L'entreprise marocaine et les TIC forment désormais un couple inséparable. Les conclusions générales de l'Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) dans son enquête annuelle sur les Technologies de l'information et de la communication (TIC) sont sans appel: 98% des entreprises sont équipées en téléphones fixes, autant en ordinateurs, 91% sont connectées à Internet et 78% disposent d'une flotte mobile. Pour autant, cela ne constitue pas un exploit, les TIC étant loin d'être un luxe, mais un outil de travail de base, pour prétendre rester dans la course, chacune dans son marché respectif. En ce sens que bien plus que les traditionnels bienfaits reconnus sur la productivité, l'efficience et la gouvernance, les TIC sont désormais des dispositifs économiques à part entière. L'informatique et Internet constituent désormais un canal de commercialisation, de produits et de services, qui s'impose rapidement parmi les entreprises d'abord et chez les ménages, avec une cadence moins soutenue. C'est ainsi que l'enquête de l'ANRT nous apprend qu'en 2010, 17% des entreprises connectées ont effectué des achats en ligne. Pour 21% d'entre elles, la valeur de ces achats sur le web a représenté plus de 10% de leurs dépenses totales. Mais surtout, la tendance gagne du terrain dans les esprits des patrons, puisqu'en 2011, 26% des entreprises qui ont accès à Internet prévoient de faire des achats en ligne. Grosso-modo, la même tendance a été relevée dans l'autre sens sur les ventes en ligne. 11% des sociétés marocaines connectées ont commercialisé leurs produits ou services à travers le canal Internet. De plus, 46% d'entre elles l'ont fait pour une valeur dépassant les 10% de leur chiffre d'affaires global. Ceci dit, cette habitude a encore de l'évolution en perspective, puisque 77% se sont contentés de faire leurs commandes en ligne, alors que 62% ont commercialisé leurs produits sur le site propre, le reste des ventes étant généré via une galerie marchande. Un «demi-ordi» par employé Pourquoi les autres entreprises restent réticentes à l'utilisation de ce canal de commercialisation? Selon l'enquête, le principal frein à la non utilisation du commerce électronique par les entreprises concerne les produits non adaptés à la vente en ligne pour 56% des entreprises. Aussi, selon 23% des entreprises ne pratiquant pas la vente en ligne, le marché ne serait pas prêt à accepter ce type de service, ce qui créerait, selon elles, un cercle vicieux pour le développement du commerce électronique. Enfin, le risque d'insécurité du paiement est identifié comme frein pour 13% des entreprises ne pratiquant pas le commerce sur internet. Par secteurs, ce sont naturellement les services, financiers ou non, qui consacrent la plus grade part de leurs investissements pour les TIC. Avec 14% de leurs investissements globaux, les services non financiers viennent en tête des secteurs priorisant l'usage des TIC, suivis de près par les services financiers qui y consacrent 12%. Loin devant le commerce (8%), le secteur primaire (6%), le BTP (5%) et l'industrie (3%). La moyenne s'établit ainsi à 8% du budget d'investissement. L'équipement en ordinateurs va également de pair avec l'investissement en TIC. En 2010, les entreprises marocaines disposaient en moyenne de 0,57 ordinateur par employé, soit un taux d'équipement de 57%. Une moyenne qui cache bien entendu des disparités importantes selon les secteurs d'activité. Les services financiers sont les champions incontestés avec plus d'ordinateurs que d'employés (108%), suivis du secteur primaire (64%), des services (59%), du commerce (52%), du BTP (41%) et de l'industrie (38%). Site web = nom de domaine Parmi les entreprises qui disposent d'un site web, 91% disposent d'un nom de domaine en 2010. Les secteurs les plus équipés en nom de domaine sont l'industrie et les services : 94% des entreprises de ces secteurs ayant un site web possèdent un nom de domaine, soit 3 points de plus que la moyenne. Les grandes entreprises sont les mieux équipées en nom de domaine : 94% des entreprises de cette tranche d'emploi (plus de 150 employés) ayant un site web possèdent un nom de domaine, soit 3 points de plus que la moyenne.