v«Comment un sponsor peut-il ne pas être intéressé lorsqu'on a 50.000 spectateurs dans un stade ?», C'est la principale question que s'est posée Zaki Lahbabi, directeur général de Transatlas Sport Management, l'agence spécialiste dans le marketing sportif au Maroc, avant de décider en 2001 d'investir dans le domaine. Pour ce professionnel dans le business du football, qui a fait ses débuts avec le groupe Jean-Claude Darmon, le personnage incontournable de la publicité dans les stades de foot et du «sport-business», investir dans le sport au Maroc, c'est investir dans le ballon rond. «Le football est, de loin, le sport le plus populaire au Maroc. Il accapare aujourd'hui le marché médiatique à hauteur de plus de 90%, entre stade, affichage, maillots du club, radios, télévisions et presse écrite», confie Lahbabi. Le DG de Transatlas Sport Management s'est lancé dans le marché, il y a presque 9 ans, alors que le terrain était, selon lui, encore vierge et peu exploré. «Je me suis dit qu'il y a un marché et j'ai un savoir faire. Alors pourquoi ne pas me lancer dans le métier au ici et essayer d'appliquer tout ce que j'ai appris de mes riches expériences en France».Aujourd'hui, le spécialiste du marketing sportif gère quasiment la commercialisation des produits marketing de 5 grands clubs marocains, dont bien évidement le Raja Casablanca et son rival le WAC. TSM réalise un chiffre d'affaires de 25 millions de DH par an, actuellement, alors que le marché du marketing sportif dans le football progresse, selon lui, annuellement de 20 à 30%. «Le business évolue lentement, mais sûrement. Il y a cinq grands clubs au Maroc qui sont bien organisés, cinq autres le sont aussi, mais dans une moindre mesure. Les premiers ont vite compris l'importance du sponsoring dans leur équilibre financier et le bon fonctionnement de leur club. Les autres commencent à y croire, mais pour certains, le sponsor est la dernière de leurs priorités», explique-t-il. Selon lui, il y a toujours un grand besoin pour les clubs d'externaliser la gestion marketing, car ceux-ci doivent se concentrer sur le sport lui-même pour développer leur performance. Il leur offre ainsi son expertise pour structurer leurs activités et ressources en développant des prestations génératrices de revenus notamment en attirant les sponsors. «Le sponsor est un investisseur qui ne peut mettre de l'argent que là où il y a une contrepartie. C'est cette contrepartie qu'on essaye de développer avec les clubs marocains, en diversifiant et organisant leur offre», souligne le DG du TSM. Les services de celui-ci ciblent également de manière directe les entreprises pour qui il offre un accompagnement en leur proposant des solutions jugées complètes de communication par le biais du sport, répondant ainsi aux enjeux stratégiques de leurs marques et produits. Il y a 9 ans, les sponsors du football se comptaient sur le bout des doigts. Aujourd'hui, ils sont plus d'une cinquantaine qui apportent un soutien financier considérable et surtout quasi-permanent. On compte parmi eux des banques, des opérateurs télécoms, des assureurs, des sociétés de transport, agro-alimentaires, des distributeurs automobiles, de l'électroménager et aussi de la presse. Transatlas Sport Management met en place aujourd'hui des dispositifs de sponsoring, maillot et d'affichage autour des terrains de football. Ces dispositifs sont filmés lors des diffusions des matchs. L'agence développe avec les clubs les prestations qui désormais incluent les sites des clubs sur Internet. Une visibilité à la fois bénéfique pour les institutions sportives et pour les sponsors. Le volume d'argent est de plus en plus important, et TSM aide certains clubs à assurer jusqu'à 40% de leur budget global. C'est le cas avec Le Raja de Casablanca avec lequel Lahbabi travaille depuis plus de 9 ans. Les affaires prospèrent. En 2001, l'apport des sponsors se limitait à quelque centaine milliers de DH pour les clubs les plus populaires et les plus organisés. Aujourd'hui, l'investissement des entreprises dans le football rapporte des centaines de millions de DH. Pour le seul club du Raja, le montant des recettes en la matière est passé d'un million, il y a 9 ans, à 14 millions de DH par an aujourd'hui.