L'encours des financements affiche une progression limitée de 2,8% à 776 milliards de DH à fin juin 2015. A ce rythme, il est difficile d'atteindre les 4% de croissance annuelle prévus par Bank Al-Maghrib Le crédit bancaire signe un premier semestre sans éclats. A fin juin 2015, l'encours des crédits se contente d'une progression de 2,8%, à 776 milliards de DH en comparaison avec la même période de l'année passée, selon les statistiques de Bank Al-Maghrib. Cette hausse reste modeste, sachant que les professionnels jugent que l'activité du secteur ne se développe pas réellement en dessous d'une croissance de l'encours de 5%. Et ce n'est pas avec un tel rythme que l'on parviendra aux 4% de croissance annuelle envisagés par la Banque centrale. Celle-ci a en fait déjà revu ses prévisions à la baisse car son pronostic était de 5% en début d'année. Dans cette conjoncture globalement morne, le crédit à la consommation distribué par les banques retient l'attention avec une progression de son encours de 14,8%, à 45,8 milliards de DH. Mais si l'on est tenté d'y voir une orientation de plus en plus affirmée des banques vers les ménages, surtout que la qualité du risque de cette catégorie d'emprunteurs s'améliore (leurs impayés n'ont progressé que de 8% à fin juin 2015 contre une hausse de 33% un an auparavant), il faut rappeler plutôt que cette hausse est le fruit d'un simple effet mécanique. Cette croissance est en effet à lier à l'absorption de BMCI Crédit Conso par sa maison mère BMCI intervenue à la mi-2014. Cette opération a fait passer un encours de financement des sociétés de crédit conso au secteur bancaire. Le financement des ménages se porte mieux Cependant, il demeure globalement que les crédits aux ménages affichent une bien meilleure forme que les crédits aux entreprises. En effet, hormis le financement de la consommation, le crédit à l'habitat progresse de 6%, au moment où les prêts à l'équipement affichent une maigre hausse de 2,1%. Plus encore, les crédits à l'investissement des seules entreprises privées (hors entreprises publiques) sont même en quasi-stagnation. Les créances en souffrance qui ne décélèrent pas parmi cette catégorie d'emprunteurs expliquent certainement pour partie cet état de fait. Leurs impayés ont encore augmenté de 21% à fin juin après une hausse de 16% un an auparavant. Dans ce contexte, ce sont toujours les mêmes secteurs qui continuent de voir leurs financements piquer du nez. Les industries du textile bénéficient de 28% de crédits en moins au moment où le BTP et la promotion immobilière voient leurs crédits chuter respectivement de 25% et 8,5%.