L' information fait jaser depuis la fin de la semaine dernière. Un maximum de 15 jours seulement comme durée de séjour accordée aux mouamirine (personnes effectuant les rituels du petit pèlerinage). Les agences de voyages sont désemparées devant les demandes d'explication de leurs clients et ces derniers, notamment ceux ayant l'intention de passer plus d'un mois aux lieux saints, sont inquiets. Simple rumeur ou décision tranchée ? Les agents de voyages en tout cas sont sur plusieurs fronts. Ce qui est sûr c'est que «depuis deux ou trois jours, on a entendu dire que le visa sera limité à 15 jours, il paraît que c'est un compromis qui a été trouvé avec les Egyptiens, mais je n'y crois pas, nous sommes en contact au niveau associatif avec les Egyptiens et pour le moment, nous n'avons pas encore de confirmation de cette thèse de leur part», indique Mohamed Said Benazouz, de l'Association régionale des agences de voyages de Casablanca, ainsi que la Fédération nationale des agences de voyages du Maroc (FNAVM). Cela étant, hier matin, les membres de la FNAVM tenaient encore une réunion in extremis pour étudier cette question. Ils ont ainsi pris attache avec les responsables du consulat saoudien auprès desquels on leur a expliqué que «la durée maximale du séjour a été établie à 30 jours, sous réserve de validité du visa pour 15 jours», confie Benazouz. Cela revient donc pour l'agence à assurer le départ du mouamir moins de 15 jours après la réception de son visa, à condition que son séjour sur les lieux saints ne dépasse pas les 30 jours. Comment les agences procèderont-elles pour le cas des clients ayant réservé plus de 30 jours ? «Pour un très grand nombre de clients, nous avons en effet vendu des séjours pour 40 ou 45 jours. Nous avons tous pris des allotements et la plupart des agences de voyages, habituées à commercialiser la omra, ont déjà rempli leurs procédures, payé des avances importantes au niveau des compagnies aériennes, réservé des chambres d'hôtels. Ce problème a surgi avec insistante et perdure depuis quelques jours, mais nous n'avons pas encore de visibilité à ce sujet», explique cet opérateur. En Arabie Saoudite, les responsables s'affairent certes à trouver une solution à cette nécessité de limitation des quotas, mais certaines contraintes bloquent le processus. «Il y a une vision qui est défendue par le ministère de l'Intérieur saoudien et une autre défendue par le ministère d'El Hajj de ce pays. Aujourd'hui, nous attendons leur décision finale que nous sommes obligés d'exécuter. Le Maroc a tout de même des relations privilégiées avec ce pays et nous arrivons toujours à trouver des compromis avec la diplomatie saoudienne». Toujours est-il que les opérateurs marocains seront, in fine, contraints de se plier aux décisions prises par les autorités saoudiennes. «Pour le Maroc, il y a en tout 50 ou 60.000 mouatamir en termes de quota pour tout le mois du ramadan. En Egypte, par exemple, ce chiffre est multiplié par 10. À mon sens, ce ne sont pas les 30.000 ou 40.000 mouatamirine marocains qui vont gêner», ajoute ce TO. À l'origine de cette limitation des quotas, un chantier. En effet, la ville de Mekkah connaît bon nombre de travaux depuis un moment. Tous les anciens bâtiments à proximité de «Al Haram» ont été détruits pour laisser place à de nouveaux établissements, plus prestigieux et plus chers. «Cette année, ils ont commencé l'élargissement du site de la grande mosquée. Il est vrai que la situation sera difficile pour le ramadan, avant même de parler du pèlerinage», estime Mohamed Said Benazouz. Aujourd'hui, les versions pleuvent et en attendant d'en savoir plus sur la toute dernière information portant sur la durée maximale de 30 jours, la FNAVM a déjà prévu de désigner quelques membres qui iront rencontrer en milieu de semaine, avec les représentants du ministère de tutelle, les responsables du consulat saoudien. Et le ministère dans tout cela ? Que fait la tutelle à ce sujet ? Auprès des professionnels, on nous explique d'emblée que l'intervention du ministère du Tourisme en matière de omra est assez limitée. «Pour le moment, le ministère du Tourisme n'intervient pas directement dans le champ de la Omra. Des contrôles sont certes mis en place et le ministère agit aussi en cas de défaillances ou de problèmes, mais de manière globale, son intervention est plus marquée dans l'opération Hajj», commente ce tour-opérateur.