Une nouvelle session de pourparlers sur le Sahara, est-ce le bon moment ? La question semble être plus que légitime à l'heure actuelle, où le climat géopolitique n'offre pas de sérieuses pistes pour des négociations plus poussées entre les parties. Pourtant, du côté de la diplomatie marocaine, c'est l'optimisme qui reste de mise pour ce 6e round de négociations dans la banlieue de New York. La nouvelle main de la diplomatie marocaine a été tendue depuis Bali, en Indonésie. Latifa Akharbach, secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, avait ouvertement demandé à l'Algérie de proposer une issue qui serait plus adaptée au nouveau contexte régional et de «s'engager sérieusement dans le cadre des négociations en vue de faciliter la recherche d'une solution politique au différend sur le Sahara marocain, conformément à l'esprit de la résolution 1979 du Conseil de Sécurité». «Le retour de l'Algérie au soutien de l'option du référendum est considéré comme une manœuvre, a averti Akharbach, d'autant plus que l'ONU a confirmé, depuis plus d'une décennie, que le référendum était une option caduque et non applicable». Le Maroc a donc voulu annoncer en quelque sorte la couleur, avant l'entame de ce nouveau round. C'est une manière d'abord pour ne pas condamner ce round d'avance, mais aussi de tracer l'ordre du jour des pourparlers, attendus du 5 au 7 juin. La proposition d'autonomie a été acceptée par la dernière résolution comme un cadre de dialogue, au lieu de l'option unique des séparatistes, qui restent accrochés au référendum. Le Maroc est cependant dans une position confortable en cette étape du processus des négociations. Droits de l'Homme Le référendum constitutionnel qui sera organisé sera une nouvelle occasion de marquer davantage la marocanité du Sahara et de minimiser l'ampleur des thèses séparatistes au sein des populations. Ce référendum constitutionnel donnera certainement plus de chance à l'option de l'autonomie comme cadre global de la solution politique demandée par la communauté internationale. Si la sortie médiatique du Premier ministre algérien au lendemain des déclarations de Latifa Akharbach au sommet des Non alignés en Indonésie laisse persister le doute quant aux intentions de nos voisins à s'engager sérieusement dans les négociations, le climat de ce nouveau round resterait toujours favorable au Maroc, qui s'attend à ce que le Polisario ne vienne pas uniquement pour la forme à Manhasset. Le rôle de l'ONU sera particulièrement décisif lors des nouveaux pourparlers. La dernière résolution permet à l'organisme onusien d'être plus présent sur le terrain et de faire en sorte que la nouvelle prorogation accordée à la MINURSO se focalise plus sur les missions liées à la protection des droits de l'Homme, l'un des enjeux de ces pourparlers.