En dépit de propositions revues à la hausse, ils rejettent l'offre faite par les organismes gestionnaires Le ministre de la Santé fixera les tarifs, l'arrêté promis d'ici à quelques jours. Les organismes gestionnaires de l'Assurance maladie obligatoire (Amo) – CNSS et CNOPS – et les prestataires de soins n'ont pas trouvé d'accord sur la tarification nationale de référence (TNR) devant régir les remboursements de soins à l'issue de la réunion tenue à Rabat le 24 mars, deux jours avant la date butoir fixée par Driss Jettou. Les prestataires de soins ont tourné le dos aux propositions des gestionnaires malgré les efforts de ces derniers. Pour une consultation chez un généraliste, le nouveau tarif soumis est de 80 DH contre 60 initialement. Pour le spécialiste, 150 DH au lieu de 120, tandis que la valeur du K est passée de 15 à 20 DH. Les négociations s'étant terminées en queue-de-poisson, il revient au ministère de la Santé, selon les dispositions de la loi relative à l'Amo, d'arrêter les tarifs de référence. «Notre souhait était d'arriver à un consensus avec les prestataires de soins. Malheureusement, ils n'ont pas compris la philosophie de l'Amo», commente avec amertume Mohamed Cheikh Biadiallah, ministre de la Santé, qui promet de publier rapidement un arrêté fixant la TNR sur la base d'une proposition de l'Anam (Agence nationale de l'assurance maladie). En attendant, les remboursements continueront à se faire selon les tarifs proposés par les organismes gestionnaires. La décision du ministère est très attendue par les prestataires de soins privés qui n'ont toujours pas pris de décision quant à leur conventionnement. Les tarifs du ministère pourraient s'aligner sur les propositions des gestionnaires Selon Farouk Iraqui, président de l'ANCP (Association nationale des cliniques privées), cela se fera une fois les tarifs de référence connus. Il note au passage que si la profession est solidaire, il n'y aura pas de position unanime compte tenu des divergences d'intérêts. Il précise toutefois que si la TNR fixée par le gouvernement est alignée sur les propositions des organismes gestionnaires, «il est peu probable que les cliniques équipées de matériel de pointe signent une convention». Idem pour les gros cabinets médicaux. Seules les petites cliniques pourraient, dit-on dans le milieu médical, participer au nouveau régime de couverture. Tout comme on laisse entendre que seuls les jeunes médecins nouvellement installés seront conventionnés. Ce scénario est jugé déplorable par le président de l'ANCP qui redoute que la médecine ne soit tirée vers le bas du fait de la défection des structures équipées et censées offrir des soins de qualité. L'association regrette également que les négociations soient rompues «de façon unilatérale, alors que les discussions auraient pu être poursuivies durant le week-end afin d'arriver à un terrain d'entente dans l'intérêt du patient». Les prestataires sont convaincus que la hausse des tarifs pouvait être plus conséquente et accusent l'ANAM de s'être ouvertement placée du côté des gestionnaires. Du côté de l'Agence, on dit s'en tenir à la loi. Et à défaut de pouvoir rapprocher les positions des gestionnaires et des prestataires de soins, ses responsables annoncent qu'un accord a été trouvé avec les biologistes et les chirurgiens dentistes. Les conventions seront prêtes dans les prochains jours.