La tasse de lait aurait-elle débordé entre les mains du gouvernement ? On est tenté de le croire, en assistant aux péripéties de l'augmentation des prix du lait et à l'incompréhensible hésitation de l'Exécutif. En effet, il ne faut pas croire qu'une telle décision a été prise autour d'un café au «lait» entre les patrons des sociétés laitières. Certes, la politique tarifaire du secteur n'est pas encadrée, mais une telle augmentation ne pouvait prendre le gouvernement au dépourvu. Nous savons pertinemment que les opérateurs avaient laissé entendre qu'ils allaient agir de la sorte, mais personne ne les a pris au sérieux ou alors le gouvernement avait d'autres chats à fouetter, avec les tirs croisés entre Benkirane et Chabat et les tractations pour le rafistolage de la majorité. Maintenant que l'ébullition du lait a brûlé bien des responsables, incapables d'assumer leurs responsabilités, on se rejette la patate chaude, comme on peut. Ainsi, Boulif, fort de son groupe parlementaire, en sort presque indemne, puisque les députés pjdistes ont préféré focaliser leur artillerie lourde sur Akhannouch, pour avoir exprimé sa compréhension vis-à-vis des éleveurs! C'est encore une fois un faux débat. Ils n'ont apparemment pas compris que la personnalisation est réductrice de l'action gouvernementale, puisque in fine, Boulif ou Akhannouch ont un seul patron et officient au sein d'une même équipe, qu'ils ont eux-mêmes toujours qualifiée de cohérente. Alors de grâce, assumez pour une fois votre responsabilité, collectivement !