Le discours royal de ce 20 Août 2013 était très attendu. Et pour cause, le champ politique vit un attentisme ravageur depuis plusieurs mois, consécutif à la sortie du parti de l'Istiqlal de la coalition gouvernementale et ce qui s'en est suivi en matière de surenchérissement verbal indécent. Le roi n'a pas raté d'ailleurs l'occasion pour rappeler à l'ordre les politiciens qui passent leur temps à s'échanger accusations et diffamations au détriment des intérêts suprêmes de la nation. Ainsi, la question de l'éducation et de l'enseignement,qui hypothèque l'avenir du pays depuis plusieurs décennies, et qui apparemment ne fait pas partie des priorités des politiciens, a été au centre du discours royal. Il a été question de décryptage et de diagnostic, avec les points positifs, mais aussi tous les dysfonctionnements qui plombent notre système éducatif. Il faut rappeler que ce n'est pas la première fois que le souverain tire la sonnette d'alarme et dresse un constat d'échec de notre enseignement. Cela a été le cas avant les reformes annoncées en 2011 et l'aboutissement d'une Constitution évolutive. Le gouvernement de l'après 2011 n'a malheureusement pas encore mis en place une feuille de route pour la réforme de l'enseignement. En effet, vingt mois après son accession aux commandes, le cabinet Benkirane tergiverse encore à annoncer une stratégie globale, en capitalisant sur les acquis et en se projetant dans une dimension réformiste. On n'a pas encore eu droit à des actions concrètes et encore moins échangées et concertées avec les différents intervenants politiques et de la société civile. Cela a été clairement perceptible dans le discours du souverain, à la limite d'un ras-le-bol des querelles politiciennes, qui invite tous les Marocains à se mobiliser pour faire émerger l'enseignement en véritable système éducatif, qui propulserait le Maroc au rang des nations développées. Tout le monde est concerné et le roi l'a dit sans détour.