La majorité des détenteurs des anciens permis ont attendu la dernière minute pour se présenter aux agences dédiées au renouvellement. Bugs du système en raison du fort trafic, problème au niveau des numéros de permis…, plusieurs conducteurs n'ont pu déposer leur dossier le 31 décembre. Les dossiers de renouvellement du permis de conduire sur support papier continuent d'être reçus par les services concernés. Le délai de rigueur du 31 décembre 2015 fixé par le ministère délégué en charge du transport n'est donc pas respecté. Interrogés par La Vie éco, des responsables d'Assiaqa Card, société délégatrice de ce service, confirment que le service continue normalement. «Dans tous les cas, il était prévu que nous continuions à assurer ce service même après le 31 décembre. Les retardataires pourront toujours déposer leurs dossiers dans les mêmes conditions, mais devront assumer leur responsabilité vis-à-vis des décisions que prendra le ministère», explique une source autorisée. En effet, la tutelle avait annonçait par le passé l'instauration de sanctions ou de pénalités à l'encontre des retardataires. Pour le moment, le ministère ne s'est pas prononcé sur la nature de ces sanctions. En revanche, des rumeurs persistantes font croire que les retardataires seront obligés de repasser leurs permis et, par conséquent, devraient débourser près de 1 500 DH, le montant que réclament généralement les auto-écoles pour présenter les candidats à l'examen de conduite. Là aussi, aucune décision officielle n'est sortie du ministère. A l'heure où nous mettions sous presse, le seul risque que couraient les retardataires était le retrait du permis de conduire par les agents de contrôle. «La consigne à ce jour est le retrait systématique du titre de conduite invalide contre un récépissé autorisant la conduite pendant quinze jours», explique un officier de paix en charge de la circulation à Casablanca. Selon ce dernier, le récépissé permet au conducteur d'entamer la procédure de renouvellement durant ce même délai, en remplacement du permis sous support papier qui devait normalement être présenté dans le cadre de la procédure. La même source avoue qu'il y a un flou quant aux sanctions. «Les dispositions du code de la route ne prévoient aucune amende pour ce genre de cas. Sauf décision précise du ministère, le conducteur s'en tire sans aucune pénalité à régler, ce qui est illogique d'un point de vue morale puisqu'il est en infraction», déplore-t-il. Néanmoins, tout porte à croire que cette situation ne devrait pas trop durer. Selon des sources proches de ce projet, le ministère se penche actuellement sur ces sanctions qui devraient être annoncées dans les jours à venir. Des milliers de permis sur support papier portent le même numéro En tout, le nombre potentiel de contrevenants est énorme. «Au 31 décembre, il restait encore 2,2 millions de titres à renouveler», précise notre source auprès d'Assiaqa Card. Ce chiffre inclut évidemment les permis détenus par des personnes décédées ou qui ne conduisent plus. Malgré tout, le nombre demeure significatif. En effet, d'après ce qu'a pu constater La Vie éco sur le terrain ce jour-là, plusieurs conducteurs n'ont pu déposer leur dossier le 31 décembre pour plusieurs raisons. La première est que les agences de proximité mobilisées pour cette opération ont connu une telle affluence que l'attente pouvait durer plusieurs heures. Ce délai, beaucoup de conducteurs ne pouvaient se le permettre pendant un jour ouvrable. De même, LaVie éco a été témoin de plusieurs cas, dans des agences différentes à Casablanca, où l'on refusait de prendre en charge les dossiers, arguant que le système ne fonctionnait plus normalement en raison de l'importance du volume à traiter. Par ailleurs, plusieurs conducteurs qui se sont présentés durant les derniers jours de l'opération ont eu la mauvaise surprise de voir la procédure leur être refusée en raison d'une anomalie au niveau de leur numéro de permis de conduire. Il s'avère en effet que plusieurs permis sur support papier, détenus par des personnes différentes, portent le même numéro. Selon nos informations, ce problème serait dû au fait que, par le passé, la saisie se faisait manuellement, d'où des risques élevés d'erreurs. Le hic, c'est que les conducteurs concernés n'avaient aucun moyen de s'en rendre compte avant l'entame de la procédure de renouvellement. Une fois l'erreur constatée, ils doivent se rendre au siège du ministère en charge du transport à Rabat (quelle que soit la ville d'origine du conducteur !) pour y remédier, ce qui nécessite logiquement plusieurs jours. D'après le responsable d'une des agences à Casablanca, le nombre de ces cas se chiffre en plusieurs milliers, auxquels s'ajoutent ceux des personnes qui n'ont toujours pas reçu leur nouveau document alors qu'elles ont déposé leur demande depuis plusieurs mois. C'est dire que plus de cinq ans après la promulgation du code de la route instaurant les permis sur support électronique, on est encore loin d'en finir. Il serait néanmoins injuste de ne pas reconnaître que les conducteurs sont aussi fautifs. Le ministère de tutelle ainsi que la société délégatrice de ce service, Assiaqa Card, s'en étaient déjà plaints à plusieurs reprises. Les gens ont en effet tendance à attendre l'approche de la date d'échéance pour entreprendre une procédure donnée, ce qui explique le grand nombre de problèmes rencontrés pendant cette opération.