Le Moyen-Orient va encore une fois s'embraser et emporter avec lui des points de croissance de l'économie mondiale, notamment dans les pays émergents. En effet, il ne faut pas voir dans la frappe imminente des Occidentaux en Syrie un conflit purement politique. Les retombées économiques n'épargneront personne. Le Maroc est bien entendu concerné, à plusieurs titres. Notre pays est importateur de la totalité de ses besoins en hydrocarbures, dont les cours commencent déjà à grimper et flamberont avec le premier missile qui atterrira dans le jardin de Bachar ! Le gouvernement, déjà en difficulté financière depuis plusieurs mois, ne s'attendait sûrement pas à ce revirement de situation, qui plombera davantage son budget, déjà alourdi de partout ! Benkirane est donc servi pour cette rentrée politique, qui s'annonçait déjà chaude par la valse hésitation de la majorité à colmater les brèches, le manque de visibilité éco-politique, les tensions sociales... Les soucis du gouvernement ne se limitent pas à cette imprévisible surchauffe des cours du baril, mais aussi à un malencontreux concours de circonstances. L'indexation initialement prévue pour cette rentrée économique tomberait à point avec l'augmentation des cours mondiaux du pétrole, ce qui ne manquera pas d'avoir un impact sur les prix du marché local et par conséquent de faire grincer des dents des citoyens. Le cabinet Benkirane devrait donc faire preuve d'ingéniosité pour gérer la crise qui se profile dès aujourd'hui. Il y a lieu d'anticiper cette situation en annonçant des mesures préventives, quitte à reporter l'indexation et à élaborer des alternatives efficaces. Certes, l'équipe Benkirane n'a pas plusieurs pièces de rechange à sa disposition, mais sa responsabilité politique lui impose de faire preuve de créativité, de protéger le pouvoir d'achat et de toujours disposer de plans B. C'est là toute la difficulté de l'exercice du pouvoir à assumer pleinement par les politiciens. C'est le revers de la médaille.