Les tablettes ont enregistré une croissance estimée entre 20 et 30%. Les ventes d'ordinateurs ont chuté de 21%, à 340 000 unités. Pas de visibilité pour 2014. C'est un fait qui se confirme d'année en année : les ordinateurs, du desktop (ordinateur de bureau) au netbook (mini portable), en passant par le laptop (ordinateur portable normal), ont de moins en moins la cote auprès des particuliers comme des professionnels. En 2013, les ventes mondiales d'ordinateurs ont plongé de 10%, à 314,6 millions d'unités, rapporte le cabinet d'étude IDC repris par la presse internationale. Les trois derniers mois de 2013 constituent le 7e trimestre consécutif de baisse. Signe que rien ne va plus, le géant Sony, connu pour sa marque haut de gamme Vaio, a annoncé fin janvier vouloir céder une majorité de ses parts dans la filiale «Vaio» à un fonds japonais. Les Taïwanais Asustek et Acer ne se portent pas mieux. Eux qui avaient connu la gloire avec les netbooks, dont la disparition est programmée pour 2015, selon les analystes, pâtissent désormais de la forte croissance des tablettes. Le Maroc, malgré un taux d'équipement moins élevé notamment chez les particuliers, enregistre la même tendance avec des chiffres encore plus préoccupants. Toujours selon les chiffres du cabinet IDC récoltés auprès des acteurs du marché, les ventes marocaines d'ordinateurs (hors tablettes) ont en effet connu en 2013 une très nette baisse de près de 21%, à 340 000 unités vendues environ, contre 430 000 en 2012. Cette baisse concerne principalement les desktop et laptop, les all-in-one enregistrant une légère croissance. Les professionnels estiment que les ventes de tablettes ont enregistré en 2013 entre 20 et 30% de croissance. D'ailleurs, Disway, qui a lancé sa propre marque de tablettes en décembre, dit être très satisfaite. «Nous avons très vite été en rupture de stock pour l'un des modèles», confie Anas Benjelloun, le directeur marketing. Après les tablettes, les convertibles devraient révolutionner le marché «Les desktop et laptop resteront toujours les principaux produits, surtout pour l'entreprise. En attendant, les distributeurs commencent à étoffer leur catalogue de tablettes», confie Aziz Bennis, DG du distributeur Mitsumi Distribution Maroc, récemment installé à Casablanca. Les convertibles, ces tablettes équipées de claviers amovibles, devraient faire leur entrée progressive au Maroc malgré leur prix élevé, entre 8000 et 10 000 DH. En face, le laptop se négocie en moyenne autour de 5 000 DH, voire moins lors de promotions très agressives. «Au Maroc, le marché est orienté prix et a tendance à être tiré vers le bas. Les gens sont prêts à payer cher pour un Smartphone, mais pas pour un ordinateur», relève M. Bennis. Pour Anas Benjelloun, 2014 et 2015 devraient voir les prix des laptops augmenter avec la disparition progressive des modèles entrée de gamme au profit de tablettes monobloc ou convertibles. Seule légère note positive, les demandes de périphériques, en particulier des cartes mémoires SD et microSD (Smartphones et tablettes), progressent sensiblement. Le calcul reste cependant compliqué puisqu'une très grande partie de ces ventes se fait toujours dans l'informel. Vendeurs retail et secteurs professionnels également touchés Qu'il s'agisse des vendeurs retail (GMS et revendeurs spécialisés) ou des professionnels privés et publics, tous les segments de distribution ont été touchés par la perte de vitesse du secteur. «Globalement, le recul concerne principalement le secteur professionnel en raison, notamment, des coupes budgétaires décidées par l'Etat. Mais même les entreprises ont réduit leur budget. Pour ce qui est des PME et PMI, le besoin continue d'être là, mais la capacité financière ne suit pas toujours», commente M. Bennis. «Le segment retail a le plus souffert car il touche directement le pouvoir d'achat du client», confirme pour sa part M. Benjelloun. Pour ce dernier, les petits revendeurs, qui représentent la grande masse du tissu économique marocain, se portent bien. Il faut dire que l'informel seul pèse pour 30% des ventes d'ordinateurs et entre 30 et 40% des ventes de tablettes au Maroc. Pour 2014, les professionnels restent dans l'expectative. «Si l'on arrive à dépasser les +5% par rapport à 2013 d'ici la fin de cette année, ce serait déjà bien, surtout que le panier moyen continue à baisser», conclut M. Benjelloun. Même constat chez le DG de Mitsumi Distribution Maroc: «2013 est très clairement une année à oublier pour le marché dans son ensemble. Tous les secteurs économiques sont confrontés à une tension sur les budgets et à des impayés. Pour l'instant, nous restons optimistes car il faut l'être».