Le DG de la caisse évalue la perte nette à 47 MDH par an, alors qu'il tablait auparavant sur une économie de 250 millions. Suite à la fermeture de sa pharmacie fin 2014, ses remboursements seront effectués sur la base des prix publics de vente qui sont supérieurs au coût d'acquisition de certains médicaments. Les ministères de la santé et des affaires générales cherchent une solution pour atténuer l'impact. La baisse des prix des médicaments, en vigueur depuis le 8 juin, aura en fin de compte un impact négatif sur le budget médicament de la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS). Ce qui va à l'encontre des prévisions d'Abdelaziz Adnane, son directeur général, qui s'attendait à des économies nettes de 250 MDH. Explication. La CNOPS, en raison des prix exorbitants des médicaments, spécifiquement ceux destinés aux ALD, perdaient, selon son DG, 700 000 DH par jour. Suite à cette baisse, une économie de 5%, environ 66 MDH par an, sera réalisée sur les médicaments remboursables en ambulatoire, mais parallèlement la facture des médicaments coûteux augmentera de 113 MDH partagés entre l'oncologie (44 millions) et les hépatites et autres pathologies lourdes (69 MDH), explique en substance M. Adnane. En effet, étant donné que la caisse fermera sa pharmacie fin 2014, ses remboursements seront effectués sur la base des prix publics de vente (PPV) qui viennent d'être arrêtés alors que ces médicaments coûteux fournis aux patients sont acquis, par la pharmacie de la CNOPS, à des prix largement inférieurs. Si l'on déduit les médicaments ambulatoires, la CNOPS supportera une charge de 47 MDH. On n'en est pas encore là : le ministère de la santé et celui des affaires générales et de la gouvernance cherchent une solution pouvant atténuer cet impact financier négatif pour la CNOPS. Rappelons que le poste médicament caracole toujours en tête avec 32% du total des paiements effectués annuellement par le gestionnaire de l'AMO des fonctionnaires. Dépassant de loin les dépenses relatives aux hospitalisations (15%), à la dialyse (9%), aux soins bucco-dentaires, aux analyses biologiques et aux consultations qui représentent respectivement 8% et 7%. Pourtant, ce poste médicament a connu un recul de plus de 10 points au cours des trois dernières années puisqu'il représentait 43% des remboursements. Un recul dû bien évidemment à la décision prise par la caisse d'acheter exclusivement des médicaments génériques et de rembourser les soins ambulatoires sur la base du prix de ces médicaments, «conformément à la réglementation en vigueur», précise-t-on à la CNOPS Les dépenses au titre des ALD et ALC sont préoccupantes Néanmoins, les dépenses relatives aux affections de longue durée (ALD) et affections lourdes et coûteuses (ALC) continuent de nourrir bien des inquiétudes. Avec 16 000 cas déclarés chaque année, les ALD ont absorbé 1,6 milliard de DH en 2013. A ce rythme, les 8,7 milliards de DH placés à la CDG risquent, comme aime le répéter M. Adnane, «de fondre comme neige au soleil». Pour le moment, la situation financière du régime AMO-CNOPS reste saine. Ces résultats positifs sont dus aux efforts déployés en matière de recouvrement des cotisations et de promotion de certains outils de maîtrise médicalisée des dépenses notamment l'option pour les génériques, le renforcement du contrôle sur les prestations et la lutte contre la fraude. Ainsi en 2013, la CNOPS a payé 2,1 milliards de DH en ambulatoire et 1,6 milliard DH en tiers payant. 59% des remboursements en ambulatoire au profit des assurés actifs et 34% aux pensionnés. En ce qui concerne le tiers payant, 56% du montant concerne les actifs et 37% les retraités. La part des transferts à l'étranger a nettement fondu. «Les transferts à l'étranger absorbaient plus de 60% du tiers payant dans les années 1990. Actuellement, c'est moins de 1% du total des paiements des prestations, ce qui témoigne des progrès enregistrés par la médecine nationale», a déclaré Abdelaziz Adnane, lors du dernier diner-débat organisé par La Vie éco sur le système de santé (www.lavieeco.com). On retiendra par ailleurs que la CNOPS comptabilise 41,4% du montant déboursé au titre du tiers payant au niveau national. Notons que de 2006 à 2013, le montant directement remboursé à ses assurés ou indirectement à travers des producteurs de soins s'élève à 22,8 milliards de DH. Les dépenses de soins ont progressé de 185% entre 2006 et 2013, passant de 1,3 milliard de DH à 3,7 milliards. Dans le même temps, les cotisations ont progressé de 48%, à 4,4 milliards de DH.