Les faits remontent au jeudi 10 juin dernier, lorsque le directeur de publication du quotidien Akhbar Al-Youm Taoufik Bouachrine, qui erre de procès en procès depuis trois ans, a été condamné à six mois de prison ferme pour «escroquerie». Les raisons ? Il n'aurait pas respecté le montant des versements prévus au moment de la vente d'une maison dont il déclare avoir fait l'acquisition il y a trois ans. Bouachrine avait déclaré avoir été condamné «comme journaliste». Face à cette condamnation, l'association Justice pour le droit à un procès équitable (Adala) élève la voix devant ce qu'elle qualifie «d'injustice minée de défaillances et de non-respect de la loi». Elle dénonce notamment le fait que les témoins appelés par le journaliste au procès, et qui auraient pu renverser la sentence, n'aient finalement pas été autorisés à comparaître. Selon les membres de l'association, lesdits témoins auraient subi une pression de la part des membres de la police judiciaire. Autre défaillance soulignée, la faute commise par le parquet général, qui aurait fait un vice de forme dans la procédure. Sa faute ? Avoir comparu à la fois devant la justice pénale et civile. Pour rappel, Bouachrine avait déjà été condamné en première instance en août dernier à trois ans de prison avec sursis et à 3 millions de DH de dommages et intérêts suite à la publication d'une caricature. Suite à cette nouvelle condamnation, que son avocat Abdellatif Wahbi qualifie de «jugement infondé», Taoufiq Bouachrine a décidé de faire appel.