Vous êtes ici : Actualités / Societe / 20 % des pèlerins marocains n'accompliront pas les rites du Hajj À trois mois du début du pèlerinage, les autorités saoudiennes annoncent leur décision de réduire le nombre des pèlerins autorisés à accomplir le Hajj pour l'année 2013. Le ministre du Hajj, Bandar Hajjar, cité par l'agence de presse saoudienne SPA, justifie cette décision par les travaux d'extension des Lieux-Saints. « Les travaux d'extension en cours à la Grande mosquée de La Mecque devraient ajouter 400 000 m2 et porter la capacité d'accueil du site à 2,2 millions de personnes. L'esplanade de la Grande mosquée de La Mecque, qui s'étend sur 368 000 m2, a actuellement une capacité d'accueil de quelque 1,5 million de fidèles », explique ce responsable saoudien. Ainsi, le nombre des pèlerins étrangers sera réduit de 20 % et celui des fidèles de l'intérieur du royaume saoudien de 50 %. Les quotas réservés à chaque pays seront ainsi revus à la baisse. La décision suscite une vive polémique dans de nombreux pays musulmans. Au Maroc, c'est le silence radio de la part des autorités publiques. Aucune annonce officielle de la part du ministère des Habous et des affaires islamiques. En principe, chaque pays musulman a droit à un quota de 1 000 pèlerins pour un million d'habitants. Le quota accordé au Maroc est de près de 32 000 pèlerins. Cette année, ce chiffre sera revu à la baisse de 20 %. Branle-bas dans les agences de voyages La question qui s'impose est celle de savoir comment le ministère des Habous procédera à cette réduction ? Procédera-t-on à un nouveau tirage au sort ? Les pèlerins privés du Hajj seront-ils remboursés ? Les hôtels en Arabie saoudite accepteront-ils de restituer les acomptes ? Contacté par Le Soir échos, le ministre Ahmed Taoufik affirme que son département a reçu mardi matin un écrit de la part des autorités saoudiennes l'informant de leur décision. « Nous allons nous réunir pour étudier les retombées de cette décision et définir les mesures nécessaires. Nous allons annoncer ces mesures dans les jours qui viennent », souligne le ministre. Cette décision « exceptionnelle et temporaire », selon les responsables saoudiens, décevra certainement les pèlerins. Pis encore. Elle affectera sans nul doute considérablement les professionnels des agences de voyages et les compagnies aériennes entre autres qui font face actuellement à un autre problème lié à la Omra. Pour rappel, les autorités saoudiennes ont décidé de réduire le quota des pèlerins accordé au Maroc pour effectuer le petit pèlerinage (Omra) ainsi que la durée de séjour de 30 à 15 jours. La nouvelle a été annoncée par l'Arabie Saoudite à 20 jours du début de la Omra du mois sacré de Ramadan. Les agences de voyages ont été pris de court et tentent tant bien que mal de limiter les dégâts. Les réunions se succèdent au sein de la Fédération nationale des agences de voyages pour trouver une solution. « Cette nouvelle décision de l'Arabie saoudite de réduire le quota des pèlerins risque d'affecter énormément le secteur. Il faut noter d'abord que le quota réservé au Maroc est de 32 000 pèlerins. 3 700 pèlerins soit près de 12 % du total des pèlerins seront pris en charge par les agences de voyages. Les pèlerins ont déjà payé la totalité des frais. Ce qui nous met dans une situation délicate. Il est vrai que l'Arabie saoudite est souveraine dans ses décisions. Mais, nous aurions souhaité qu'elle fasse l'annonce à l'avance pour éviter toute situation dramatique », indique Omar Sabri, secrétaire général de la Fédération nationale des agences de voyages du Maroc et président de l'Association des agences de Casablanca. Et de poursuivre : « Aujourd'hui, nous nous concertons au niveau de la Fédération pour trouver une solution concernant la problématique de la Omra et également celle du Hajj. Nous ne savons pas comment vont être réduits les 20 % des pèlerins. La commission royale chargée du pèlerinage n'a pas encore pris de décision. Elle ne s'est pas encore réunie. On espère que le petit quota réservé aux agences de voyages ne sera pas affecté ». Le coronavirus tue en Arabie saoudite Des rumeurs courent sur les véritables raisons qui auraient conduit l'Arabie saoudite à prendre de telles décisions. Ces dernières seraient motivées par la crainte de la propagation du Coronavirus, qui continue de « tuer ». Selon le dernier bilan du ministère saoudien de la Santé, 49 cas de coronavirus confirmés ont été enregistrés depuis l'apparition du virus dans le royaume en septembre 2012, dont 32 sont décédés.