La proposition arrive comme une bouée de sauvetage. À l'issue de la dernière rencontre de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (CICTA), clôturée le 15 novembre dernier à Recife, au Brésil, les pays membres ont adopté à l'unanimité la réduction de 40% du quota mondial de pêche au thon rouge. Cette résolution, proposée par le Maroc, la Tunisie, l'Union européenne et le Japon, vise en effet à réduire pour 2010 le quota autorisé à 13 500 tonnes, au lieu de 22 000 actuellement. Ce n'est pas tout : d'autres mesures tout aussi inédites ont également été proposées et adoptés par les 48 pays membres de la CICTA. Il s'agit notamment de la réduction de la saison de pêche à un mois pour les senneurs, navires spécialisés dans la pèche au thon rouge. Ce délai n'est pas extensible et tous les pays se voient désormais dans l'obligation de le respecter. Pas assez! De plus en plus conscients de la menace d'extinction qui menace cette espèce de thon, les représentants des pays de la CICTA s'étaient pourtant réunis au Brésil avec, dans la tête, l'idée d'interrompre périodiquement la pêche au thon rouge. Un avis qui était aussi partagé et fortement soutenu par les organisations de défense de l'écosystème mondial, dont les voix les plus fortes sont celles de WWF et de Greenpeace. Il est donc très facile d'imaginer la colère et l'indignation des défenseurs de la nature, à l'annonce de la mesure de réduction du quota mondial. Sur le site de Greenpeace, fidèle à lui-même, le texte du communiqué publié le 15 novembre avance sur un ton intransigeant : «la CICTA a une fois de plus échoué à sauver le thon rouge d'une disparition programmée». Le texte de Greenpeace enfonce le clou en accusant les pays membres de La CICTA d'avoir été « incapables d'agir et de dépasser les intérêts à court-terme de l'industrie», au grand malheur et au détriment du thon rouge ». Pour Greenpeace, la seule alternative face à cet échec de la CICTA est désormais l'interdiction pure et simple du commerce du thon rouge. Une interdiction que l'organisation écologique espère voir se réaliser lors de la prochaine rencontre de la CITES en mars 2010, au Qatar. Italiens et Français solidaires Même son de cloche, ou presque, chez l'ONG écologique WWF. D'après Sergi Tudela le responsable de la pêche au WWF Méditerranée, «Ce n'est pas un quota scientifique mais un quota politique, qui ne permettra pas la récupération du stock. La CICTA a une nouvelle fois fait preuve de son inefficacité». Les défenseurs de la nature ne sont pas les seuls à avoir exprimé leur déception face à la décision de la CICTA. Les pêcheurs, en l'occurrence ceux d'Italie et de France, ont également fait entendre leur voix, mais pour une toute autre raison. En effet, pour ces derniers, leur colère est justifiée par le fait de réduire ce quota qui leur assure leur gagne-pain, ainsi que par la limitation à un mois de la saison de pêche au thon rouge. La Fédération italienne des pêcheurs parle de «nouveau coup dur» porté à leur activité. Au finish, le seul heureux dans toute cette histoire reste bien sûr le thon rouge, qui bénéficie d'un petit sursis. Lu sur le net UE : La mauvaise santé mentale a un coût sur l'économie Les coûts directs et indirects du mal-être sur l'économie sont évalués entre 3 et 4 % du PIB par l'Union européenne, souligne un rapport du Centre d'analyse stratégique remis à la secrétaire d'Etat chargée de la Prospective et du développement de l'économie numérique. Ce rapport intitulé «La santé mentale, l'affaire de tous», a été commandé au printemps dernier par Nathalie Kosciusko-Morizet dans le cadre de son approche diversifiée de la prospective. . www.lesechos.fr 20 Minutes part à la chasse au capital «20 minutes» doit actuellement faire face à une baisse importante de ses recettes publicitaires, en raison de la crise, qui touche également les quotidiens gratuits. Ainsi, le gratuit français compte, selon CB News, solliciter l'appui financier de ses actionnaires, Schibsted et Ouest France. Les deux groupes de presse vont injecter 15 m€ chacun. «20 Minutes» pourra faire face à ses pertes et se développer en particulier sur le Net et sur les éditions locales. Rappelons qu'un plan d'économies a été mis en place en 2009, entraînant le départ de 20 personnes. www.jeanmarcmorandini.com GM a perdu plus d'un milliard de dollars au troisième trimestre General Motors a confirmé lundi qu'il commencerait à rembourser les prêts publics américain et canadien avec un premier versement de 1,2 milliard de dollars au mois de décembre. En parallèle, le constructeur américain sauvé l'an dernier de la faillite a publié un chiffre d'affaires du troisième trimestre de 28 milliards de dollars, soit 4,9 milliards de plus qu'au deuxième trimestre, avant sa restructuration. Pour autant, le groupe accuse une perte nette de 1,151 milliard de dollars entre le 10 juillet, date de sa sortie de faillite, et le 30 septembre. www.rue89.com Easy Jet compte améliorer ses bénéfices en 2009-2010 La compagnie aérienne britannique low cost EasyJet a annoncé mardi dernier qu'elle comptait augmenter nettement ses bénéfices sur son exercice 2009-2010 entamé en octobre, à taux de changes et de prix du pétrole stables. Sur l'exercice précédent, la compagnie a réalisé un bénéfice net en baisse de 14 % à 71,2 millions de livres (environ 80 millions d'euros). Son chiffre d'affaires, par contre, a connu une hausse de 13 % à 2,667 milliards. www.lesechos.fr Verbatim « On a reçu de bonnes nouvelles sur l'économie japonaise. Ajouté à l'affaiblissement du dollar, cela donne une progression non seulement pour le pétrole mais aussi pour les autres matières premières » Andy Lipow, de Lipow Oil Associates « Nous sommes dans la veille économique pour que les secteurs les plus touchés puissent avoir la solidarité nécessaire pour dépasser le cap et éviter qu'il y ait des drames sociaux, à l'image de ce qui s'est produit dans les pays les plus développés » Driss Belkhayat, président national du Centre marocain des jeunes dirigeants (CJD), au lendemain de la 4e conférence sur la liberté économique « Une liberté non réglementée crée des déséquilibres, voire des crises » Mohamed Berrada, Président du centre de Recherche Links à la faculté des sciences juridiques et économiques de Casablanca «La politique budgétaire sera à juste titre accommodante en 2009 et en 2010, en bonne partie sous l'effet des mesures anticycliques des autorités » Mark Lewis, chef de délégation à la FMI à l'issue d'une visite au Maroc.