Pour l'office, la moyenne des retards pour les TNR est de 5 minutes. Elle est de 15 minutes pour les trains de ligne Pour certains abonnés, la durée des retards est supérieure à celle déclarée. Depuis plusieurs mois, et plus encore en ce début d'année, les récriminations des voyageurs à propos de la recrudescence des retards de trains se font insistantes. Le point d'orgue aura été ce fameux 19 janvier, veille de l'Aïd El Kébir, où le train a été immobilisé sur la voie, à hauteur de Mansouria (entre Mohammédia et Bouznika), deux heures durant. Une partie des voyageurs, ce jour-là, a même empêché le train de repartir pour marquer son mécontentement. Cette mobilisation des passagers était le signe d'un ras-le-bol, car le retard de ce jour-là n'était pas un événement isolé. Pourtant, pour l'ONCF (Office national des chemins de fer), à part cet incident majeur, la régularité des trains n'est pas en décalage par rapport aux moyennes habituelles. Pour l'office, en effet, sur l'axe Casablanca-Rabat, la fiabilité des TNR (train navette rapide) est de 90 à 95 % et les retards ne dépassent guère 5 minutes. Pour les trains de ligne, ce taux est de 90% et les retards qui peuvent survenir sont de l'ordre de 15 minutes. Cela dit, et en dépit de notre requête à ce sujet, l'office ne nous a pas communiqué les statistiques des retards les plus flagrants. Toutefois, explique le DG de l'ONCF, Mohamed Rabie Khlie, il est clair que, durant les périodes de grande affluence comme les veilles de l'Aïd et des vacances, le taux de régularité descend à 70 %. Les raisons sont évidentes : une capacité de matériel roulant limitée doublée de contraintes de circulation en voie unique. Quelques chiffres révèlent la pression de la demande : en période normale, ce sont quelque 35 000 voyageurs /jour qui empruntent les lignes de l'ONCF (en gros, il y a 150 trains quotidiens sur le pays, transportant 18,5 millions de voyageurs par an, dont 55 % par TNR sur l'axe Casablanca-Kénitra). Ce chiffre grimpe à quelque 80 000 durant les périodes de forte demande. Ainsi, ce sont 85 000 voyageurs qui ont été enregistrés le 18 janvier dernier, alors que l'ONCF avait dimensionné sa capacité à 80 000. Au total, les trains marocains ont transporté 900 000 personnes durant la période de l'Aïd, avec des moyennes de 50 000 à 55 000 voyageurs sur les périodes de retour. La cadence des départs sur l'axe Casa-Kénitra passera de 30 à 15 mn Tout en estimant qu'un incident n'est jamais à exclure, l'office dit pratiquer une politique d'anticipation. Ainsi, depuis une année et jusqu'à fin 2005, on procède au renouvellement de la double voie Casa-Rabat. Et, pour ne pas nuire à la fluidité du trafic, les cheminots travaillent la nuit, affirme-t-on. Ils réalisent 100 mètres de remplacement des superstructures de la voie par nuit et procèdent au même travail au niveau des caténaires. Cette opération s'inscrit dans la perspective de la préparation de la voie à une cadence d'un départ toutes les 15 minutes au lieu de 30 aujourd'hui. Plus tard et en fonction de la demande, on parle même d'une périodicité d'un départ toutes les 3 minutes. Si ce n'est pas pour demain, le propre d'une entreprise, fût-elle un service public, est de se préparer aux rendez-vous futurs et d'avoir un échéancier. A propos des retards réels des trains, ces dernières semaines, la clientèle n'en démord pas : le phénomène est, selon les usagers, palpable. Pour un parlementaire, client régulier du TNR, si ces désagréments sont perceptibles au quotidien, ils restent plutôt limités et cela ne dépasse guère les 5 minutes. En revanche, pour un autre abonné, les retards sont plus fréquents et peuvent atteindre une demi-heure, quand ce n'est pas davantage. Cela est mis en rapport avec «la politique de rationalisation initiée par l'office, depuis quelque temps déjà». A l'office, on est scandalisé par une telle accusation et on lui oppose les 17 milliards de DH qui seront mobilisés pour la période 2005-2009. On prévoit ainsi, entre autres, le renouvellement de 400 km de voie et 400 autres de lignes caténaires, le doublement de la voie entre Sidi Kacem et Fès, Nouacer et Jorf Lafar… Deux nouvelles gares prévues à Hay Nassim et à hauteur du parc des expositions de l'Office des changes Du reste, explique Mohamed Rabie Khlie, pour être toujours plus proche des clients, deux gares seront prochainement ouvertes à Casablanca, l'une à hauteur du parc des expositions de l'Office des changes, et l'autre à Hay Nassim, à Sidi-Maârouf. D'autres critiques sont faites à l'ONCF. Ainsi, un utilisateur affirme avoir pris le train Casablanca-Marrakech et avoir fait le trajet debout, alors qu'il avait payé un billet en première classe, pour éviter ce désagrément. Pour l'ONCF, c'est impossible dans la mesure où les billets première classe sont numérotés. Qui dit vrai ? Prévoit-on à l'ONCF de compenser les clients victimes des retards ? Ce n'est pas à l'ordre du jour.