Depuis six mois au moins, l'Exécutif n'a apparemment cure des priorités économiques qui touchent le quotidien du citoyen. Benkirane a passé un peu plus de trois mois à observer un Chabat déchaîné, et après que ce dernier a quitté le navire du gouvernement, voila que le chef de gouvernement passe encore plus de trois mois à convaincre le chef de file du RNI, Salaheddine Mezouar, de rejoindre la majorité, et ce n'est pas encore gagné ! Six mois donc presque sans économie, ce qui fait de 2013 une année blanche...pour être optimiste et ne pas dire...noire ! Une année où l'Etat a excellé dans l'ancrage de son statut de mauvais, très mauvais payeur, car depuis le début de l'année, l'absence du cash a poussé l'Etat à fermer les robinets et à serrer la vis, entraînant dans ce sillage quelques faillites, des drames sociaux et des secteurs sinistrés, et la crise politique, très mal gérée par Benkirane, il faut le souligner, n'a fait qu'empirer les choses. Elle a créé un attentisme incroyable dans les ministères et les administrations, entraînant au passage le ralentissement de centaines de projets et presque l'assèchement des paiements des dettes dues aux entreprises. Paradoxalement, l'Etat prend tout son temps pour payer ses fournisseurs et, en revanche, taxe ces derniers pour chaque jour de retard de paiement des impôts ! Cette situation, dont l'Etat endosse l'entière responsabilité, est porteuse de risques et même de dangers car l'impact sur l'emploi, sur l'équilibre sociétal et donc sur le pouvoir d'achat est une poudrière qui risque d'exploser. La reddition des comptes serait alors lourde de conséquences !