Restructuration, compétitivité, conditions sociales et sécurité routière en seront les maîtres mots. L'objectif est de signer un contrat programme vers la fin du premier trimestre. Les professionnels tiennent toujours au système de rachat des agréments. On en sait un peu plus sur le contenu du contrat programme qui sera établi en ce début d'année 2014 pour le secteur du transport routier de voyageurs. Les grandes lignes ont été tracées lors d'une réunion tenue la semaine écoulée entre le ministre délégué chargé du transport et les opérateurs. Ce contrat programme devrait comprendre quatre axes stratégiques : l'amélioration du cadre réglementaire et institutionnel, la restructuration du secteur, le développement des entreprises et l'amélioration des conditions sociales. Finalement, toutes les mesures annoncées ces dernières années y sont donc inclues. L'une des plus importantes est la substitution du système des agréments par celui des autorisations. La proposition de rachat des agréments de transport de voyageurs non exploités par leurs propriétaires, inclue dans le projet de Loi de finances 2014, s'inscrivait d'ailleurs dans ce sens. Mais contre toute attente, les pouvoirs publics ont décidé de la retirer à la veille du vote final. Selon les premiers échos, cette décision fait principalement suite aux critiques portées à l'encontre du gouvernement, accusé de lutter contre un système de rente en en instituant un autre. Pourtant, force est de constater que si la mesure avait été maintenue, elle aurait effectivement constitué une étape importante dans le règlement du problème des agréments. «Plus du tiers des agréments ne sont pas exploités par leurs propriétaires. Pour entamer la migration vers un système d'autorisations, quoi de plus logique que de commencer par celles-ci», explique un opérateur du secteur. Cela ne risque-t-il pas de retarder la réalisation de ce chantier? En tout cas, bien qu'abandonnée, cette mesure devrait faire partie des recommandations des opérateurs à transmettre lors des prochaines réunions avec le ministère. Une rencontre est programmée pour le 8 janvier courant. Cependant, si le système de rachat est retenu, l'application devrait attendre la prochaine Loi de finances. Une situation qui est contradictoire avec les ambitions de chacune des parties qui est de signer le contrat programme vers la fin du premier trimestre de l'année en cours. Les opérateurs redoutent une éventuelle ouverture du marché à la concurrence étrangère Quoi qu'il en soit, «le fait que le ministère a privilégié la concertation contrairement à ce qui se faisait par le passé est un signe positif», reconnaît Abass El Khalloufi de la Fédération nationale des transporteurs routiers de voyageurs. Pour ce dernier, ainsi que ses confrères présents aux réunions avec la tutelle, il est important de tirer les enseignements de la réforme du transport de marchandise afin d'éviter de tomber dans les mêmes problèmes. A ce titre, les transporteurs font déjà savoir que les cahiers des charges auxquels ils seront soumis doivent être établis de manière à éviter de tomber dans les surenchères. C'est le principal point qui sera défendu à ce niveau lors de l'élaboration, prévue en commun entre l'Etat et les transporteurs, des critères à remplir pour être éligible à l'investissement dans le secteur. De même, leurs craintes concernent une éventuelle ouverture du marché à la concurrence étrangère. «Si celle-ci doit se faire, il faudra avant tout veiller à ce que les transporteurs marocains soient assez solides pour y faire face», insiste-t-on auprès des professionnels. Le ministère semble d'ailleurs en avoir conscience puisqu'il fait du renforcement de la compétitivité des opérateurs un axe clé du contrat programme. Un programme spécifique de qualification des PME du transport devrait être inclus dans la réforme. Enfin, l'autre axe tout aussi stratégique concerne la sécurité routière. En plus de la nécessité d'investir dans les flottes, les parties prenantes plaident déjà pour un programme de formation au profit des conducteurs afin de mettre un terme à l'hécatombe sur les routes. Il reste maintenant juste à savoir comment il sera décliné en mesures. Réponse à la fin de ce premier trimestre.