L'effort public de recrutement connaîtra en 2013 une baisse par rapport à l'exercice précédent. Selon Boulif, la réduction des dépenses publiques prévue pour 2013 relève de la stabilité recherchée à payer de manière équitable. Les entreprises sont également invitées à « mettre la main à la poche » Boulif n'a pas caché l'incapacité du gouvernement à trouver de vraies solutions, même si ce secteur avait constitué un matelas de sécurité par ces temps de crise mondiale. La période d'accalmie socio-politique est finie. Passe maintenant à la réduction du train de vie de l'Etat. L'annonce a été faite par Mohamed Najib Boulif, ministre délégué auprès du chef de gouvernement chargé des Affaires générales et de la gouvernance. Selon lui, se serrer la ceinture signifie opérer des ponctions dans les dépenses de fonctionnement (notamment courantes) sans pour autant toucher à la machine des investissements. Parmi les postes clés où le gouvernement Benkirane aura une marge de manœuvre, figurent les budgétaires. A en croire le ministre qui émet des signaux versant dans ce sens, l'effort public de recrutement connaîtra en 2013 une baisse par rapport à l'exercice précédent. Des propos qui se sont corroborés par la dernière lettre de cadrage au titre du projet de loi de finances 2013. La masse salariale a atteint des seuils intolérables en franchissant la barre des 12% du PIB, alors que les institutions de Bretonne Woods recommandent de ne pas dépasser les 10% en guise de maintien des équilibres macro-économqiues. À rappeler que le Maroc compte vingt-six fonctionnaires pour mille habitants. Le fait que l'Etat crée au titre de l'exercice en cours plus de 26 000 postes budgétaires est déjà significatif en soi. Cela reflète une connotation plus politique qu'économique. La stabilité a un prix , pour reprendre les propres termes de Boulif. Le ministre ajoute que la réduction des dépenses publiques prévue pour 2013 relève de cette stabilité recherchée à payer de manière équitable. Par «équitable», il entend très bien l'implication de tout le monde dans cet effort y compris le patronat. Les entreprises sont invitées à «mettre la main à la poche». Le ministre PJDidiste pense aux Fonds de solidarité créés ainsi qu'à d'autres chantiers telle que l'indemnité pour perte d'emplois (IPE)… La réponse du patronat se fait encore attendre, d'autant plus que dans ce contexte de manque de confiance et de visibilité, les contraintes financières se font de plus en plus lourdes. L'asséchement des liquidités et les difficultés qui vont avec comme l'accès au financement sont de nature à pénaliser la gestion courante des entreprises et partant de là, tout effort d'autofinancement. À en croire Mohamed Boulif, les banques sont déjà en train de rappeler de grandes entreprises pour revoir avec elles la nature des garanties de crédits déposées il y a six ou sept ans. Une situation qui témoigne des grandes difficultés qu'affrontent au jour le jour les institutions bancaires en matière de collecte de dépôts mais aussi de vente d'argent. Le injections de la banque centrale restent insuffisantes pour pallier au déficit de liquidités. 2013 serait également une année de tensions sociales. Pas de hausses de salaires, pas de tolérance à l'égard de l'anarchie syndicale en termes de gestion de grèves…«Ceux qui observeront des débrayages anarchiques ne seront pas payés » tranche fermement le ministre. La régulation du marché du travail et la valorisation du travail relèvent également de la feuille de route du gouvernement pour l'année prochaine. Mais pas au point de faire de l'informel son champ de bataille. Boulif était franc et clair sur l'équation complexe que représente l'informel, du moins sur le moyen terme. Il n'a pas caché l'incapacité du gouvernement à trouver de vraies solutions, même si ce secteur avait constitué un matelas de sécurité par ces temps de crise mondiale. Le plaidoyer de la CGEM d'actionner« les leviers normatifs afin de lutter contre l'informel structuré » tombe à l'eau. L' Etat ne ménagera pas sa peine pour bannir et réduire l'existence de l'économie de rente. Nous ne sommes pas encore en mesure d'affronter directement les gros poissons, mais nous essaierons de leur couper l'herbe sous les pieds au maximum, affirme-t-il. Enfin, sur les plans législatifs et fiscaux, le gouvernement promet de grands efforts. Sur le premier, le plan législatif prévoit la promulgation de 128 lois et projets de lois sur les quatre années à venir. S'agissant du second, les assises de la fiscalité prévues au mois de février 2013 seront l'occasion de murir la réflexion sur l'équité fiscale et la politique fiscale en général. Patronat-Gouvernement. Mesures de la CGEM pour améliorer le climat des affaires au Maroc : 1- Fluidification de l'acte d'investir et d'entreprendre: - Blocage des projets d'investissement - Lourdeurs bureaucratiques - Loi sur l'urbanisme - Commande publique 2. Droit et coût du travail - Droit de grève - Code du travail - Financement de la couverture sociale 3. Difficultés de Trésorerie des entreprises et Réforme Fiscale: - Délais de paiement de l'administration - TVA 4. Instauration de l'équité fiscale et de l'égalité des chances dans le monde économique. * Tweet * *