En dépit d'une hausse limitée des crédits distribués de 4 milliards DH La première banque de la Place parvient à tirer son épingle du jeu, au terme de ce premier semestre 2013, en dépit d'un contexte économique peu porteur. Le PNB s'améliore de 4,7% à 9,1 milliards, au lieu de 9% l'année dernière à 8,7 milliards, en accroissement de seulement 400 millions DH. Pourtant, les dépôts collectés sont en amélioration de 5,1% à 316,4 milliards contre 300,9 milliards et une expansion de 7% un an plutôt. Cependant, à l'instar de l'année dernière, le résultat net consolidé et le RNPG s'affichent en baisse de 1,9% à 2,7 milliards, et de 4,8% à 2,2 milliards respectivement. Une évolution qui s'explique probablement par l'augmentation du coût du risque. A la lecture des principaux indicateurs de l'activité commerciale et financière, Attijariwafa bank continue de gagner de l'argent et consolide sa position de vaisseau amiral du financement de l'économie. En dépit de la concurrence exacerbée dans un marché atone, la première banque de la place poursuit son avancée, en améliorant ses ratios de rentabilité. Au plan commercial, la banque continue d'élargir son réseau, qui compte au terme de ce premier semestre 2013 3.037 agences, en expansion de 22,8%, en comparaison avec le 1 er semestre 2012. Du coup, la banque est parvenue, par conséquent à recruter quelque 400.000 nouveaux clients, soit au total 6,4 millions clients. On retiendra, pour ce premier semestre 2013, une hausse limité de 1,6% des crédits à l'économie. Le montant global des crédits distribués atteint 253,6 milliards DH contre 249,5 milliards au premier semestre 2012, soit un accroissement de seulement 4 milliards DH. Pourtant, les dépôts collectés sont en hausse de 5,1% à 316,4 milliards contre 300,9 milliards l'exercice semestriel précédent, en augmentation de 15,5 milliards DH. A noter que la structure des ressources demeure quasiment stable avec une légère baisse de la part des dépôts rémunérés à 36,3% contre 36,5%. Probablement, le management a serré la vis sur la sortie, vu la montée du coût du risque et le niveau élevé (de la place) du taux de transformation des dépôts en crédits. Ce taux s'inscrit à 106,2%, contre 109,1% en 2012. En incluant les titres de créances émis et les dettes interbancaires, ce ratio se situerait à 83,6%, contre 85,4% une année auparavant. Hausse substantielle du coût du risque Au plan opérationnel, Attijariwafa bank demeure, toutefois, une banque profitable pour ses actionnaires. La hausse de 4,7% du PNB à 9 milliards DH recouvre notamment une appréciation de 1,6% de la marge d'intérêt à 5,16 milliards DH contre 5,08 à la même période de l'exercice 2012. Sans doute, la banque a pu tirer profit de la marge sur commission qui s'est accrue de 14,2% à 1,92 milliards DH contre 1,68 au premier semestre 2012. Cette bonne tenue provient de l'accroissement de 8,9% à 638 millions DH des commissions nettes sur opérations avec la clientèle et d'un bond de 150,8% à 110,5 millions DH des commissions de change. En revanche, les opérations de marché n'ont rapporté que 1,56 milliards DH au lieu de 1,63 milliards un an plutôt. Ce repli de 4,6% s'explique sans doute par la morosité du marché et la faiblesse de la Bourse de Casablanca. Ce sont surtout les opérations de change qui ont sauvé la mise. Côté risque, compte tenu du contexte global de dégradation de la qualité des engagements, le coût du risque s'est fortement accru, passant de -593,49 millions DH à 971,64 millions DH, soit une aggravation de 63,7%. Du coup, le stock de provisions pour créances en souffrance se renforce de 6,6%. Le taux de contentieux du Groupe se détériore ainsi de 29 points de base à 5,3% pour un niveau de provisionnement de 66,5% contre 67,6% un an auparavant. Au final et sous l'effet du renforcement important du coût du risque, le Résultat Net Part du Groupe s'affiche en repli de 4,8% à 2,2 milliards. Selon les analystes financiers de BMCE Capital, l'actif financier évalué à la juste valeur par résultat accuse une baisse de 20% à 38 milliards DH essentiellement sous l'effet du recul de 32,2% à 20,2 milliards DH de la valeur du portefeuille des Bons du Trésor. Encadré Le Maroc, source de profits Par pôle d'activité, la Banque Maroc, Europe et Zone Offshore contribue à elle seule à hauteur de 54,3% dans le PNB consolidé du Groupe (vs. 55,5% en 2011), contre 24,9% pour les Banques de Détails à l'international et 10,2% pour l'assurance et l'immobilier ; le reste provenant des sociétés de financement spécialisées. Les frais généraux d'exploitation ont limité leur hausse à 4,9% à près de 4 milliards DH fixant le coefficient d'exploitation à 43,8%, contre 43,7% au premier semestre 2012. Au niveau des comptes sociaux, la Banque affiche un coefficient d'exploitation en amélioration de 1,1 point à un niveau compétitif de 32,8%.