Les industriels imputent cette pénurie à la basse lactation. Ils privilégient la production du lait frais. Offre limitée de lait UHT au cours des derniers jours. A peine les épiceries sont-elles livrées le matin, le produit n'est plus disponible le soir. Les commerces sont de fait approvisionnés au compte-gouttes. Ce constat est valable pour les deux marques phare du marché, en l'occurrence Jaouda de Copag et Salim de Centrale laitière. Pour les responsables de ces deux entreprises, la pénurie résulte du déficit structurel dû à la basse lactation. Ils expliquent toutefois «qu'il y aura une légère amélioration vers la mi-décembre, même si on sera toujours en basse lactation». En attendant, la contrainte entraîne une réorganisation des unités de fabrication. A la Centrale laitière, on souligne que la plus grande partie de la collecte est consacrée à la production du lait frais auquel est donné la priorité compte tenu de l'importance de la demande et de l'argument prix. Celui-ci est de l'ordre de 5,60 DH le litre contre 7,70 DH pour l'UHT. Bref, les industriels n'ont pas pris de mesures spécifiques pour juguler la pénurie considérée comme cyclique et même normale en cette période de l'année. Leur seul souci étant de mettre, autant que faire se peut, du lait frais, le plus demandé, à la disposition des consommateurs. Copag se dote d'une deuxième ligne de production de lait UHT Dans la profession, il est souligné qu'il n'est pas possible d'envisager des importations en raison des droits de douane qui se situent autour de 50 %. Une importante taxation qui ne peut que renchérir le prix du litre d'UHT. Pour rappel, les importations initiées à l'occasion du Ramadan par la Centrale laitière se font annuellement suite à une révision par les pouvoirs publics des droits de douane qui sont alors ramenés à 20 %. Quant à la Coopérative agricole d'Agadir (Copag), elle procède, à la veille de chaque Ramadan, à la constitution d'un stock d'environ 1,2 million de litres de lait UHT. Cette coopérative a d'ailleurs décidé d'augmenter la capacité de production de ce lait. Une nouvelle ligne sera opérationnelle dans deux mois. Dans tous les cas, les industriels estiment que le déficit actuel remet sur le tapis l'urgence de l'importation des génisses laitières. L'interdiction a été levée par les pouvoirs publics, mais les importations n'ont toujours pas démarré alors que les premières opérations étaient prévues pour octobre 2004. Au total, le rajeunissement et le renouvellement du cheptel nécessitent l'importation progressive de 30 000 génisses environ