencer par une stricte application des termes de la Constitution de 2011, notamment la reddition des comptes. En effet, il ne saurait y avoir de réformes avec la subsistance de la rente économique et de l'amnistie en faveur des fraudeurs et de ceux qui dilapident les deniers publics. En deux années de pouvoir, Benkirane est resté impuissant face à ceux qui détournent les fonds publics, qui prospèrent dans la corruption, qui sapent l'économie nationale par le noir et l'informel... Que changera-t-il donc à sa stratégie ? Va-t-il s'attaquer frontalement à la gabegie ou se contentera-t-il de mesurettes? Osera-t-il repenser la fiscalité pour drainer davantage de recettes sans déstabiliser la PME et toucher le portefeuille de la classe moyenne? En tout cas, jusqu'à maintenant, l'Exécutif n'a fait que détériorer le pouvoir d'achat des couches sociales les plus défavorisées et même de la classe moyenne, ce qui pourrait saper les fondements et les structures de la société. Osons, tout de même, espérer que Benkirane nous surprenne par une batterie de mesures concrètes qui permette le renforcement du pouvoir d'achat et la relance économique. Il n'a d'ailleurs pas le choix!