Une étude sur la libéralisation progressive du secteur sera bientôt lancée. Un projet de contrat programme spécifique à la messagerie est en cours de finalisation. Beaucoup de mouvement est à prévoir dans le secteur de la messagerie dans les mois à venir. Depuis novembre dernier, les professionnels de ce secteur enchaînent les réunions avec des responsables du ministère de l'industrie, du commerce, de l'économie numérique et de l'investissement. Objectif: «Etablir les termes de référence d'une étude sur la libéralisation progressive du secteur», confie une source professionnelle. En fait, bien que le marché de la messagerie ait été libéralisé au début des années 2000, certains segments de l'activité sont aujourd'hui encore sous le monopole de Poste Maroc. C'est le cas par exemple du transport de colis dont le poids est inférieur à 1 kg. S'ils touchent à ce segment, les concurrents de Poste Maroc doivent lui verser une taxe d'environ 3 dollars par colis. Du coup, certains d'entre-eux recourent aux lestages des colis de manière à ce que le poids dépasse ce seuil réglementaire. Poste Maroc opère même régulièrement des contrôles chez les autres opérateurs pour s'assurer de son monopole. Pendant plusieurs années, certains opérateurs structurés sont montés au créneau pour réclamer l'ouverture de ce segment à la concurrence. «Nous avons eu un accord de principe pour modifier ce monopole en ramenant ce seuil à 350 g», ajoute notre source. Mais cela n'est pas un engagement, vu qu'il s'agissait seulement de discussions préalables à l'étude. C'est au terme de cette dernière, qui devrait être menée courant 2016, qu'une décision devrait être prise. Par ailleurs, le secteur s'apprête à conclure son propre contrat programme avec l'Etat. Entrant dans le cadre d'un contrat plus global traitant du transport de marchandises, ce contrat programme vise principalement à structurer le secteur et permettre aux opérateurs de faire face à la concurrence de l'informel. Des barrières à l'entrée pourraient être instaurées «L'idée de base est d'instaurer des garde-fous permettant d'assurer que l'accès à ce marché ne sera ouvert qu'aux entreprises structurées», ajoutent les professionnels. A l'instar de plusieurs autres segments du secteur du transport, les opérateurs de la messagerie font en effet face à une concurrence redoutable d'opérateurs informels, ou non structurés, qui tirent considérablement les prix vers le bas. D'après certaines estimations, le secteur de la messagerie ne génère que 700 MDH en moyenne par année, alors que son potentiel dépasse le milliard. L'écart est justement absorbé par l'informel. L'idée principale du contrat programme, qui est en cours de finalisation, est d'instaurer des barrières à l'entrée, en imposant par exemple une caution. C'est du moins le résultat auquel aspirent les opérateurs. En attendant, il est certain que le secteur de la messagerie devrait bientôt connaître sa deuxième grande révolution après celle induite par l'ouverture du marché qui s'est traduite par l'arrivée de grands opérateurs internationaux comme UPS, DHL et FedEx.