L'encours des crédits n'a progressé que de 4.5% et celui des dépôts de 4% en 2012. Moins de crédits à l'équipement et plus de facilités de caisse pour faire face aux difficultés de trésorerie. Les impayés ont augmenté de 9%, à 35 milliards de DH. L'année 2012 aura été une année terne pour le secteur bancaire. Le ralentissement de plus en plus marqué de l'activité économique a fait que les crédits progressent très faiblement par rapport aux années fastes où les banques enregistraient des taux de croissance à deux chiffres. La raréfaction des ressources a, en plus, induit une évolution timide des dépôts bancaires. Avec tout cela, l'accumulation des stocks et l'allongement des délais de paiement dans les différents secteurs productifs ont fait que les impayés montent à un rythme inquiétant. A fin décembre, selon les derniers chiffres de Bank Al-Maghrib, l'encours global des crédits s'élève à 718 milliards de DH, contre 687 milliards un an auparavant, soit une progression d'à peine 4,5%. Les crédits de trésorerie et comptes débiteurs ont, eux, progressé à un rythme plus soutenu : +7,8%, à 185 milliards de DH. Cette évolution renseigne plus, dans la conjoncture actuelle, sur les difficultés de trésorerie que rencontrent les entreprises que sur un accroissement du niveau d'activité. En témoigne d'ailleurs la baisse des investissements qui s'est traduite par un recul de 2% de l'encours des crédits à l'équipement, à 138 milliards de DH. Même les promoteurs immobiliers, qui profitent pourtant de la dynamique du logement social, ont moins sollicité le crédit bancaire qu'en 2011, sauf si ce sont plutôt les banques qui ont fermé les robinets en réaction à la montée des risques. Crédits aux particuliers : + 8% L'encours des crédits à la promotion immobilière a en effet baissé de 0,3%, à 68 milliards de DH. Seuls les crédits aux particuliers continuent d'évoluer à un rythme satisfaisant. Les crédits à l'habitat affichent une progression de 9,8%, à 150 milliards de DH. Les crédits à la consommation accordés par les banques ont enregistré le même taux de croissance pour atteindre un stock de 39 milliards de dH. Justement, les indicateurs du secteur bancaire auraient pu se dégrader davantage si la clientèle des particuliers (mais aussi le secteur public) n'avait pas manifesté une demande soutenue. En effet, les crédits aux administrations locales et sociétés publiques non financières ont crû de 22%, à 40 milliards de DH. Les particuliers (dont les MRE) ont également participé à la hausse des encours. Ils ont reçu 194 milliards de DH de crédits à fin 2012 contre 179 milliards un an auparavant, soit plus de 8% de progression. Par contre, les entreprises privées n'affichent qu'une progression de 3,8% de leur encours de crédits qui s'établit à 349 milliards de DH. Les entrepreneurs individuels font moins bien, avec une hausse limitée à 2% pour un encours de 45 milliards de DH. Quant aux sociétés financières, elles se sont carrément désendettées avec un encours en baisse de 4%, à 86 milliards de DH. En tout cas, toutes les catégories de clientèle affichent une augmentation des impayés. Le montant des créances en souffrance est en hausse de 9% en 2012, à 35 milliards de DH. S'agissant des dépôts, leur encours a progressé de 4%, passant de 661 milliards de DH en 2011 à 687 milliards à fin 2012. Cette prestation, bien qu'elle soit timide dans l'absolu, représente une prouesse dans un contexte de manque de liquidités. Les dépôts en devises ainsi que les comptes d'épargne auprès des banques ont bondi respectivement de 17% et 8,2%, participant significativement à la progression globale des dépôts. Pour leur part, les dépôts à vue ont affiché une hausse de 4%, tandis que les comptes à terme et bons de caisse ont reculé d'environ 2%.