Le changement des habitudes de consommation, le développement de la grande distribution et l'évolution de l'industrie aident le secteur à résister. Les gros opérateurs continuent d'investir massivement dans la mise à niveau de leur outil industriel. Le carton ondulé résiste tant bien que mal à la conjoncture. D'après les estimations de la Fédération des industries forestières, des arts graphiques et de l'emballage (FIFAGE), l'activité a enregistré en 2014 une croissance comprise entre 3 et 5%. Le chiffre d'affaires se monte à 2,5 milliards de DH pour une production de quelque 235 000 tonnes. Les professionnels expliquent cette légère amélioration par le changement des habitudes de consommation (plus de mobilité et donc plus d'emballage), le développement de la grande distribution, et l'essor remarquable des secteurs industriel et agricole. «Toutefois , le marché du carton ondulé est encore loin de son potentiel. La consommation annuelle qui ne dépasse pas 7 kg/habitant est très fabile», informe Mounir El Bari, président de la Fifage. Pour lui, les cartonniers comptent sur la nouvelle dynamique industrielle enclenchée, notamment dans l'automobile et les autres métiers mondiaux dans une moindre mesure, pour tirer la demande vers le haut. A ce titre, la profession se félicite d'avoir été associée aux discussions sur l'élaboration du contrat programme de l'agro-alimentaire, mais déplore qu'il n'en était pas de même pour d'autres secteurs et stratégies comme l'automobile. Le fioul et l'électricité représentent environ 20% du coût de revient Pour diversifier davantage leurs débouchés, les professionnels misent de plus en plus sur l'export. «En 2014, nous avons exporté pour 22 MDH vers la Mauritanie, le Mali, le Gabon, le Sénégal, la Côte d'Ivoire», fait savoir M. El Bari, également directeur général de Gharb papier et carton qui contrôle 42% du marché. Pour investir le continent, les opérateurs évoquent la nécessité de faciliter l'accès par des subventions à l'export et de baisser le prix de l'énergie sur la partie destinée à l'export pour améliorer la compétitivité face aux grands groupes mondiaux. Cela dit, bien qu'il affiche une croissance, les temps restent difficiles pour le secteur à cause de l'augmentation des prix de l'énergie. En effet, la suppression de la subvention du fioul industriel, qui alimente plusieurs papeteries marocaines (le papier est un intrant dans la fabrication du carton ondulé), a grevé les résultats des opérateurs, notamment GPC, CMCP et Sonacar. Cela est aggravé par l'augmentation des prix du papier après la fermeture de plusieurs usines à travers le monde. Par conséquent, les fabricants marocains importent du papier qui coûte plus cher, ou font le choix du recyclage et se retrouvent de nouveau avec le coût élevé de l'énergie. Sachant que l'industrie est très énergivore. Le fioul industriel et l'électricité représentent environ 20% du coût de revient. Enfin, le secteur continue d'investir massivement dans la mise à niveau des outils industriels grâce notamment aux acteurs structurés qui consacrent entre 5 et 8% de leur chiffre d'affaires à l'investissement (voir encadré), ce qui n'est pas sans grever leurs performances financières.