Chaussure, maroquinerie-vêtement en cuir et tannerie, trois écosystèmes seront créés. L'objectif est de porter les exportations à 10 milliards de DH d'ici 2020 et de créer 25 000 emplois supplémentaires. Le secteur du cuir prépare sa mue. Dans les tout prochains jours, la Fédération des industries du cuir (Fédic) soumettra au ministère du commerce et de l'industrie ses propositions pour la relance de l'investissement et l'accompagnement des entreprises. C'est la dernière étape préalable à la signature d'un contrat programme prévue avant fin 2015. Ce contrat programme couvrira les trois écosystèmes que sont la chaussure, la branche maroquinerie-vêtement en cuir et la tannerie. L'un des objectifs est de réaliser un chiffre d'affaires à l'export de 10 milliards de DH à l'horizon 2020, contre 3,9 milliards actuellement, dont 78% pour la chaussure et 14% pour la tannerie. Le reste est généré par la maroquinerie et le vêtement. En attendant de ficeler la stratégie, la Fédic a déjà entamé des actions promotionnelles dans plusieurs pays, notamment l'Allemagne ou encore les Etats-Unis qui absorbent 20% des exportations mondiales de chaussures et de maroquinerie. Un budget de 650 000 à 700 000 DH est programmé pour entreprendre une opération similaire en Espagne, au Danemark et au Sénégal. Le contrat programme vise aussi à créer 25 000 emplois dont une partie grâce à l'accompagnement des entreprises informelles qui représentent 40% de l'activité du secteur. Cet accompagnement concerne spécifiquement les branches chaussure et maroquinerie/vêtement. La solution préconisée est de concevoir un modèle d'affaires basé sur la sous-traitance. Cela consiste à trouver des donneurs d'ordre à ces petites unités pour qu'elles soient poussées à travailler dans le circuit légal. Quant aux entreprises structurées, elles pourront profiter de leur écosystème pour capitaliser leurs acquis et s'orienter vers la création d'une plus grande valeur ajoutée en développant le produit fini. Douze fiches de projets d'investissement déposées à la Fédic Pour la filière de la tannerie, il sera mis en place un cadre juridique pour organiser le ramassage, le transport et la vente des peaux. La réglementation permettra également de contrôler la qualité et d'avoir une traçabilité dans le secteur. Sur ce volet, les opérateurs réclament avec insistance l'ouverture de la Bourse du cuir dont le projet est finalisé. Le démarrage est prévu pour la région Casablanca-Settat. Les autres structures régionales suivront. L'organisation en amont passera aussi par l'accélération de l'aménagement de la zone industrielle d'Ain Chegag à Fès, région qui compte le plus grand nombre de tanneries. D'autres projets du genre sont retenus, notamment à Casablanca (Sidi Moumen), Marrakech et Tanger. Les industriels veulent changer le secteur. Avant même la finalisation de la stratégie, la Fédic a reçu douze fiches de projets d'investissements dont 10 proviennent de la chaussure et de la tannerie et deux de la maroquinerie/vêtement.