Très attendus par les professionnels, les travaux pour la mise en place de l'Observatoire national de l'emploi vont bon train. Cela fait plus de deux ans que le projet est sur le bureau du ministère de la tutelle. La concrétisation de l'Observatoire se fera début 2014, d'après Jamal Belahrach, de la CGEM. «En interne, nous avons fixé une date. Je voudrais que d'ici le premier trimestre de l'année 2014, cet observatoire voie le jour», confirme Abdelouahed Souhail, ministre de l'Emploi et de la formation professionnelle. Le membre du PPS n'a pas exclu une sortie de manière évolutive de l'Observatoire. Sa philosophie consiste d'abord à commencer «avec un outil, afin de se projeter dans l'avenir pour le rendre de plus en plus efficient». Le ministre cherche en outre la neutralité et l'indépendance de l'observatoire. «L'idéal pour qu'il soit indépendant, est qu'il soit logé chez le Premier ministre ou qu'il ressemble au HCP». À l'heure actuelle, la production et l'interprétation de l'information jouent un rôle primordial dans la décision et la politique publique. «On a besoin de la neutralité de la source d'information pour avoir des données fiables», souligne Souhail. Réseau d'observatoires Ce projet figure sur la liste des grands projets du ministère pour l'année 2014. Cette année s'annonce effectivement riche en chantiers. Pour cette période, en plus de ce grand chantier de l'observatoire, le ministère compte également continuer sa stratégie de mise en place des chantiers inscrits dans le cadre du programme gouvernemental. Pour les responsables du département de l'Emploi, cet observatoire se veut un outil d'aide à la décision pour détecter les anomalies au niveau de la formation continue et de la formation initiale, afin de les adapter aux besoins du marché de l'emploi. «Nous avons besoin d'un outil d'aide à la décision. Un outil qui nous aide à scruter les besoins en matière de l'offre et de la demande de l'emploi et leurs évolutions et leurs tendances, de manière à nous permettre d'affiner les politiques publiques à travers la formation professionnelle et le système d'intermédiation entre demandeurs et recruteurs», explique le ministre. Au niveau de l'administration publique, le rôle de l'intermédiation sur le marché de l'emploi est confié à l'Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (Anapec). De ce fait, l'aboutissement de l'observatoire national de l'emploi pourrait évaluer les politiques volontaires menées par le gouvernement en général et par l'Anapec en particulier, afin de mesurer leurs impacts réels. «Nous voulons que cet instrument de travail donne à l'agence toutes les occasions de se développer», note le ministre. Pour réussir le pari, il a fait appel à la collaboration des partenaires sociaux, parce que c'est une évidence. La mise en place de cet instrument d'aide à la décision ne peut avoir lieu sans avoir la forte implication et la participation des différents partenaires sociaux, à savoir tous ceux qui peuvent utiliser cette information et ceux qui peuvent la fournir. Pour Souhail, une chose est sûre, rien n'est envisageable sans la coopération avec les syndicats, la CGEM et avec les départements de l'Education nationale et de la formation professionnelle. Le département de l'Emploi n'est pas le seul sur le projet. Il reste à préciser qu'il existe également plusieurs initiatives qui s'inscrivent dans le cadre de l'observation. Pour Belahrach, l'observatoire de l'emploi est une initiative du patronat. Il a fait partie des 20 mesures proposées par la CGEM au gouvernement pour donner un coup de pouce pour l'employabilité des jeunes en 2011, d'après la même source. «Nous avons préparé un dossier complet pour la création de cet outil, qui sera un instrument de prospection sur le marché de l'emploi et sur le secteur créatif de l'employabilité des jeunes» ajoute Belahrach. Pour fédérer tous les efforts, le ministre avance que son département peut «imaginer que cet observatoire et d'autres peuvent travailler en réseau avec l'Observatoire national de l'emploi». Il faut accélérer le processus de création de cet instrument d'aide à la décision, car plus le processus d'aboutissement de cet instrument tarde, moins les décideurs politiques auront de visibilité sur le marché de l'emploi.