Des industriels auraient déjà entamé leur reconversion. Une campagne publicitaire sera lancée dans les prochains jours. Nous y sommes : au 1er juillet, les sacs en plastique seront interdits, comme le prévoit la loi 77-15 relative à l'interdiction de la fabrication, de l'importation, de la commercialisation et de l'utilisation de sacs en matière plastique. A moins de 20 jours de cette entrée en vigueur, comment se prépare l'ensemble de la filière ? D'après une source autorisée proche du dossier, la grande distribution est prête. Qu'il s'agisse des grandes et moyennes surfaces ou des grandes surfaces spécialisées, celles-ci ont d'ores et déjà choisi les solutions alternatives qui remplaceront les sacs de caisse et les sacs d'emballage pour les aliments en vrac. Certains industriels de la plasturgie se seraient même déjà convertis, notamment dans le non-tissé, remportant au passage les marchés pour approvisionner la grande distribution. «Aucune reconversion n'a été réalisée», infirme pour sa part Bouchaïb Kasbane, président de l'Association marocaine des producteurs de sacs, sachets et films (AMP2SF). Selon lui, 65% des usines ont déjà cessé leur activité, les 35% restants le feront au 1er juillet. Enfin, les autorités s'apprêtent à lancer dans les prochains jours une campagne publicitaire à la télévision et en affichage afin de rassurer les consommateurs sur la disponibilité d'une offre alternative au sac en plastique et s'adresser aux petits commerçants. Car si la grande distribution est prête, il n'en est pas de même du côté des petits commerçants, sur les marchés et dans les épiceries. Les professionnels continuent de résister Rappelons que le porteur du texte, le ministère de l'industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique a mis en place un fonds dédié au programme de reconversion doté d'une enveloppe de 200 MDH. En partenariat avec Maroc PME, un appel à manifestation d'intérêt (toujours ouvert) a été lancé pour recueillir les candidatures d'industriels à la reconversion. A ce jour, 36 dossiers ont été reçus. «A 15 jours de l'entrée en vigueur de la loi, l'offre d'accompagnement n'a pas encore été ficelée, les contrats avec les industriels non plus», martèle M.Kasbane, précisant néanmoins que la profession est mobilisée pour l'application du texte. «Tout bon dossier aura son accompagnement», promet notre source. Si la Fédération marocaine de la plasturgie s'est engagée à respecter les dispositions, la grogne continue néanmoins de monter chez bon nombre d'industriels. L'informel aurait même créé une structure au sein de l'USFP et préparerait un important rassemblement. Pourtant, «les entreprises non formelles [estimées à une centaine] souhaitant passer dans la formalité» seront acceptées dans le cadre du programme de reconversion, rassure notre source. A noter enfin que les entreprises souhaitant poursuivre dans la plasturgie pourront prétendre à un accompagnement dans le cadre des contrats de performance de la filière plasturgie.