La Fédération des industries forestières, des arts graphiques et de l´emballage (FIFAGE), a organisé, le 2 juin 2010 à Rabat, une journée nationale dédiée à la collecte et au recyclage des vieux papiers et cartons, sous le thème « Collecte et recyclage des vieux papiers et cartons au Maroc, enjeux et perspectives ». Dans son bulletin « CGEM-Infos », la CGEM met l'accent sur ce secteur. Le recyclage des papiers et cartons, par les emplois non qualifiés qu'il génère, par les déchets qu'il évite, par la matière et l'énergie qu'il fait économiser est un pilier majeur du développement durable, qui s'inscrit dans la voie de l'engagement du Royaume à travers l'adoption de « la charte nationale de l'environnement et du développement durable », souligne la CGEM. La branche papier et carton au Maroc se distingue par trois spécificités. La première est la parfaite corrélation des prix du marché intérieur et des cours mondiaux, aussi bien pour la pâte à papier que pour les matières premières et les produits intermédiaires. La deuxième concerne les liens directs entre la performance de bon nombre d'activités industrielles et agricoles et la production de la branche, faute d'existence sur le marché intérieur d'un produit de substitution aussi économique. La troisième concerne la gestation que connaît le secteur manifesté par des regroupements d'unités, vraisemblablement pour atteindre la taille critique avant 2012, année du démantèlement total des barrières douanières. La branche se composait en 2002 de 61 entreprises, employant 5514 personnes (dont 872 saisonniers.) Une seule entreprise fabrique la pâte à papier, six (6) produisent du papier et 54 les transforment en divers articles (dont les cartonniers). La production du secteur en valeur est de l'ordre de 3340 millions de DH(en 2002). Son taux de croissance annuel moyen (de 1998 à2002) est de 6%. Quant à son volume d'investissement, il était de 188 millions de DH en 2002. La CGEM souligne, par ailleurs, que le marché marocain, de très faible demande, contraint les usines à fabriquer une large gamme de produits, à prix intéressants malgré le volume de commandes très réduits (prix maximal = cours mondial + droits de douane). Les réseaux de distribution sont des plus courts, les producteurs ayant accès directement aux clients industriels, principale composante du portefeuille clientèle de la branche. Pour le papier pour onduler et le papier pour sac en kraft, la clientèle est limitée, alors qu'elle est très fragmentée pour les autres produits. En 2002, deux entreprises étaient actifs dans la fabrication et /ou la transformation du carton ondulé. A cette époque, le Maroc disposait de huit trains onduleurs, avec une capacité annuelle installée de 250.000TLa fabrication et la transformation du carton ondulé. En 2002, deux entreprises et trois groupes sont actifs dans la fabrication et /ou la transformation du carton ondulé. En 2003, le carton a définitivement arrêté sa production de carton ondulé. En 2004, l'événement majeur était le rapprochement de deux groupes, donnant lieu à la naissance du leader de fait de la branche au Maroc, avec une capacité installée de 150.000T répartie sur cinq usines (Casa : 2, Agadir : 2 et Kenitra : 1). Les fabricants de plaques en carton ondulé destinent la quasi totalité de leur production à : -La fabrication de caisses américaines : 75%.(destinées à diverses industries). -La fabrication de plateaux agricoles : 25%.(destinés au secteur agricole, principalement à l'exportation). Les principales tendances, en ce qui concerne le carton ondulé et ses produits transformés sont les suivantes : -Baisse du grammage du carton -Manque de standardisation des produits et faible volume des commandes -Marché global en expansion. -Développement du marché des plateaux agricoles. La matière première est importée, étant fabriquée à partir de fibres vierges. Six (6) unités assurent l'approvisionnement du marché marocain. Leur principal client est le secteur du ciment (4 unités), talonné par la minoterie industrielle et les marchés d'exportation régionaux (principalement africains). La production totale de la sous-branche a atteint 138 millions de sacs. Les grands distributeurs de papier et carton recensés sont au nombre de 7 ; ils sont également importateurs et transformateurs qui opèrent sur le créneau de la ramette. Ils se partagent 64% du volume d'importation global qui est d'environ 60.000T/an. -Politique produit adaptée aux conditions du marché interne panel plus large et volume par commande plus faible. -Impératif de survie à l'horizon 2012: redéfinition du portefeuille des produits sur le critère de la valeur ajoutée, et développer les activités de transformation et persévérer dans l'intégration verticale et l'ouverture sur les marchés internationaux. L'incidence de l'accord de libre échange Les accords de libre échange, signés par le Maroc avec l'union européenne, prévoit le démantèlement des droit s de douane en vigueur en 2002 ,à raison de 10% de 2003 à 2012 pour les produits fabriqués au Maroc, et la suppression des droits de douane pour les produits non produits au Maroc de 2000 à 2003, à raison de 25%par an. Cependant, le démantèlement n'a pas été prévu pour les vieux papiers « bruns » (déchets de caisseries), ce qui prive les unités marocaines de fabrication de PPO de disposer d'une source de matière première de bonne qualité et à prix compétitifs leur permettant de s'aligner, sans sacrifier leur marge, sur les prix européens. Certaines activités de transformation, dites à faible marge comme le carton ondulé et le papier ouate, en dépit du démantèlement douanier, disposent d'une protection naturelle, décourageant les importations massives : l'incidence élevée du coût de transport sur le prix de vente. On ne saurait taire l'impact positif du démantèlement pour ces deux activités : ils obtiendront à terme une réduction d'environ 23.3% de leurs prix de revient ; ce qui leur permettra d'améliorer leur compétitivité interne et à l'export. Du coup, si les transformateurs répercutent ces améliorations sur leurs prix de vente, ils pourraient limiter considérablement les importations des produits transformés en provenance de l'U.E., mais devraient persévérer sur la voie de rationalisation des coûts pour sauvegarder leurs marges. Recommandations Taille de l'usine de pâte à papier Marocaine : de capacité de production 7 fois plus petite que ses homologues européens (ex ENCE d'Espagne : 850.000T de capacité). Il est urgent d'augmenter la taille ou intégrer la fabrication du papier sur le même site. Rapport volume de vieux papier/ volume de fibres récupérées très bas. Intervention en amont du ramassage nécessaire. Mise à niveau sur les pratiques et standards Européens incontournable pour la survie de la branche. Intégration du concept logistique au sein des entreprises de la branche. Introduire, pour la fonction maintenance, la culture managériale et orienter la fonction sur les équipements, plutôt que sur les métiers de l'entretien. Inciter l'homologation ISO et l'implantation des systèmes de protection de l'environnement (ISO14001 et OHSAS).