Depuis son bureau de Casablanca, Visa gère l'intégralité de ses activités en Europe Centrale, Moyen-Orient et dans 23 pays africains (CEMEA). Le choix de Casablanca comme base régionale est dû au niveau élevé du développement de l'activité de Visa au Maroc. En 2009, Visa a réalisé au Maroc un volume d'échange total de 106,2 milliards de DH pour 13,3 millions de transactions effectuées. Le positionnement du pays comme un hub à l'Afrique francophone conforte ce choix. «Un pays où il y a de l'accessibilité par rapport aux dessertes, d'où une facilité d'interagir avec les autres pays d'Afrique», dit Mohamed Touimi Ouazzani, directeur régional VISA de la CEMEA. Le plus large réseau mondial de paiement électronique (4.4 trillions de dollars d'opérations traitées en 2009) est conscient que «les connaissances et les compétences du Maroc dans le paiement électronique tel HPS, S2M s'exportent mondialement». Contraintes de bancarisation À la base de l'essor de la monétique, il y a un secteur bancaire très sophistiqué. Le secteur bancaire marocain est très développé en comparaison avec les autres marchés africains. La preuve, l'expérience marocaine commence à s'exporter à l'international. Aujourd'hui, Attijariwafabank s'implante un peu partout en Afrique (Sénégal, Côte d'ivoire, RCD Congo), ainsi que la BMCE, dont opération avec Bank of Africa est également un signe de cette orientation. Petit à petit, on constate une émergence des banques régionales fortes et solides qui s'investissent dans la monétique et le développement de la carte de paiement comme Ecobank, United Bank of Africa, AWB et la BMCE... «Le Maroc fait office aujourd'hui de marché sophistiqué, avec une offre très développée», rappelle Mohamed El Belamchi, Business Development Manager de l'Afrique de l'Ouest et Centrale.Le Sénégal, le Cameroun et la Côte d'ivoire, ses trois autres principaux marchés, nouent avec le succès. Mais dans certaines contrées comme la RDC Congo, le taux de population bancarisée est à la limite insignifiant (0,2%). Offres alternatives On constate aujourd'hui l'émergence de groupes de grandes banques solides et même de banques locales, «une volonté des banques centrales de ces pays là d'augmenter le taux de bancarisation à travers l'octroi de licences bancaires additionnelles, à l'incitation à travers des mesures réglementaires», nous explique El Belamchi. Le management régional de la CEMEA assure «que le citoyen d'Afrique subsaharienne intègre dans son quotidien des moyens transparents, sécurisés et commodes» reste la cible principale de Visa sur l'Afrique sur le long terme. Certes, il y a d'autres contraintes, comme «tout ce qui est réseaux de télécommunications» selon El Belamchi, et un taux de bancarisation faible. Remédier à cela passe par des offres alternatives comme les cartes prépayées, les cartes de débit, les cartes haut de gamme...