Que ce soit à l'occasion de la nomination du nouvel Envoyé personnel du Secrétaire général, en janvier dernier, ou lors des réunions du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale de l'ONU, le processus de négociations, enclenché par la proposition marocaine d'accorder une large autonomie à la région du Sahara marocain, a été, à chaque fois, mis en avant comme étant la voie à suivre en vue de parvenir à une solution à ce différend régional artificiel. -Par Jamal FELHI- L'Envoyé personnel pour le Sahara, Christopher Ross, "travaillera avec les parties et les pays voisins sur la base de la résolution la plus récente du Conseil de sécurité 1813 et des précédentes résolutions en se fondant sur les progrès réalisés jusqu'à présent dans la recherche d'une solution politique, juste et durable", avait souligné le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon lorsqu'il a annoncé la nomination à ce poste du diplomate américain. Le chef de l'ONU a ainsi voulu signifier le plus clairement à l'Algérie et au Polisario que l'action de son nouvel Envoyé personnel s'inscrira dans la continuité de son prédécesseur, Peter Van Walsum, qui n'avait pas souhaité être reconduit à son poste, Alger et le polisario criant, rappelle-t-on, à sa "partialité". Et pour cause: ce dernier avait, à l'appel du Conseil de sécurité et à la suite de la présentation par le Maroc en avril 2007 de l'Initiative d'autonomie, réuni à quatre reprises les parties à Manhasset près de New York, avant d'exprimer, sans ambages, devant les membres du Conseil de sécurité que l'indépendance du Sahara n'est pas une option réaliste et d'appeler les quinze à recommander la poursuite des négociations en tenant compte de la réalité politique et de la légalité internationale. +Continuité du processus entamé à Manhasset+ L'adoption en avril dernier par le Conseil de sécurité, et à l'unanimité, de sa résolution 1871 est venue ainsi consacrer la continuité du processus entamé à Manhasset. Tout comme la résolution 1813 (avril 2008), la nouvelle résolution insiste, en effet, sur la nécessité de prendre en compte ce qui a été entrepris durant les dernières années, notamment les acquis et la dynamique créée par l'initiative marocaine d'autonomie en tant que solution consensuelle à la question du Sahara tout en mettant l'accent sur la nécessité d'engager des négociations sérieuses et substantielles. En vertu de cette résolution, M. Ross, un fin connaisseur de la région, a invité les parties à des pourparlers informels, en août dernier à Durnstein, en Autriche, en préparation d'un cinquième round de négociations. Allant dans le même sens, la résolution adoptée récemment, sans vote, par l'Assemblée générale a réitéré l'appui des Nations unies au processus de négociations, appelant, de nouveau, "toutes les parties et les Etats de la région à coopérer pleinement avec le Secrétaire général et son Envoyé personnel, et les uns avec les autres". A travers cette résolution, l'AG, tout comme le Conseil de sécurité, prend aussi "note des efforts consentis et des développements depuis 2006", en référence, une nouvelle fois, à la dynamique enclenchée par l'Initiative marocaine d'une autonomie pour la région du Sahara. En adoptant cette résolution, les 192 Etats membres de l'ONU ont, à l'instar du Conseil, de nouveau exhorté toutes les parties à faire preuve de volonté politique et de dépasser les blocages et les clivages afin d'entrer dans une phase de négociations intensive et substantielle pouvant garantir la progression vers une solution définitive à ce différend, tout en reconnaissant, avec la même appréciation que le Conseil, les efforts sérieux et crédibles du Maroc. +Instrumentalisation de la question des droits de l'Homme+ Malheureusement, ces appels des Nations unies ne semblent pas encore été entendus par les autres parties, l'Algérie et les séparatistes en l'occurrence. Ces derniers ont jusque là cherché à torpiller les efforts déployés par l'ONU, leur but étant d'empêcher la poursuite du processus de négociations à travers l'instrumentalisation de la question des droits de l'homme. Alors que les consultations étaient sur la bonne voie pour tenir une seconde rencontre informelle, le polisario et l'Algérie ont ainsi cherché à détourner l'opinion publique internationale et à faire échouer ces consultations en mettant en scène "le cas Aminatou Haidar". Maintenant que cet épisode a pris fin sans faire de "martyr", ses instigateurs chercheront-ils à en inventer d'autres ? En tout cas, la Communauté internationale est aujourd'hui lassée par les manoeuvres de l'Algérie et des séparatistes. Pour preuve: le Secrétaire général de l'ONU et les leaders de plusieurs pays ont exhorté les parties, dès que Aminatou Haidar avait accompli les formalités d'entrée au territoire marocain, à la reprise le plus tôt possible du processus de négociations.