BMCE Bank a réalisé la meilleure croissance au niveau des crédits, talonnée par la BP et Attijariwafa bank. Avec à peine 1.5% de hausse sur les dépôts, la banque au cheval perd toutefois du terrain face à BMCE et Attijariwafa bank. Les filiales des banques françaises affichent toutes les trois des PNB en retrait. Bien que l'incidence du ralentissement économique se fait ressentir au niveau de leurs indicateurs d'activité, les trois grandes banques de la place, en l'occurrence Attijariwafa bank, BMCE Bank et la Banque Populaire, continuent d'imposer leur diktat au marché et d'en façonner les grands traits. Les françaises accusent le coup tandis que le CIH s'illustre en surperformant le marché pour la première fois à plus d'un titre. En effet, la croissance sectorielle des crédits a été principalement induite par l'effort commercial du trio de tête. BMCE Bank a distribué 97 milliards de DH de crédits, en hausse de plus de 8% par rapport à la même période de 2012, prolongeant ainsi sa performance de l'exercice précédent (12,4% en 2012). Suivant la même tendance, la BP a fait croître ses créances sur l'économie de 4,2% après avoir affiché 9% de croissance en 2012, et ce, grâce à la bonne tenue des crédits immobiliers et des financements de trésorerie. La banque au cheval a ainsi amélioré sa part de marché en la portant à 24,2% sur les crédits. Idem pour Attijariwafa bank qui grappille deux points de pourcentage au niveau de ses créances sur la clientèle qui se sont établies à 253,6 milliards de DH à fin juin. Par contre, la Société Générale a vu ses concours se rétracter de 2,5% par rapport à leur niveau de juin 2012. Sa concurrente du groupe BNP Paribas fait légèrement mieux en maintenant ses crédits distribués à environ 71 milliards de DH. Les dépôts semblent, eux, plus disputés entre les trois premières banques de la place. A l'issue du premier semestre, la BP s'est contentée de 1,5% de hausse alors qu'elle avait signé la meilleure évolution l'année dernière. Elle contrôle dorénavant 28,5% de part de marché contre 30% à fin 2012. Mettant à profit la situation, les deux autres banques du trio ont amélioré leur parts de marché. BMCE Bank a grignoté 82 points de base à la banque au cheval, elle contribue ainsi à 14,5% des dépôts du secteur. Attijariwafa bank n'est pas en reste. Elle a bonifié ses dépôts de plus de 7,4%, à 177,8 milliards de DH, raflant ainsi 1 point de part de marché. L'établissement contrôle dorénavant 26,5% des dépôts contre 25,5% en 2012. Crédit du Maroc et le CIH ont aussi réalisé de bonnes performances côté ressources (+7,7% et +8,7% respectivement). L'Afrique confirme son statut de relais de croissance Il faut dire que les trois grandes banques se donnent les moyens de leur performance commerciale. Sur le premier semestre, Attijariwafa bank a ouvert 563 nouvelles agences et recruté plus de 371 collaborateurs. Le réseau d'agences de la BP est passé de 980 à 1 065 en plus 410 points de contact. Tandis que BMCE Bank a élargi davantage son réseau en Afrique (40 nouvelles agences rien que pour Bank of Africa). A ce titre, force est de relever que l'activité de ces banques à l'international, notamment en Afrique, a permis de compenser l'impact du ralentissement de l'économie locale. Ainsi, la banque du groupe Benjelloun a vu ses crédits distribués en Afrique croître dans des proportions allant jusqu'à 15% sur le premier semestre. Parallèlement, Attijariwafa bank a fait croître ses crédits distribués dans le continent de 5,1%. Ce dynamisme commercial traduit par la croissance des crédits et des dépôts se manifeste plus clairement au niveau du produit net bancaire de ces établissements. Chez le premier groupe bancaire privé, la contribution des activités à l'international au PNB a gagné deux points alors que la contribution des activités Maroc a dévissé de 1 point. Dans le même sens, l'évolution de 11% du PNB de la BMCE au titre du premier semestre a été induite par l'accroissement de 9% des revenus générés au Maroc (Réseau bancaire et activités filialisées) et de plus de 12% des activités à l'international. Par ailleurs, la quasi-totalité des établissements ont vu leurs charges d'exploitation s'alourdir. Pour la BP, le coefficient d'exploitation a pris 1,76 point de pourcentage pour s'établir à 40,48%. Chez Attijariwfa bank, le même coefficient a pris 8 points de base, à 43,80%, soulignant la maîtrise des charges du groupe malgré les programmes de développement et d'investissement. BMCI, CDM et la SG ont vu leurs coefficients d'exploitation croître respectivement de 3,3, 0,76 et 7,39 points. A l'opposé, BMCE Bank a réussi à comprimer ses charges, faisant passer le même coefficient de 59,5 à 58,6%. Ceci étant, dans un contexte de ralentissement économique et de recrudescence des défauts des opérateurs, les banques ont verrouillé davantage leur process et ont constitué davantage de dotations pour couvrir leur exposition.Ce qui en découle un coût du risque en hausse. En effet, Attijariwafa bank a vu son ratio du coût du risque augmenter de 28 points de base, passant à 0,74%. Pour sa part, BMCE Bank maintient ce taux à 1,25%. Par ailleurs, BMCI enregistre une hausse exponentielle de son coût du risque qui croît de 66%, à 185 millions de DH. De même, la SG a vu ses dotations pour risques croître d'environ 30% sur le premier semestre. Par conséquent, le résultat net a été sérieusement entamé, notamment chez les filiales des banques françaises. En effet, la SG a vu son résultat fondre de 57%, à 228 millions de DH, et CDM de 26%, à 181 millions. Idem pour la filiale de BNP Paribas et le crédit agricole dont le résultat net part groupe s'est inscrit en baisse de 19,8% et 9% respectivement, à 402 et 275 millions de DH. Par contre, BMCE s'illustre au niveau du secteur par un résultat net en forte progression de 65%, damant le pion aux autres poids lourds du secteur qui adoptent un profil bas sur cette rubrique, avec à peine 1 milliard de DH, soit une évolution timide d'environ 1,3% pour la banque au cheval, et carrément un recul pour Attijariwafa bank (-5%, à 2,2 milliards de DH).